Hamed Bakayoko confirmé 1er ministre : Le jour où « Nous pensions que c’était la fin ! » (Témoignage)

Le Président Alassane Ouattara congratulant, le nouveau Premier ministre, Hamed Bakayoko (DR)
Le Président Alassane Ouattara congratulant, le nouveau Premier ministre, Hamed Bakayoko (DR)
Le Président Alassane Ouattara congratulant, le nouveau Premier ministre, Hamed Bakayoko (DR)

Hamed Bakayoko confirmé 1er ministre : Le jour où « Nous pensions que c’était la fin ! » (Témoignage)

Le 30/07/20 à 17:35
modifié 30/07/20 à 17:35
Dans un bref communiqué, le secrétaire général de la Présidence de la République a annoncé, ce jeudi 30 juillet 2020, la nomination de M. Hamed Bakayoko en qualité de Premier Ministre, Chef du Gouvernement, Ministre de la Défense.

Depuis le départ de l’ex-premier ministre Amadou Gon Coulibaly en France pour des soins. Et ce, jusqu’à son rappel à Dieu, le 8 juillet 2020, Hamed Bakayoko assurait l’intérim du premier ministre. Avec cette nomination, c’est la montée d’un fidèle parmi les fidèles du Président Alassane Ouattara.

Issu de la jeunesse du Pdci-Rda, dans les années 90, Hamed Bakayoko fait partie des premiers jeunes de ce parti qui à la dissolution du Mouvement des élèves étudiants de Côte d’Ivoire (Meeci) ont continué à relayer les idéaux du Pdci dans le monde estudiantin et scolaire. « Militant engagé et président de la Jeunesse estudiantine et scolaire du Pdci-Rda, l’une des premières structures qui a remplacé le Meeci, nous avons mené le combat de maintenir sur un terrain difficile, les idées du Pdci-Rda et l’houphouétisme sur le campus universitaire », témoigne Hamed Bakayoko dans l’ouvrage intitulé « Alassane Ouattara et les jeunes : le temps des possibles », écrit par l’actuel ministre de la Communication et des Médias, Sidi Tiémoko Touré.

« Nous pensions que c’était la fin ! »

Hamed Bakayoko raconte le jour où il a été introduit auprès du Président Félix Houphouët Boigny, le jour dira-t-il, « Nous pensions que c’était la fin ». « A ce moment-là, je ne pouvais oublier la rencontre mémorable avec le Général Kouassi Ouffouet, paix à son âme, Chef d’Etat-major du Président Félix Houphouët Boigny, qui nous a introduit auprès de celui-ci. Notre visite avait pour objectif de le sensibiliser à la nécessité de mettre fin de mettre fin à la crise sociale. Ce jour-là, le général a eu une phrase qui m’a ébranlé : il m’a dit : ‘‘On s’est laissé avoir, on n’a pas vu venir le coup’’. Il m’annonçait dans le même temps avec un regard inquiet, que les pompiers avaient bloqué les routes et que le lendemain d’autres corps sociaux suivraient. A cet instant, j’ai perçu la gravité, le désespoir. Après l’audience, je m’en allais retrouver mes camarades du campus. Hélas, je ne pus y avoir accès, car les opposants en avaient fait leur siège. J’ai senti avec mes camarades un véritable désespoir. Nous pensions que c’était fini ! ».

L’espoir

Poursuivant, Hamed Bakayoko souligne que c’est dans ce contexte qu’il découvre avec ses camarades sur le petit écran de télévision « un bel homme à la voix calme, douce exprimant une assurance, une parfaite maitrise des questions évoquées ». Et d’ajouter : « Il nous demandait de l’accompagner. Nous étions heureux, euphoriques à l’idée d’avoir entendu un message aussi réconfortant ; nous avons dansé, chanté... »

A la nomination d’Alassane Ouattara comme premier ministre, il va se rapprocher de ce dernier, au moment, où il ne faisait pas bon sur le campus universitaire de se réclame proche du parti au pouvoir, le Pdci-Rda. Des jeunes, à l’époque comme Hamed Bakayoko, Doumbia Tiémoko Warrys aujourd’hui Professeur à l’Université Alassane Ouattara de Bouaké vont maintenir avec d’autres jeunes la flamme vivifiante du Pdci-Rda sur le campus.

A la création du Rassemblement des républicains (Rdr) d’Alassane Ouattara, il va opérer un choix qui sera décisif dans sa vie. Désormais dans le dernier cercle des proches du président du Rdr, le « Golden boy » restera aux côtés de son mentor, jusqu’à son accession à la magistrature suprême. L’on se souvient encore qu’au moment des années de braises où l’actuel président était persona non grata dans son pays, l’engagement de ce jeune. Il n’hésitait pas comme ce fut lors d’une conférence de presse, à l’époque pour défendre son mentor dire que pour atteindre Alassane Ouattara, il fallait marcher sur le corps d’Hamed Bakayoko.

Première rencontre avec Alassane Ouattara, le discours de 15 pages

Hamed Bakayoko raconte qu’il a obtenu sa première audience avec le 1er ministre Alassane Ouattara par l’intermédiaire du ministre Vamoussa Bamba. Décrivant le contexte de de cette rencontre, il se souvient : « Nos aînés nous avaient habitué à un style où l’heure de rendez-vous n’était jamais respecté (...) Alors là, premier choc, car grande fut notre surprise lorsqu’on nous annonça que le Premier ministre nous recevra à 16h45. C’est bizarre. Car les politiques ne donnent pas d’heure. Nous sommes donc arrivés à 16h50. Le protocole nous apprend que le premier ministre nous attend depuis 5 minutes. J’avais un discours de 15 pages, dont les 5 premières portaient sur ses éloges, le soutien que nous lui portions, etc. à peine amorcé, il m’arrête en me disant très gentiment, jeune homme c’est très gentil mais j’ai une réunion, est-ce qu’on peut aller à l’essentiel (...) Il avait instruit son Conseiller technique Amadou Gon Coulibaly, de me recevoir et de se saisir de mon dossier pour y apporter des solutions ». Et Hamed Bakayoko d’ajouter : « Là encore, le Premier ministre me séduisait en démontrant la qualité de son travail avec une réactivité immédiate dans le traitement des dossiers ».

Cet étudiant syndicaliste, journaliste, chef d’entreprise, crée Mayama éditions, éditrice du quotidien « Le Patriote », en hommage à sa défunte mère, doit son ascension avant tout à ses convictions et surtout à sa fidélité.



Le 30/07/20 à 17:35
modifié 30/07/20 à 17:35