Réflexion d’un confiné 2/Communication de crise et crise de la communication : Les 5 clés pour dénouer le malentendu
Ces dernières semaines, sous le prisme de l’apparente liberté d’expression qu’offrent les réseaux sociaux, bien d’internautes se sont érigés en censeurs de la communication. Et ce, par rapport à la gestion communicationnelle de la pandémie du Covid 19. Fustigeant, à l’envi, les stratégies des institutions, organisations et administrations. Sans proposer, au demeurant, des préconisations de stratégies idoines voire irréprochables. La question n’est pas à jauger de la légitimité ou non de cette crise de la communication sur une communication de crise mise à l’index. Que retiendra la postérité d'une année 2020 qui à ses débuts bouscula l’humanité, en partant de la Chine, pour atteindre désormais tous les pays du monde entier. Communiquer n'a jamais été aussi compliqué, entre réinvention d'un modèle, nouveaux enjeux et redistribution des cartes. La question devient alors légitime pour tous les acteurs de la presse, des agences de communication et des agences de presse, à savoir comment évoluer à travers ce nouvel écosystème, en mutation accentuée.
Sans prétendre donner de leçon aux donneurs de leçons, il nous incline, en toute humilité, d’inviter les communicants à un aggiornamento épistémologique. Rupture nécessaire qui est inhérente à toutes les sciences sociales et humaines pour en évaluer les postulats, paradigmes et stratégies. C’est ainsi qu’il nous revient qu’en juillet 2018, lors de la 6e édition des As de la communication, du marketing et de l’événementiel (ASCOM), à Abidjan, l’appréhension de la communication comme un marqueur de management efficient était au menu des réflexions croisées. Les images marquantes de ce rendez-vous annuel initié par le journaliste et communicant ivoirien, Russel Lohoré (Lauréat du Prix national d’excellence 2019 pour le développement de la Communication), pour promouvoir l’excellence en matière de communication, tout en en incitant « les entreprises, les collectivités et les institutions à faire de la communication, un important levier de développement », remontent en surface et témoignent d’une actualité indélébile.
Cette grand’messe de la communication, en présence de celui qui en est considéré comme le « pape », le publiciste français, Jacques Séguéla, vouait, justement, à la démarche axiologique et utilitaire de la Com, sa pertinence et son efficacité en tant qu’outil de management. Ce jour-là, à l’auditorium de l’espace Crrae-Umoa, au Plateau, face à tout l’écosystème de la Com’ « Made in Côte d’Ivoire », et traitant du thème « La communication, hier, aujourd’hui et demain », M. Séguéla avait-il partagé, illustrations audiovisuelles à l’appui, les 5 valeurs-clés qui président, « avec sagesse » à l’orthodoxie de la communication. Dans le procès fait, à tort comme à raison, à la communication, en ces temps incertains du fait de la pandémie du Coronavirus, les réminiscences du propos de Jacques Séguéla remontent à la conscience claire et font l’objet de partage intellectuel.
Consommer mieux l’info
Partant du postulat axiologique selon lequel la communication doit « partir du cœur pour toucher le cœur », donc faire appel à l’émotion, M. Séguéla en souligne les piliers fonctionnels. Ce sont l’imagination créatrice qui implique pour le créatif de trouver non pas des idées mais « L’Idée ». Puis d’inviter les communicants à oser l’innovation pour donc toucher le cœur de cible, en étayant son propos par l’image opératoire suivante : « La Com est à la consommation et à la sensibilisation ce que l’érotisme est à l’amour ».
Le ponte de la Com, soutient, ensuite, qu’une campagne doit toujours « étonner mais sans déconner, être là quand il ne faut pas et ne pas être là quand il le faut ».La 4e valeur étant la durée, voire l’immortalité d’une campagne et la 5e, son caractère axiologique qui rejoint l’utilitaire que Séguéla image en ses termes : « Tout en prenant en compte les évolutions technologiques, la Com doit plutôt que d’amener à consommer plus d’infos, à consommer mieux l’info et ensemble ». Une façon pour lui de dire qu’avec les médias sociaux, on est passés de la dictature de la communication à son anarchie au lieu de sa démocratisation. Et d’inviter à une solidarité en période de crise, tout en inclinant le public à un devoir de recourir aux bons canaux d’informations qui ne font point abstraction de son droit à l’information.
Du sacerdoce du journaliste
Pour faire le lien avec le rôle du journaliste, en tant que conscience sociale critique, en cette période de crise, une autre réminiscence se fait jour. Celle d’un échange, en 2008, avec Ridha Najar, alors Directeur général du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC), basé à Tunis (Tunisie), lors d’une audience avec Ibrahim Sy Savané, alors ministre ivoirien de la Communication (et Président honoraire) de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA). C’est à un véritable «cours-témoignage» sur l'évolution, la mutation et la vision prospective des métiers de la communication que M. Najar s’était livré. Se définissant comme profondément journaliste, il dira que ce métier est foncièrement «un sacrifice, un sacerdoce...».
A juste titre, l'expert- consultant tunisien, formateur de trois décennies de journalistes, éditeurs et communicateurs africains, avait confié, sans coup férir : «Le journalisme n'enrichit pas mais l'on s'enrichit des autres. Et ceci est inestimable car ceci a beaucoup plus de valeur que de l'argent». Soyons donc riches de nos rapports honnêtes avec nos prochains en faisant l’effort quotidien de leur donner la bonne nouvelle. En ayant à l’esprit qu’à défaut d’être impartiaux, d’être à tout le moins, honnêtes.
Rémi Coulibaly
Journaliste-Communicant
Cette grand’messe de la communication, en présence de celui qui en est considéré comme le « pape », le publiciste français, Jacques Séguéla, vouait, justement, à la démarche axiologique et utilitaire de la Com, sa pertinence et son efficacité en tant qu’outil de management. Ce jour-là, à l’auditorium de l’espace Crrae-Umoa, au Plateau, face à tout l’écosystème de la Com’ « Made in Côte d’Ivoire », et traitant du thème « La communication, hier, aujourd’hui et demain », M. Séguéla avait-il partagé, illustrations audiovisuelles à l’appui, les 5 valeurs-clés qui président, « avec sagesse » à l’orthodoxie de la communication. Dans le procès fait, à tort comme à raison, à la communication, en ces temps incertains du fait de la pandémie du Coronavirus, les réminiscences du propos de Jacques Séguéla remontent à la conscience claire et font l’objet de partage intellectuel.
Consommer mieux l’info
Partant du postulat axiologique selon lequel la communication doit « partir du cœur pour toucher le cœur », donc faire appel à l’émotion, M. Séguéla en souligne les piliers fonctionnels. Ce sont l’imagination créatrice qui implique pour le créatif de trouver non pas des idées mais « L’Idée ». Puis d’inviter les communicants à oser l’innovation pour donc toucher le cœur de cible, en étayant son propos par l’image opératoire suivante : « La Com est à la consommation et à la sensibilisation ce que l’érotisme est à l’amour ».
Le ponte de la Com, soutient, ensuite, qu’une campagne doit toujours « étonner mais sans déconner, être là quand il ne faut pas et ne pas être là quand il le faut ».La 4e valeur étant la durée, voire l’immortalité d’une campagne et la 5e, son caractère axiologique qui rejoint l’utilitaire que Séguéla image en ses termes : « Tout en prenant en compte les évolutions technologiques, la Com doit plutôt que d’amener à consommer plus d’infos, à consommer mieux l’info et ensemble ». Une façon pour lui de dire qu’avec les médias sociaux, on est passés de la dictature de la communication à son anarchie au lieu de sa démocratisation. Et d’inviter à une solidarité en période de crise, tout en inclinant le public à un devoir de recourir aux bons canaux d’informations qui ne font point abstraction de son droit à l’information.
Du sacerdoce du journaliste
Pour faire le lien avec le rôle du journaliste, en tant que conscience sociale critique, en cette période de crise, une autre réminiscence se fait jour. Celle d’un échange, en 2008, avec Ridha Najar, alors Directeur général du Centre africain de perfectionnement des journalistes et communicateurs (CAPJC), basé à Tunis (Tunisie), lors d’une audience avec Ibrahim Sy Savané, alors ministre ivoirien de la Communication (et Président honoraire) de la Haute Autorité de la communication audiovisuelle (HACA). C’est à un véritable «cours-témoignage» sur l'évolution, la mutation et la vision prospective des métiers de la communication que M. Najar s’était livré. Se définissant comme profondément journaliste, il dira que ce métier est foncièrement «un sacrifice, un sacerdoce...».
A juste titre, l'expert- consultant tunisien, formateur de trois décennies de journalistes, éditeurs et communicateurs africains, avait confié, sans coup férir : «Le journalisme n'enrichit pas mais l'on s'enrichit des autres. Et ceci est inestimable car ceci a beaucoup plus de valeur que de l'argent». Soyons donc riches de nos rapports honnêtes avec nos prochains en faisant l’effort quotidien de leur donner la bonne nouvelle. En ayant à l’esprit qu’à défaut d’être impartiaux, d’être à tout le moins, honnêtes.
Rémi Coulibaly
Journaliste-Communicant