Coronavirus/Salam ! Exhortation : « Aux grands maux, les grands remèdes... ».

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Coronavirus/Salam ! Exhortation : « Aux grands maux, les grands remèdes... ».

Quelqu’un s’est étonné de voir le chimpanzé s’extasier du fait qu’il y a plus vilain que lui. Et pour qui connaît cet animal... Devant la confusion toute compréhensive de son interlocuteur donc, le chimpanzé répondit que plus vilain que lui, c’est...l’inachevé. De toute évidence, disons que les Ivoiriens, dans leur grande majorité, ne souhaiteraient pas s’inscrire dans l’inachevé. Pas du tout gratifiant. Du moins, dans ce combat de la riposte désormais engagé contre le coronavirus ou Covid-19.

Cette pandémie exterminatrice qui est en passe de réussir le tour de force de tenir la planète terre en émoi. Et qui nous tombe dessus à bras raccourcis. Les Ivoiriens, encore plus leur gouvernement, ne l’accepteraient donc pas. Un gouvernement qui a ainsi opté pour l’anticipation. Légitime défense, lui reconnaîtrait le droit. Ici, cela se dirait : prévention. Car soucieux de préserver la vie des populations et de leur créer des conditions de vie toujours meilleures.

Ce qui nous renvoie au bon vieil adage qui assure que « gouverner, c’est prévoir ». Autrement dit : « Mieux vaut prévenir que guérir ». Posture réaffirmée à suffisance dans l’adresse à la nation du Chef de l’État, à travers une batterie de mesures barrières, aux fins de freiner la propagation du maudit virus envahisseur. Mesures que nul n’est censé ignorer, mais qui font encore l’objet de campagnes de sensibilisation soutenues.

Cependant, sans présager des impacts multidimensionnels des autres en vigueur, il est indéniable que les mesures relatives à la fermeture des lieux de culte, au couvre-feu, au confinement des populations à domicile et au bouclage du grand Abidjan (épicentre locale de la pandémie) demeurent de loin celles ayant engendré d’extrêmes souffrances et frustrations. Souffrances psychiques, spirituelles, physiques, économiques et psychologiques.

Mais comme nous l’enseigne la sagesse africaine, dans le souci de préserver ses poussins, la mère poule se garde bien de sauter la braise. Elle la contourne. A l’épreuve du coronavirus, nos guides religieux catholiques, musulmans, protestants, toutes obédiences comprises, ont donc fait le choix d’éviter de défier l’autorité. Et d’explorer d’autres voies de salut pour les ouailles. D’où cette initiative lumineuse de la télé célébration des cultes. Avec bien souvent, des installations de fortune. Dieu reconnaîtra les siens. Pas besoin donc d’empiéter sur les directives de prévention en vigueur. Encore que les guides religieux n’ignorent pas que leur implication responsable constitue un gage de succès dans la riposte face au coronavirus. D’où la nécessité de réactiver la flamme religieuse, les paroles et les enseignements divins.

Pour apaiser nos ressentiments. Les voies de Dieu sont insondables ! Assurément, ce sont là des signes qui réconfortent, rassurent et donnent des raisons d’espérer.

Cependant, il n’y a pas que le spirituel à trouver la parade au confinement et au regroupement. Dans le souci de préserver les emplois et donc d’atténuer les effets du ralentissement de l’économie nationale, l’Administration publique, quelques entreprises privées dont des établissements d’enseignement ainsi que certains particuliers expérimentent eux aussi le cyber travail. A situation exceptionnelle, mesures exceptionnelles ! Mais combien sont-ils seulement à le faire ?

Au demeurant, certaines activités informelles, exercées au jour le jour, exigent, quant à elles, une présence physique. Et quand ces acteurs sont astreints au confinement,

c’est donc la difficulté que voilà !

Par ailleurs, à défaut d’opérer ce saut technologique salvateur dont elles n’ont certainement pas les moyens, maintes communes de l’Intérieur du pays s’emploient tout de même à booster localement les mesures barrières en vigueur. Il en est ainsi de la commune de Bouaké où, au-delà du couvre-feu et des mesures connexes, le maire vient d’ordonner la fermeture des marchés et autres centres commerciaux, à partir de 16h.

De même que la suspension des marchés transcommunaux, les bien connus « lokhôdougous ». Ce, en prélude à un tout prochain programme de désinfection. Le confinement à domicile interviendra si la situation l’exige.

C’est dire si au vu du climat de dépression économique ambiant, bon nombre de nos concitoyens qui se sentaient laissés pour compte sur le front de la riposte apprécient et

saluent les dernières mesures sanitaires, sociales et économiques de soutien et d’accompagnement édictées par le « Confiné Suprême » ! Un ouf de soulagement ! En effet, pas moins de 1 700 milliards de FCfa, soit environ 5% du Pib, qui vont être ainsi injectés dans la lutte pour notre survie ! Et dans la sauvegarde de l’outil de développement. Une main tendue qui vient à point nommé.

Aucun motif de stress et de traumatisme susceptible de compromettre la mobilisation dans la riposte au coronavirus n’a été occulté. A l’évidence, l’Exécutif a entendu le cri du cœur des Ivoiriens. Pour sûr que cette indispensable thérapie de choc ferait l’effet du mémorable « haut les cœurs ».

Quitte à ralentir la croissance économique du pays qui, selon les prévisions, baisserait ainsi d’un peu plus de 7% à environ 3,5%. L’essentiel, pour l’heure, étant de sécuriser, en priorité, la disponibilité en médicaments et autres indispensables équipements et matériels sanitaires.

Afin de garantir la prévention, le dépistage et la prise en charge des cas. Des primes d’encouragement seront également octroyées aux personnel de santé et assimilés ainsi qu’aux forces de défense et de sécurité. De même que d’importantes mesures d’exonération fiscale et d’appui sont prises pour soulager les acteurs économiques gagnés par la sinistrose.

Des mesures sociales aussi pour venir en aide à nous autres débrouillards angoissés par la peur du lendemain. Par le jeu des aménagements ou effacements du

service des factures d’eau, d’électricité et de loyer...

Objectif : tenir le coup ! Même si nul ne sait encore jusqu’à quand. A la vérité, n’eussent été la gravité de la situation et le risque d’outrage à magistrat, la tentation est grande de crier au poisson d’avril. Le Père Noël étant en... confinement. Mais quand la trêve politique inespérée et l’élan national et international exceptionnel de solidarité à travers le pays viennent également en appui à un si fort engagement du gouvernement, l’on est en droit de nous convaincre que la Côte d’Ivoire entend ainsi se donner tous les moyens de vite et définitivement refermer cette dramatique parenthèse sanitaire.

Avec la bénédiction du Divin Créateur. N’est-il pas dit, « aides-toi, le Ciel t’aidera » ? D’où ce vibrant rappel au civisme, à la solidarité, à la discipline et au strict respect des mesures et gestes barrières. Individuellement et collectivement. Le nouveau slogan : « le coronavirus ne passera pas par moi ». On ne lâchera donc pas l’affaire. Il en va de la survie de la nation. N’en déplaise au chimpanzé !

Alors, ensemble, prions. Jummah mubarack. Yako à nous tous! Santé et paix du cœur.



El hadj Youssouf Sylla