Salif Coulibaly (DG de la Fenapaci) : « Les producteurs de cajou ont besoin d’assistance »

Salif Coulibaly, Directeur général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire. (DR)
Salif Coulibaly, Directeur général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire. (DR)
Salif Coulibaly, Directeur général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire. (DR)

Salif Coulibaly (DG de la Fenapaci) : « Les producteurs de cajou ont besoin d’assistance »

Le 18/04/20 à 13:12
modifié 18/04/20 à 13:12
Salif Coulibaly est le Directeur général de la Fédération nationale des producteurs d’anacarde de Côte d’Ivoire (Fenapaci). La crise sanitaire à Coronavirus que vit le pays frappe de plein fouet la filière cajou dont la campagne est ouverte depuis février dernier.
En quelques mots, c’est quoi la Fenapaci ?

Créée le 18 juin 2016 à Korhogo, la Fenapaci est la plus importante faîtière de producteurs de cajou de Côte d’Ivoire. Elle est constituée de vingt et une unions de sociétés coopératives, trois cent cinquante-deux sociétés coopératives pour au moins trois cent mille producteurs repartis sur l’ensemble des 19 zones de production de cajou en Côte d’Ivoire. Elle a pour objectif : fédérer tous les producteurs en une seule faîtière et parler d’une seule voix dans la défense des intérêts des producteurs et pour l’amélioration de leurs conditions de vie. Nous avons créé des unions régionales afin de regrouper les producteurs et les sociétés coopératives en structures plus importantes.

La campagne du cajou est ouverte, depuis février dernier, avec un nouveau prix bord-champ fixé à 400 F Cfa. Comment elle a démarré sur le terrain ?

L’annonce du nouveau prix a été faite le mercredi 05 février 2020. Depuis lors, la campagne avait très bien démarré sur le terrain.

Le monde en général et la Côte d’Ivoire en particulier traversent une crise sanitaire sans précédent due au Coronavirus. Comment les producteurs de cajou la vivent-ils ?

Comme partout dans le monde, les producteurs vivent très mal cette crise sanitaire.

Pourrait-elle causer de sérieux préjudices à la filière ?

Bien sûr. Ce confinement par aire géographique en cette période de campagne a un impact douloureux sur toute la filière car les trois-quarts de nos produits sont encore dans les zones de production et conservés dans de mauvaises conditions. Cela va indubitablement impacter négativement leur qualité. Abidjan étant bouclé, nous ne pouvons y faire acheminer les produits. Plus grave, ceux qui sont à Abidjan depuis plus d’un mois n’ont pu être exportés pour la simple raison que les acheteurs finaux que sont des Asiatiques refusent de les prendre.

Avez-vous pris des mesures pour anticiper voire minimiser les effets de cette crise ?

Personne ne pouvait anticiper cette crise. Même l’Etat peine à la gérer. À notre niveau, nous communiquons et sensibilisons au respect des dispositions prises par l’Etat à travers différents canaux.

La Côte d’Ivoire est depuis quelques années, premier producteur mondial de la noix de cajou. Cette crise sanitaire peut-elle faire perdre au pays son rang ?

Vivement que cette crise prenne fin, sinon nous pouvons nous inquiéter à cet effet. Oui, c’est possible.

Que diriez-vous à vos mandants pour les rassurer ?

Je dirais simplement et avec insistance à nos coopérateurs et à l’ensemble des acteurs de la filière cajou de respecter les mesures-barrières édictées par nos autorités sanitaires et surtout de rester chez eux. A l’Etat, je voudrais demander de venir en aide aux producteurs de cajou en ces temps difficiles, surtout que nous avons nos produits sous les bras. Les producteurs ont besoin d’assistance.


Le 18/04/20 à 13:12
modifié 18/04/20 à 13:12