Contribution/Face au Covid-19, solidarité et responsabilités : la contribution d’un qualiticien

Contribution/Face au Covid-19, solidarité et responsabilités : la contribution d’un qualiticien

Le 14/04/20 à 15:27
modifié 14/04/20 à 15:27
Dans ce moment que chacun devine très important pour la survie de l’humanité et de notre monde, sans vouloir me laisser aller à l’évocation de notre impuissance, face à la pandémie du COVID 19, je voudrais en tant qu’ acteur de santé et partisan du développement durable, prendre part au débat relatif à l’utilisation de l’hydroxycloroquine associée à l’azithromycine (un antibiotique )à titre curatif ou du vaccin BCG à titre préventif ou même de toute autre molécule dans le traitement de toute affection.

Il s’agit de donner confiance à une population avec ses exigences de plus en plus accrues qui s’interroge, qui se cherche et qui réclame la satisfaction hic et nunc de ses besoins de soins de qualité.

Dès lors, la sagesse de nos dirigeants, c’est-à-dire leur capacité à discerner les choses justes à réaliser, l’expertise du professionnel de santé et la contribution de tout sachant sont sollicitées dans la prise de décision efficace afin de ne pas laisser mourir nos populations.

La présente contribution est centrée sur ce que doit être la responsabilité de chacune des parties intéressées dans le choix d’un protocole de soin de qualité.

Un engagement fort des pouvoirs pour protéger le patient et le professionnel

Il ne revient pas d’emblée, à un tel d’imposer ou refuser un traitement à un tel malade soit –il un malade du COVID 19. Il faudrait pour ma part, soumettre nos choix non pas à la seule la sagacité du praticien, mais à un engagement fort des pouvoirs, pour ne pas que demain, le praticien soit le seul à répondre. Car, le professionnel est fondé à invoquer le fait qu’il a prodigué des soins qui sont conformes à des recommandations même émises postérieurement.

En outre, le personnel de santé, toutes catégories confondues, doit pouvoir bénéficier de dispositions spécifiques au regard de la criticité de la situation.

C’est en cela que je conviens avec Nicolas MACHIAVEL pour dire que ‘’les hommes prudents savent toujours se faire un mérite des actes auxquels la nécessité les a contraints. ‘’

Le bien-être du patient et la qualité des soins

Au-delà de nos discours, l’essentiel est la recherche du bien-être de nos populations. Mieux, toutes les hésitations, toute la prudence affichée par les uns, les engagements des autres pour une utilisation systématique a priori de l’hydroxycloroquine, visent le bien - être du patient.

Or, ce bien-être repose en partie sur la qualité des soins.

Pour l’OMS, ‘’ l’évaluation de la qualité des soins est une démarche qui doit permettre de garantir à chaque patient l’assortiment d’actes diagnostiques et thérapeutiques lui assurant le meilleur résultat en termes de santé, conformément à l’état actuel de la science médicale, au meilleur coût pour le même résultat, au moindre risque iatrogénique, pour sa plus grande satisfaction en termes de procédure, de résultats, de contacts humains à l’intérieur du système de soins.’’

En effet, la qualité d'un soin est une grandeur composite complexe, comportant huit composantes principales. Pour répondre à la question "Quelle est la qualité du traitement à l’hydroxycloroquine, il faudra pour les décideurs et les prescripteurs, répondre aux huit questions suivantes:

1. L'état du patient nécessite-t-il ou simplement justifie-t-il bien un soin ?

2. Le type de soin que l'on décide de réaliser est-il le plus approprié ?

3. Le soin que l'on a décidé d'effectuer est-il réalisé de façon correcte ?

4. Le soin que l'on a effectué a-t-il été au moment le plus judicieux ?

5. Le soin qui a été effectué a-t-il été expliqué de façon satisfaisante ?

6. L'évolution du patient après le soin est-elle suivie de façon adéquate ?

7. L'évolution observée après le soin montre-t-elle qu'il a été efficace ?

8. L'évolution observée après le soin révèle-t-elle des effets indésirables ?

Ces huit questions concernent le soin "primaire". Mais l'évolution du patient après le soin peut nécessiter la réalisation d'un ou de soins "secondaires" qui seront justifiés par la survenue de conséquences indésirables du soin "primaire". Il convient alors, de répondre aux mêmes questions pour le ou les soins "secondaires".

Ainsi, le niveau de satisfaction de la personne soignée a au contraire un caractère subjectif. S'il existe nécessairement un certain degré de corrélation entre le niveau de la qualité du soin et celui de la satisfaction du patient soigné, il faut bien dissocier ces deux indicateurs dans la démarche qualité.

Il y a des situations où une personne soignée est insatisfaite, alors que le degré de qualité du soin qui lui a été donné est objectivement satisfaisant, et inversement. Cette différence est due, d'une part, aux critères personnels d'appréciation qui sont propres à chaque personne soignée, et, d'autre part, à la performance de la communication qui est faite au patient par l'équipe médico-paramédicale sur le soin.

Fort de ces considérations, le Comité de crise ou d’experts devra prendre ses responsabilités si le traitement à l’hydroxycloroquine demeure l’alternative en l’absence de solution curative définitive disponible à ce jour.

Solidarité et responsabilités

L’avènement de COVID 19 nous met tous face à nos responsabilités.

Tous, tant du côté des pouvoirs publics, du côté des professionnels que des usagers , la communauté entière, il y a un acte de responsabilité à poser, un acte d’acception de soi, d’acceptation de l’autre, une recherche de terrain de coopération, de construction d’un avenir commun.

Ne l’oublions pas ! L’intérêt collectif suppose une solidarité indiscutable, mais pas une dissolution de la responsabilité individuelle:

- Les décideurs pour la promptitude des décisions ainsi que la mise à disposition de services, de ressources nécessaires et suffisants ;

- Les professionnels pour la compétence technique indispensable pour effectuer des soins de qualité ;

- La population pour l’utilisation effective des soins par la réduction au minimum ou la suppression des barrières géographiques, économiques, sociales, culturelles, organisationnelles et ou linguistiques et surtout le respect des mesures en vigueur, (l’observance et la participation).

Conclusion

L’avènement de COVID19 nous expose non seulement les acquis mais aussi les points à améliorer de notre système de santé, de notre idéale de développement humain. Notre pays n’est pas ridicule dans la gestion de cette urgence liée au COVID 19. Loin de là !

Toutefois, nous continuerons de faire des contributions, lesquelles nourrissent l’amélioration continue de toute entreprise humaine prônée par le qualiticien. Cette amélioration continue de nos actions face au Covid 19, implique également un changement de culture basé sur le développement des compétences en matière de résolution de problèmes et qui suppose un effet de masse.

Pour nous, toute construction humaine repose sur des valeurs: certaines ne durent qu’un temps, d’autres défient le temps.

Tâchons de voir loin pour voir grand et de ne jamais perdre de vue que l’essentiel est l’Homme dans toute sa dignité.

Mais pour y arriver, que de certitudes à faire évoluer, de convictions à ébranler, d’énergie à mobiliser, de situations d’apprentissage à admettre face à cette autre guerre, un défi de plus.

KOUASSI K. Gustave

- Manager QHSE, Membre du Réseau des qualiticiens en Santé ;

- Travailleur social- Conseiller d’éducation préscolaire ;


- Spécialiste en Life’s skills ;

- Consultant – Formateur.

kosgustavo@gmail.com Cel : 41 28 35 12



Le 14/04/20 à 15:27
modifié 14/04/20 à 15:27