Burundi: Des élections générales sous haute tension

Le président sortant Pierre Nkurunziza assis à côté du candidat à la présidentielle du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye.(DR)
Le président sortant Pierre Nkurunziza assis à côté du candidat à la présidentielle du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye.(DR)
Le président sortant Pierre Nkurunziza assis à côté du candidat à la présidentielle du parti au pouvoir, Evariste Ndayishimiye.(DR)

Burundi: Des élections générales sous haute tension

Par AFP
Le 18/05/20 à 23:00
modifié 18/05/20 à 23:00
5,1 millions de Burundais sont appelés à choisir leurs président, députés et conseillers communaux. Les bureaux de vote seront ouverts mercredi de 04H00 GMT à 14H00 GMT

Le Burundi organise demain des élections générales sous tension et en dépit de l'épidémie de Covid-19 qui s'annonce comme le premier vrai défi du futur nouveau président, le sortant Pierre Nkurunziza, au pouvoir depuis 2005, ayant décidé de passer la main.

Le petit pays d'Afrique des Grands Lacs et ses 11 millions d'habitants tentent de sortir d'une crise politique meurtrière née de la candidature controversée du président Nkurunziza à un troisième mandat en avril 2015. Contrairement à l’Éthiopie qui a repoussé ses élections d'août en raison du Covid-19, le Burundi a décidé de les maintenir coûte que coûte, à l'instar d'autres pays sur le continent (Mali, Bénin, Malawi).

Le Burundi, dont le gouvernement assurait qu'il était protégé par la "grâce divine", a pour l'heure officiellement recensé 42 cas positifs, dont un décès. Mais les autorités sont accusées par des médecins et l'opposition de cacher des cas de Covid-19, en les attribuant à d'autres maladies comme la pneumonie.

Le Burundi n'a pas imposé le confinement de la population, au contraire de son voisin rwandais, et la campagne électorale a mobilisé des foules nombreuses, avec pour toute mesure de prévention quelques seaux d'eau et du savon. (...)

Le pays, qui pourrait faire face à une crise sanitaire majeure, s'apprête à tourner la page Nkurunziza, dont les dernières années au pouvoir ont été marquées par des violations massives des droits humains qui ont fait au moins 1.200 morts, selon un bilan de l'ONU arrêté en 2017, et poussé à l'exil quelque 400.000 personnes au plus fort de la crise.

Ces violences sont imputées par l'ONU et les ONG de défense des droits de l'homme aux Imbonerakure, membres de la ligue des jeunes du parti au pouvoir (CNDD-FDD) mais aussi au redouté Service national de renseignement, à la police et dans une moindre mesure à l'armée.

M. Nkurunziza avait surpris en annonçant en juin 2018 qu'il ne se présenterait pas à sa succession, alors que la nouvelle Constitution tout juste adoptée par référendum le lui permettait.

Par AFP
Le 18/05/20 à 23:00
modifié 18/05/20 à 23:00