Coronavirus: Le Covid-19 tue la ferveur aux enterrements !






C’en est fini pour les mouvements de foule dans les cimetières... comme dans celui de Yopougon. (Photo: A HALA)
C’en est fini pour les mouvements de foule dans les cimetières... comme dans celui de Yopougon. (Photo: A HALA)
C’en est fini pour les mouvements de foule dans les cimetières... comme dans celui de Yopougon. (Photo: A HALA)

Coronavirus: Le Covid-19 tue la ferveur aux enterrements !

Le 27/04/20 à 07:21
modifié 27/04/20 à 07:21
" Nous ne savons même pas si nous allons pouvoir entrer. Il paraît que seuls trente personnes sont autorisées à entrer " . Les mains aux hanches, Gozé Véronique, la trentaine, est anxieuse. En compagnie d’un groupe d’une demi-douzaine de personnes arrêtées sous les arbres, au parking du cimetière de Yopougon, elle n’est pas sûre de pouvoir y entrer. C’est ce qui la tracasse.

Et pour cause, les responsables dudit cimetière limitent le nombre d’accompagnateurs par enterrement. Trente personnes au maximum, apprend-on. Mesures barrières contre le covid19 obligent.

On comprend alors cette absence de foule ce samedi 25 avril à 11 heures. D’ordinaire, il y a une ferveur dans les lieux les samedis. Le ballet de véhicules particuliers, de cars, de taxis, de motos... il n’y a rien de tout ça aujourd’hui. Le parking est clairsemé. Les agents de la police municipale qui, en pareilles circonstances, sont très occupés, sont tous assis devant leur poste situé à l’entrée du cimetière. Ils n’ont vraiment rien à faire. Ils devisent tranquillement.

11h45, un corbillard fait son entrée. Un groupe de personnes qui, jusque-là, attendaient calmement sous les arbres, se précipitent. Un agent du cimetière vient rapidement s’interposer et organise leur entrée. Il s’agit pour lui de faire en sorte qu’il n’y ait pas trop de monde. Et chacun devra bien porter son masque anti covid-19.

Cette scène n’échappe pas à dame Gozé. Elle l’a suivie de loin. Ce qui fait monter davantage son anxiété et celle de ses compagnons. Surtout que le corbillard qu’ils attendent depuis une demi-heure tarde à arriver. Ont-ils effectué le déplacement du cimetière pour rien ? Voici leur interrogation.

A 11h50, l’un des membres du groupe, une dame, petite de taille, boubou en pagne, qui s’est approchée de la porte d’entrée, revient avec des informations quelque peu encourageantes. « Ils limitent le nombre de personnes, mais il est possible d’entrer à plus de trente. Il faut juste éviter de se précipiter dans un groupe, et patienter un tout petit peu », dit-elle, après avoir libéré sa bouche du masque pour communiquer avec plus d’aisance.

Nombre d’accompagnateurs limité au cimetièreEn fait, les agents du cimetière accourent au-devant des arrivants pour limiter le nombre d’accompagnateurs quand ils remarquent qu’il y a trop de monde dans un groupe.

Une chose est certaine, les responsables du cimetière de Yopougon, avec à leur tête Beugré Grah, semblent avoir réussi à maîtriser la situation en ces temps de covid-19. Il n’y a plus foule. Ni au parking, ni dans les allées du cimetière, ni autour des tombes. Tout est clairsemé.

De plus, ils ont mis les autres mesures barrières en place. Consignes de distanciation, lavage des mains et port du masque de rigueur.

« Les obsèques ont vraiment changé à cause du covid-19. A la douleur de la perte d’un être cher, s’ajoute désormais la frustration de ne pas assister comme il se doit à l’ultime séparation », note un chauffeur de taxi garé sur le parking du cimetière. Son véhicule a été loué pour un enterrement. Cheveux grisonnants, Séverin Goré Bi Tra – c’est son nom – en veut terriblement au covid-19. Il est très bavard sur le sujet. « Il nous empêche tout. Même aller dans nos églises et mosquées pour prier notre créateur », se plaint-il entre autres.

Effectivement, tout est limité. Les convoyages de monde... tout en uniforme ne sont plus de mise. Aussi bien au cimetière que dans les morgues.

Le samedi 25 avril, c’était le cas à la morgue du Chu de Yopougon. Ce n’était pas la grande affluence aux différentes levées de corps. La population semble avoir compris. On n’afflue plus aux obsèques.

Le 27/04/20 à 07:21
modifié 27/04/20 à 07:21