Taekwondo : Une véritable communauté vivante

La communauté de taekwondo-in ivoiriens dirigée par le président Bamba Cheick Daniel se présente comme une des meilleures organisations sportives dans le pays. (Dr)
La communauté de taekwondo-in ivoiriens dirigée par le président Bamba Cheick Daniel se présente comme une des meilleures organisations sportives dans le pays. (Dr)
La communauté de taekwondo-in ivoiriens dirigée par le président Bamba Cheick Daniel se présente comme une des meilleures organisations sportives dans le pays. (Dr)

Taekwondo : Une véritable communauté vivante

Le 08/06/20 à 18:26
modifié 08/06/20 à 18:26
Les adeptes de l’art martial coréen en Côte d’Ivoire s’assistent mutuellement en cette période de coronavirus.
Héritier de la tradition coréenne, le taekwondo est un art martial total. Les règles et les valeurs appliquées dans le dojang (salle d’entraînement) constituent un concentré de celles que l’on retrouve dans la vie de tous les jours (respect, amitié, solidarité, ambition...).

Des valeurs que les taekwondo-in ivoiriens n’hésitent pas à mettre en avant en cette période de Covid-19. Une pandémie qui s’est emparée de la planète depuis le mois de décembre 2019 et qui a tout bloqué. « Nos salles d’entraînement sont fermées. Plus de taekwondo. Or parmi nous, beaucoup tirent leurs revenus de la pratique de cet art martial. C’est pour cette raison que nous sommes venus pour essayer d’apporter un peu de réconfort à ceux d’entre nous qui sont affectés par cette situation de pandémie », a indiqué Serge Nabi Soumah (Ceinture noire 4e Dan), président de la Ligue communale de Cocody.

Entouré des membres de son bureau, ils étaient venus les bras chargés de vivres et de non vivres. Mais aussi de quoi se prémunir pour éviter de contracter et de propager le maudit virus.

Dans toutes les 22 Ligues que compte la fédération, l’on a observé cet élan de solidarité. Comme un seul homme, les taekwondo-in, impulsés par leur président Bamba Cheick Daniel, se soutiennent comme ils peuvent. Certains plus nantis que d’autres n’hésitent pas à voler au secours des plus faibles. Quand d’autres prennent leur bâton de pèlerin pour aller à la rencontre de leurs partenaires, au nom de la communauté pour récolter de quoi aider les uns et les autres en cette période de crise sanitaire.

Des structures autonomes

« Notre président, Bamba Cheick Daniel, a bien voulu, étant donné que nous fonctionnons de manière autonome, que nous menions en nos seins la lutte contre la pandémie du coronavirus sur le plan local. C’est ainsi que nous avons été mis en mission pour mobiliser les ressources. Nous avons donc recensé tous les clubs vulnérables afin de leur donner un coup de main en cette période difficile », explique le président Serge Nabi Soumah. S’il a pu bénéficier de l’apport très appréciable du maire Jean-Marc Yacé, lui-même membre de cette communauté (500 000 F Cfa à titre personnel + une enveloppe du même montant de la part de la mairie), ailleurs, les autres ont dû miser uniquement sur la caisse de la Ligue (revenu tiré des partitions des tireurs lors des passages de grade).

« Cet argent appartient à tous les membres de la Ligue. C’est le cas de la Ligue du Sud-Comoé et autres. Nous avons, en plus, usé de nos relations personnelles pour réunir tous ces vivres et non vivres que nous avons distribués aux clubs. Les seaux à robinet et autres devraient surtout servir en cas de reprise. Puisqu’il va falloir respecter certaines mesures sanitaires », ajoute Me Diarra Aly de la Ligue du Sud-Comoé.

« En tout cas, c’est avec beaucoup de joie que nous avons reçu ces kits. C’est la preuve qu’au taekwondo, nous sommes une famille et que nos responsables ne nous ont pas oubliés. Merci à la fédération et aux ligues pour ce geste », a salué Me Assita Traoré du club de « Kanmi-Nian ».

A Cocody, tout comme dans les Ligues du pays, les acteurs ont manifesté leur solidarité envers les plus faibles de la famille. (Dr)
A Cocody, tout comme dans les Ligues du pays, les acteurs ont manifesté leur solidarité envers les plus faibles de la famille. (Dr)



Les ligues n’ont pas apporté que des kits. Elles en ont profité pour sensibiliser davantage la famille à ne pas baisser la garde. Car le virus est toujours présent. « Il faut continuer de respecter les mesures barrières. C’est à ce prix que nous pourrons freiner la propagation de la maladie et convaincre le gouvernement d’alléger les mesures afin que nous puissions reprendre le chemin de nos salles », insistait Me Serge Soumah.

Vers la création d’une mutuelle

Avant même l’avènement du coronavirus, les taekwondo-in ivoiriens avaient déjà commencé à imaginer des mécanismes pour venir en aide aux plus faibles d’entre eux et vice-versa. Le modèle présenté par la Commission évaluation et formation (Cef) est édifiant. Il y a quelques mois, le trésorier général de cette structure de la fédération présentait un excédent de plus de huit cent mille F Cfa lors de son bilan annuel. « Nous sommes partis de 77 mille F Cfa, il y a deux ans, pour arriver à cet excédent de 856 500 F Cfa, après toutes les dépenses effectuées », révèle Me Boti Bi Irié, responsable social et trésorier de la commission.

La Cef qui s’est libérée financièrement est arrivée à assister plusieurs de ses membres au cours de l’année. Présente lors des événements heureux, tout comme les circonstances malheureuses, cette structure est la concrétisation du souhait (maintes fois exprimé) du président Bamba Cheick Daniel pour cet art martial en Côte d’Ivoire. « En effet, c’était un rêve pour moi, depuis 2009, voire plus loin que cela, qui se matérialise à travers cette commission », se réjouit le patron de la Fitkd.

Si tout se passe comme prévu, dès ce mois de juin, on devrait voir se dessiner une mutuelle au sein de la famille des ligues. C’est Me Soumah qui a donné la primeur aux clubs de Cocody, le 29 mai 2020. Fidèle à sa vision et à son programme, celui de faire du taekwondo un sport capable de contribuer au rayonnement de la Côte d’Ivoire, Bamba Cheick Daniel continue d’impulser les différentes structures, afin que la fédération, qui est déjà en mode pilotage automatique, puisse s’affranchir définitivement.

La Fitkd, en effet, est l’une des plus grandes fédérations sportives en Côte d’Ivoire. Elle compte 22 ligues à travers le pays et plus de 20 mille licenciés. Chacune d’elle est autonome et fonctionne bien. Au plan international, l’équipe fédérale a largement atteint ses objectifs. En 9 ans, la Côte d’Ivoire a réussi à organiser la finale des Grands prix mondiaux. Elle a aussi organisé la Coupe du monde par équipes, le gala annuel de la World taekwondo, un stage de haut niveau pour arbitres et encadreurs techniques, sans compter la médaille d’or olympique et les titres de champions du monde remportés.

La Côte d’Ivoire, à ce jour, est un pays qui compte à travers le monde et la construction du palais du taekwondo par l’État de Corée qui attend d’être inauguré en fait foi. Aujourd’hui, l’idée est d’aller plus loin en quadrillant au maximum le territoire. En instaurant des compétitions open dans chaque ligue, notamment à Man, Bouaké, Yamoussoukro, etc.



Le 08/06/20 à 18:26
modifié 08/06/20 à 18:26