Formation sur le système judiciaire ivoirien/Richard Adou à la conférence inaugurale : « La justice s’emploie à renforcer l’Etat de droit »

Le procureur de la République près le tribunal de 1ère instance d'Abidjan-Plateau a animé la conférence inaugurale de la 2ème session sur la Formation sur le système judiciaire ivoirien
Le procureur de la République près le tribunal de 1ère instance d'Abidjan-Plateau a animé la conférence inaugurale de la 2ème session sur la Formation sur le système judiciaire ivoirien
Le procureur de la République près le tribunal de 1ère instance d'Abidjan-Plateau a animé la conférence inaugurale de la 2ème session sur la Formation sur le système judiciaire ivoirien

Formation sur le système judiciaire ivoirien/Richard Adou à la conférence inaugurale : « La justice s’emploie à renforcer l’Etat de droit »

Le 15/06/20 à 17:21
modifié 15/06/20 à 17:21
La deuxième édition de la session intensive de formation sur le système judiciaire ivoirien a été officiellement lancée ce lundi 15 juin 2020, à Abidjan-IIPlateaux les Vallons, au siège du Conseil national des droits de l’homme (Cndh).
La conférence inaugurale de cette session intensive de formation sur le système judiciaire ivoirien a été assurée par Richard Christophe Adou, Magistrat Hors Hiérarchie, Procureur de la République d’Abidjan et Directeur de la Cellule spéciale d’enquête, d’instruction et de lutte contre le terrorisme (Csei-Lct).

No Image

Le procureur de la République près le tribunal de première instance d’Abidjan-Plateau s’est prononcé sur « Le rôle de la justice ivoirienne dans le renforcement de l’Etat de droit et de la protection des droits de l’homme ». Mme Chantal Camara, présidente de la Cour de Cassation était l’invitée spéciale. Elle a été représentée par le Conseiller Niango Dacoury François.

La justice s’emploie à renforcer l’Etat de droit

Le Procureur Richard Adou a indiqué qu’en Côte d’Ivoire, la justice s’emploie à renforcer l’Etat de droit. « Il convient d’indiquer que le secteur de la justice en Côte d’Ivoire, présentait de nombreuses insuffisances depuis le début de la décennie de crises politico-militaires qu’a connue le pays. Beaucoup d’avancées ont été accomplies même si de nombreux défis restent encore à relever », a-t-il soutenu.
Evoquant ces réformes qui militent pour le renforcement de l’État de droit, il a noté des avancées au niveau de l’indépendance de la justice, de l’accès à la justice, de l’accessibilité de la loi et des décisions de justice. A cela, il faut ajouter un contrôle plus accru de l’action administrative, une amélioration au niveau du délai de traitement des procédures, ainsi que dans la lutte contre l’impunité.
Cependant, il fera remarquer: « Même si nous constatons des avancées notables dans l’administration de la justice en Côte d’Ivoire qui vont dans le sens du renforcement de l’état de droit et la protection des droits de l’homme, force est de reconnaître que beaucoup de défis restent encore à relever notamment dans le recrutement et la formation des magistrats, l’indépendance de la magistrature dans son ensemble, la lutte contre l’impunité, la construction de plus de juridictions, et le problème de la surpopulation carcérale ».
A l’endroit du Cndh dans l’exécution de son mandat, il dira : « Nous avons devant nous, une véritable révolution à effectuer ensemble. C’est à relever ces défis que je vous invite. Je sais que ce n’est pas une tâche qui vous effraie et j’y vois là tout le dynamisme de votre organisation dans la lutte pour une meilleure administration de la justice en Côte d’Ivoire. »

Améliorer la compréhension du système judiciaire

« Cette session de formation comme la première, vise à améliorer la compréhension du système judiciaire et son fonctionnement, par les acteurs de la société et les défenseurs des droits de l’Homme », a indiqué la présidente du Conseil national des droits de l’homme (Cndh), Mme Namizata Sangaré. Pour elle, il est important que les citoyens connaissent « les rouages de notre système judiciaire, ses différentes juridictions, les décisions de justice et les recours possibles ». Ainsi que, dira-t-elle, « le mécanisme d’assistance judiciaire, l’arbitrage, la conciliation et la médiation, la coopération entre justice nationale et justice internationale en autres, afin de mieux ester en justice ».

No Image

A l’en croire cette session intensive de formation rentre dans le cadre du mandat de promotion des droits de l’homme assigné au Conseil et surtout des activités de l’Université des droits de l’homme (Uddh) du Cndh lancée le 1er février 2018. « L’Uddh a pour mission de promouvoir les droits de l’homme en renforçant les capacités des acteurs et de tous ceux qui sont intéressés par la thématique des Droits de l’Homme. La session ordinaire 2020 a démarré le 15 janvier dernier et se poursuit », a-t-elle expliqué. Avant de préciser qu’à côté des sessions ordinaires, l’Uddh a initié des sessions intensives sur des thématiques d’importance ou d’actualité. « C’est ainsi que du 16 au 20 mars 2020, nous avons organisé une session intensive sur le système judiciaire ivoirien », a-t-elle relevé. Et d’ajouter que la présente session est une recommandation de la première édition qui a eu en mars dernier.

Le rôle du juge est de « rendre justice » et « non de rendre service »

En tenant à ce que la justice soit bien rendue au peuple de Côte d’Ivoire, le Conseiller Niango Dacoury François, dira que le Cndh est en parfaite symbiose avec les magistrats ivoiriens ». Car, a-t-il précisé, le rôle du juge est de « rendre justice » et « non de rendre service. « Au lieu de demander aux juges de leur rendre service, les justiciables devraient chercher à connaitre le fonctionnement du système judiciaire pour ne pas se laisser surprendre par l’attitude des juges lors du déroulement des procédures », a indiqué M. Dacoury.
Pour mieux se faire comprendre, il va évoquer la fable de Jean de Lafontaine. « Selon que vous serez puissant ou misérable, les jugements des tribunaux vous rendront blanc ou noir (...) Jean de La Fontaine à travers sa fable dit à haute et intelligible voix ce que la plupart de nos concitoyens pensent tout bas. Il appartient à nous avocats, magistrats, commissaire de justice, greffiers, commissaires-priseurs d’expliquer et de toujours expliquer le fonctionnement de notre système judiciaire. C’est à ce prix et à ce prix seulement que nous parviendrons au plein rayonnement de notre justice et au rapprochement de celle-ci avec le justiciable », a conclu le Conseiller de la Cour de Cassation, Niango Dacoury François.

Le 15/06/20 à 17:21
modifié 15/06/20 à 17:21