Après une nuit chaude, les travaux du centre de dépistage de Yopougon Toits-Rouges ont repris

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Après une nuit chaude, les travaux du centre de dépistage de Yopougon Toits-Rouges ont repris

Le 07/04/20 à 07:56
modifié 07/04/20 à 07:56
Stade de la Brigade anti-émeute (Bae) de Yopougon Toits-Rouges, à quelques encablures des cités policières Yop 1 et Yop 2. Un calme précaire règne autour de l’enceinte ce lundi matin. Des pierres jonchent les rues. Des cendres encore fumantes de pneus brûlés à divers endroits témoignent de l’ampleur des manifestations de la veille. Des riverains du stade de la Bae ont, en effet, manifesté bruyamment dans la nuit de dimanche à lundi contre la construction d’un bâtiment médical préfabriqué, destiné à recevoir des volontaires au dépistage et au pré-test du coronavirus.

Une partie du matériel de construction a été saccagé. Les vandales ont emporté certaines pièces. Un agent d’Alligator, l’entreprise d’exécution du chantier, qui n’a pas voulu qu’on mentionne son identité, dit avoir été surpris par la violence avec laquelle les manifestants ont opéré dans la nuit et jusqu’au petit matin. « Ils ont bravé les forces de l’ordre venues sécuriser le site », a-t-il relevé. Avant d’ajouter que les choses sont rentrées dans l’ordre et que son équipe s’est remise au travail pour achever sa mission. « Nous avons reçu l’ordre de finir ce que nous avons à faire, nous sommes à l’œuvre », a-t-il indiqué avec assurance.

Un impressionnant détachement d’unités de police veillait encore au grain ce lundi matin autour du stade de la Bae; tenant à distance des jeunes toujours excités et voulant à tout prix empêcher le projet du centre de dépistage dans le quartier. La tension est tombée lorsque le président des résidents de la cité policière Yop 2, l’adjudant-chef major de police à la retraite, M’Bolo Akossi et des membres de son bureau sont venus rencontrer le commissaire Bertin Touré.

L’autorité policière a, dans un langage franc, expliqué au représentant des riverains le bien-fondé de la construction des centres de dépistage de proximité. « Ces bâtiments vont permettre à tous ceux qui le souhaitent de venir se faire dépister gratuitement du coronavirus. On y fera aussi de la sensibilisation aux risques de la maladie. Ce n’est pas un centre d’accueil des malades. Ceux qui seront testés positifs seront pris en charge ailleurs dans d’autres structures dédiées. Toutes les communes d’Abidjan seront dotées de ce type de centres », a expliqué Bertin Touré.

Un message bien perçu par M’Bolo Akossi et ses hommes. Ils ont pris le pari de sensibiliser et de convaincre les manifestants, dont bon nombre sont leurs enfants. Lorsque nous quittions les lieux, les manifestants, sur injonction des responsables, s’étaient repliés dans la cité Yop 2. Le grand portail d’accès a été fermé.

Le 07/04/20 à 07:56
modifié 07/04/20 à 07:56