Bingerville et Riviera : Des chauffeurs de transport inter-quartiers ne respectent toujours pas les mesures barrières

Un vieux Gbaka qui dessert la ligne 9k.-Mpouto (DR)
Un vieux Gbaka qui dessert la ligne 9k.-Mpouto (DR)
Un vieux Gbaka qui dessert la ligne 9k.-Mpouto (DR)

Bingerville et Riviera : Des chauffeurs de transport inter-quartiers ne respectent toujours pas les mesures barrières

Le 08/04/20 à 11:58
modifié 08/04/20 à 11:58
Nombreux sont des chauffeurs de gbaka qui desservent certains quartier et zones de Bingerville (Marchoux, Berlin, Adjamé-Bingerville, Ana etc) et Riviera (Mpouto), qui ne respectent toujours pas les mesures barrières de lutte contre le covid-19.

C’est le cas de celui qui se fait appeler Koné. Il désert la ligne 9km- Mpouto. Selon lui, la distance n’est pas longue. Et les passagers sont devenus rares. Donc il faut en prendre tant qu’il y en a. « Depuis cette histoire de maladie, nos passagers préfèrent emprunter le taxi compteur ou communal. Nous ne faisons plus de bonnes recettes », a-t-il dit pour présenter la situation qu’il qualifie de difficile dans cette période de covid-19.

Interpellé sur les mesures de lutte contre le coronavirus, ce dernier va laisser entendre que c’est Dieu qui protège chacun. « Monsieur avant de quitter la maison, il faut prier le bon Dieu, tu verras, tu vas sortir et rentrer sans être contaminé », a-t-il développé.

Un autre qui a voulu taire son nom, lui aussi, aborde dans le même sens que ce dernier. « Si la maladie va t’atteindre, elle va le faire. C’est Dieu qui nous protège c’est tout. Ce qui est sûr, moi je lave les mains quand je rentre à la maison », a-t-il laissé entendre.

Sur les mesures barrières à leur gare, rien n’est mis en place pour permettre aux passagers de se laver les mains. Pas d’exigence de port de masque dans les véhicules. Interrogé, celui qui se fait passer pour un syndicaliste, reste muet sur la question de protection des passagers. « Les produits que nous avons reçu, sont finis. Nous allons en acheter », a-t-il dit pour se débarrasser de son interlocuteur

Côté Bingerville, précisément à la gare de Marchoux, là, les transporteurs et syndicalistes jouent au chat et à la souris avec des personnes qu’ils trouvent étrangères et qui posent assez de questions sur la protection face au covid-19. En sa présence, ils font un semblant de respect des mesures. Notamment, charger le véhicule à moitié, demander aux passagers de faire un rang avec un espacement d’un mètre, port des masques (pour ceux qui en possèdent etc.)

Après, ouf, allons pour nos anciennes habitudes. Charger à plein. Pas de contrôle de masques, ni de lavage des mains. « Nous sommes obligés de faire avec. On va faire comment », une affirmation d’une femme passager qui a irrité son voisin de siège. « Madame, quand vous constatez cet état de fait, descendez du véhicule. Quand vous dites, on va faire comment. C’est dans on va faire comment, que vous pouvez attraper la maladie. Juste pour votre négligence », a-t-il conseillé.

Une question reste cependant pendante. Quelles mesures punitives envisagées pour les transporteurs récalcitrants qui, pour leur propre intérêt, mettent la vie des populations en danger.

Sur la question, des personnes qui se disent syndicalistes, interrogées, n’ont pu donner de réponses convaincantes. A les entendre, l’on peut en déduire que le propriétaire du véhicule qui fixe la recette reste le maitre. Le chauffeur qui cherche au bout de la journée à rentrer en famille avec « le nansongon », (l’argent du marché) dans cette situation, veut coute et coute rentrer avec un peu de sous dans la poche.

D’Où à certain moment, ils se foutent de tout ce qui concourt à la bonne conduite et aux règles d’hygiène face au covid-19.

Malheureusement, la mairie qui doit aussi veiller au respect des mesures prises par le gouvernement en collaboration avec les associations de transporteurs, pointe absent pour le moment dans ces deux communes (Cocody et Bingerville)

Le service de communication de la mairie de Bingerville joint ce mercredi 8 avril 2020, n’a pas répondu à notre appel.

Le 08/04/20 à 11:58
modifié 08/04/20 à 11:58