COVID-19 : Boris Johnson admis aux soins intensifs

Boris Johnson, dans une vidéo le 3 avril dernier. (Lapresse.ca)
Boris Johnson, dans une vidéo le 3 avril dernier. (Lapresse.ca)
Boris Johnson, dans une vidéo le 3 avril dernier. (Lapresse.ca)

COVID-19 : Boris Johnson admis aux soins intensifs

Contaminé par le nouveau coronavirus, le premier ministre britannique Boris Johnson a été transféré lundi en soins intensifs après avoir vu son état de santé se dégrader, au moment où la pandémie empire au Royaume-Uni avec plus de 5000 morts.

Seul chef d’État ou de gouvernement d’une grande puissance à avoir été contaminé, le dirigeant sera remplacé par son chef de la diplomatie, Dominic Raab, qui s’est engagé à poursuivre la lutte contre le virus.

Après avoir été diagnostiqué positif à la COVID-19 le 27 mars, M. Johnson, 55 ans, s’était efforcé de continuer à mener la riposte à cette crise historique depuis sa quarantaine à Downing Street, donnant de ses nouvelles par des vidéos sur Twitter où il apparaissait marqué. Mais ses symptômes persistants, notamment la fièvre, il avait été hospitalisé dimanche soir, officiellement pour des examens.

Au cours de l’après-midi, l’état de santé du premier ministre s’est détérioré et, sur le conseil de son équipe médicale, il a été transféré au service des soins intensifs de l’hôpital », a indiqué son porte-parole dans la soirée.

« Le premier ministre a demandé au ministre des Affaires étrangères Dominic Raab [...] de le remplacer là où nécessaire », a-t-il ajouté dans un communiqué. Ce dernier l’avait déjà remplacé ce lundi pour présider la réunion quotidienne consacrée à la COVID-19.

Selon une source gouvernementale, Boris Johnson reste « conscient » et son transfert, intervenu vers 19 h locales (14 h HE) a été décidé « par précaution au cas où il aurait besoin d’un respirateur ».

Sur la BBC, Dominic Raab a assuré que le dirigeant était « entre de bonnes mains » et que le gouvernement veillerait à mettre en œuvre ses « instructions » afin de « vaincre le coronavirus ».

Quelques heures à peine avant l’annonce de son admission en soins intensifs, le chef de la diplomatie avait assuré que Boris Johnson avait passé une « nuit tranquille » à l’hôpital St Thomas, dans le centre de Londres, et qu’il restait « en observation ».

« Son moral est bon » et « il continue à diriger le gouvernement », avait-il assuré durant la conférence de presse quotidienne de l’exécutif, pressé de questions sur la capacité du premier ministre à exercer ses fonctions malgré la maladie.

Plus de 50 000 personnes ont été déclarées positives à la COVID-19 au Royaume-Uni, devenu l’un des pays d’Europe les plus violemment touchés, et 5373 en sont mortes.

Parmi les cas positifs figure également le prince héritier Charles, désormais guéri après avoir développé des symptômes légers. Il a retrouvé lundi son épouse Camilla, testée négative à la COVID-19, mais qui était restée confinée 14 jours par précaution.

« Très triste nouvelle »

Rapidement, les messages de soutien au premier ministre se sont multipliés de l’étranger, le président français Emmanuel Macron lui souhaitant de « surmonter cette épreuve rapidement », et dans son pays au-delà des clivages politiques.

« Très triste nouvelle. Toutes les pensées du pays sont avec le premier ministre et sa famille », a tweeté le nouveau chef de l’opposition travailliste, Keir Starmer.

La première ministre nationaliste écossaise Nicola Sturgeon, qui se déchire avec Boris Johnson sur son souhait d’indépendance pour l’Écosse, lui a souhaité « un prompt rétablissement ».

Triomphant aux législatives de décembre avec la promesse de mettre en œuvre le Brexit, Boris Johnson a été critiqué dans cette crise pour avoir tardé à prendre sa mesure, rechignant longtemps à adopter des mesures de confinement. Le dirigeant lui-même s’était vanté début mars de continuer à « serrer la main à tout le monde », y compris dans un hôpital où se trouvaient des patients victimes de la COVID-19.

Depuis, l’exécutif a décrété un confinement général d’au moins trois semaines le 23 mars, bâti en catastrophe des hôpitaux de campagne pour soulager un système de santé débordé, promis de décupler les tests qui manquent cruellement et débloqué des sommes gigantesques pour répondre au marasme économique et social.

Le quotidien de gauche The Guardian affirmait lundi que « Johnson était plus gravement malade que lui ou ses fonctionnaires n’étaient prêts à l’admettre ».

Certains commentateurs jugeaient que le chef du gouvernement aurait dû se reposer.

Sa fiancée Carrie Symonds, enceinte, avait indiqué samedi sur Twitter avoir aussi souffert de symptômes de la maladie, mais être en voie de guérison.

Face à l’ampleur de la crise, la reine Élisabeth II, 93 ans, s’est adressée dimanche aux Britanniques pour les encourager à faire front et leur insuffler un message d’espoir, dans une allocution télévisée exceptionnelle.

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