Filière hévéa : L’État relance l'investissement dans la transformation du caoutchouc brut

Le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, assurant l’intérim du Premier ministre, a présidé à la Primature, la cérémonie de signature de conventions entre 12 des 19 entreprises de transformation de caoutchouc naturel et le gouvernement. (HONORÉ BOSSON)
Le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, assurant l’intérim du Premier ministre, a présidé à la Primature, la cérémonie de signature de conventions entre 12 des 19 entreprises de transformation de caoutchouc naturel et le gouvernement. (HONORÉ BOSSON)
Le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, assurant l’intérim du Premier ministre, a présidé à la Primature, la cérémonie de signature de conventions entre 12 des 19 entreprises de transformation de caoutchouc naturel et le gouvernement. (HONORÉ BOSSON)

Filière hévéa : L’État relance l'investissement dans la transformation du caoutchouc brut

Le 16/06/20 à 20:00
modifié 16/06/20 à 20:00
Le ministre d’État, ministre de la Défense, Hamed Bakayoko, assurant l’intérim du Premier ministre, a présidé hier à la Primature, la cérémonie de signature de conventions entre 12 des 19 entreprises de transformation de caoutchouc naturel et le gouvernement.

L’entente permet aux usiniers du secteur de l’hévéa de bénéficier de mesures incitatives en faveur des investissements visant à augmenter leurs capacités de traitement des fonds de tasse. Il s'agit notamment des mesures fiscales (suppression des taxes, crédits d'impôts, abattements).

Hamed Bakayoko les a engagés à tout mettre en œuvre pour que les objectifs escomptés soient atteints. À savoir, faire en sorte que les usines soient capables de traiter 400 000 tonnes supplémentaires de fonds de tasse d’ici à 2023. Cela, « conformément à la vision du Président de la République, Alassane Ouattara, qui veut que le secteur de l’hévéa soit plus compétitif grâce à une capacité d’absorption des usines locales d’au moins 100 % de la production pour la première transformation », selon le ministre d’État assurant l’intérim du Premier ministre.

« Au-delà du secteur du caoutchouc naturel, le Chef de l’État est persuadé que c’est à travers un partenariat gagnant-gagnant que l’Afrique peut transformer ses matières premières et se développer efficacement », a-t-il ajouté.

Peu avant, le ministre du Commerce et de l’Industrie, Souleymane Diarrassouba, avait fait savoir que les conventions spécifiques qui seront mises en place pour chacune des 12 premières entreprises signataires permettront à la Côte d’Ivoire de transformer 461 000 tonnes supplémentaires de fonds de tasse, nettement au-delà des objectifs visés.

Souleymane Diarrassouba a expliqué que ces conventions permettront de juguler les énormes difficultés qui assaillent le secteur. Notamment la baisse continue des cours mondiaux du caoutchouc naturel depuis 2012, la hausse de la production nationale de caoutchouc naturel qui avait presque triplé entre 2011 et 2018, passant de 238 717 tonnes de caoutchouc sec en 2011 à 624 136 tonnes en 2018. Mais aussi la faiblesse des capacités d’usinage qui représentaient environ 74% de la production nationale de 2018, en raison de l’arrêt des investissements dans le secteur par les usiniers et les difficultés d’écoulement de la totalité de la production des planteurs.

En conséquence, « la production usinée était de 519 000 tonnes de caoutchouc sec pour une production d’environ 780 000 tonnes de caoutchouc sec en 2019, soit un gap de 261 000 tonnes de caoutchouc sec », a-t-il affirmé. Il a rappelé la réforme des filières hévéa et palmier à huile adoptée en 2017, la mise en œuvre de la mesure d’exportation exceptionnelle de fonds de tasse afin de remédier en urgence et de façon temporaire au problème lié à la faiblesse des capacités d’usinage.

Les acteurs reconnaissants au gouvernement pour ses actions

Pour sa part, Eugène Krémien, président de l’Association des producteurs de caoutchouc naturel (Apromac) et porte-parole des entreprises signataires, a exprimé la gratitude des acteurs au Président de la République pour les 25 milliards offerts à la filière dans le cadre du plan de riposte contre la Covid-19. Mais également au Premier ministre pour son engagement personnel dans la résolution de la crise que vit le secteur.

En effet, les conventions sont le résultat de négociations issues des activités d’un groupe de travail mis en place par le Chef du gouvernement le 8 novembre 2018 et qui a fait l’objet d’adoption en conseil des ministres le 28 du même mois. Tous ces efforts ont abouti à la signature par le Président de la République de l’Ordonnance n°2019-826 du 9 octobre 2019, instituant des mesures fiscales incitatives spécifiques aux investissements réalisés dans le secteur de la transformation de l’hévéa.

Eugène Krémien a aussi promis que la signature de conventions avec les sept autres usiniers se fera avant la fin de l’année. Le porte-parole des entreprises signataires a profité de l’occasion pour solliciter au nom de ses pairs, « que soit autorisée dans l’annexe fiscale 2021 la suppression pure et simple de la taxe de 5 % sur le chiffre d’affaires du caoutchouc granulé des usiniers ».

La rencontre a enregistré la présence des ministres Adama Coulibaly, Kouassi Adjoumani et Moussa Sanogo respectivement en charge de l’Économie et des Finances, de l’Agriculture et du Développement rural, du Budget et du Portefeuille de l’État. Outre le porte-parole des signataires, Charles Emmanuel Yacé, président de l’Association des usiniers professionnels du caoutchouc naturel (Aupcn) et Edmond Fougnigué Coulibaly, Dg du Conseil hévéa palmier à huile ont pris part à la cérémonie.


Le 16/06/20 à 20:00
modifié 16/06/20 à 20:00