Fête des Rameaux: Abbé Augustin Obrou : « Avec nous, Dieu est impliqué dans la lutte »

Cette année, les fidèles chrétiens ont vécu la fête des rameaux dans le confinement, sans procession ni fanfare. Les portes des églises étant fermées. Dr
Cette année, les fidèles chrétiens ont vécu la fête des rameaux dans le confinement, sans procession ni fanfare. Les portes des églises étant fermées. Dr
Cette année, les fidèles chrétiens ont vécu la fête des rameaux dans le confinement, sans procession ni fanfare. Les portes des églises étant fermées. Dr

Fête des Rameaux: Abbé Augustin Obrou : « Avec nous, Dieu est impliqué dans la lutte »

Le 06/04/20 à 07:54
modifié 06/04/20 à 07:54
A la paroisse Saint Jacques des Deux-Plateaux, quelques rares fidèles, ont profité de la messe des prêtres célébrée à 7h, pour faire bénir leur rameaux. Pas de processions joyeuses dans les rues, ni de fanfares.

« Avec Jésus-Christ, l’histoire du monde est entrée dans une phase importante. Avec nous, Dieu est totalement impliqué et engagé dans la lutte pour arracher notre monde aux forces du mal, à la souffrance et le conduire au bonheur ». A déclaré l’Abbé Augustin Obrou, curé de la paroisse Saint Jacques qui a présidé une messe en direct sur la première chaîne de la télévision. Dans son homélie, qui a suivi la lecture des textes de la passion du Christ, mis à mort, après son entrée triomphale à Jérusalem, le prêtre a souligné qu’aucune lutte n’est inutile même si elle est pleine de paradoxes. « Toute lutte pacifique et animée par l’amour, contribue à la libération et au salut de l’homme ». Pour lui, l’évangile de Mathieu met en lumière, la compassion, l’humilité, la miséricorde, le pardon, la non-violence et l’abandon filial de Jésus.

L'Abbé Augustin Obrou a fait vivre aux fidèles la messe en direct sur la première chaine de la télévision ivoirienne (Joséphine Kouadio)
L'Abbé Augustin Obrou a fait vivre aux fidèles la messe en direct sur la première chaine de la télévision ivoirienne (Joséphine Kouadio)



Le prêtre relève aussi, qu’il y a des gens à qui il plaît bien cet homme pour son programme. Ce roi, sans argent, ni armée. Il a aussi donné des indications pour le reconnaître dans la foule : « Le Christ n’est jamais là où il y a le triomphe et l’apparat. Il est là où il y a l’humilité, la pauvreté, l’obéissance ». Faisant allusion à la violence des bourreaux de Jésus, l’Abbé Augustin Obrou a signalé que « nos familles et le pays, ne seront jamais bâtis, et ne se développeront jamais dans la violence. Ils ont besoin d’hommes et de femmes qui combattent, mobilisent pour leur propre vie et leurs biens pour construire et mettre fin à la loi du plus fort. A l’appartenance au bon parti politique et aux familles dont les noms ouvrent des portes, et l’accès aux privilèges, au succès et à la vie ».

S’abîmer dans la prière

En direct sur Facebook, le père Jean Élisée de la communauté catholique des béatitudes, a exhorté les fidèles à ne pas oublier leur identité d’enfants de Dieu, malgré le Coronavirus. « Abîmons-nous dans la prière, c’est là que nous recevons la force pour aller jusqu’au bout. Jésus est notre capitaine, il est notre général, soyons fiers et heureux d’être chrétiens, d’appartenir à Christ, même si nous sommes humiliés, car nous vivons déjà notre éternité ».

Le prêtre a aussi rappelé que durant sa passion, Jésus a fait une démonstration de la puissance de la liberté. Parce qu’il est la liberté. Car bien que vulnérable, Jésus maîtrisait la situation. Il continuait de traumatiser les pharisiens qui voulaient s’assurer que son corps était bien gardé au tombeau... d’où Jésus est pourtant sorti vivant trois jours après.

Ce qui a fait dire au père Koné Augustin, responsable de la communauté Saint-Viateur : « sans aucune nostalgie des Rameaux des années passées, accompagnons-le humblement à Jérusalem, avec les fanfares et nos cœurs remplis de joie et de reconnaissance, résolus à faire triompher sa gloire et sa puissance sur le coronavirus et toutes les souffrances de notre monde ».

Pape François : Prendre au sérieux ce qui est sérieux

A Rome, du fait de la pandémie, le pape François a célébré la messe des Rameaux à huis-clos. Pour le Saint Père, l’épreuve que Jésus-Christ a vécu en son temps, doit servir aux fidèles d’aujourd'hui, «dans le drame de la pandémie, face à tant de certitudes qui s’effritent, face à tant d’attentes trahies, dans le sens d’un abandon qui nous serre le cœur, Jésus dit à chacun de nous : “Courage : ouvre ton cœur à mon amour. Tu sentiras la consolation de Dieu, qui te soutient”». Il a par ailleurs indiqué que l’épreuve que le monde est en train de traverser pousse chacun à prendre au sérieux ce qui est sérieux, et à ne pas se perdre dans des choses de peu de valeur. Et également à redécouvrir que « la vie ne sert à rien si on ne sert pas. Parce que la vie se mesure sur l’amour. Aimer, prier, pardonner, prendre soin des autres, en famille comme dans la société, cela peut sembler un chemin de croix, mais le chemin du service est le chemin vainqueur, qui nous a sauvés et qui nous sauve la vie».

Le 06/04/20 à 07:54
modifié 06/04/20 à 07:54