Contribution/COVID -19 : Nécessité de kits alimentaires pour les ménages du District d’Abidjan

Des vivres et non vivres de la part du gouvernement aux populations
Des vivres et non vivres de la part du gouvernement aux populations
Des vivres et non vivres de la part du gouvernement aux populations

Contribution/COVID -19 : Nécessité de kits alimentaires pour les ménages du District d’Abidjan

Le 04/04/20 à 11:42
modifié 04/04/20 à 11:42
Depuis le mois de mars, la Côte d’Ivoire, à l’instar des autres nations de la planète est prise dans l’étau du Coronavirus (COVID-19). Dans la perspective d’éviter la propagande à grande échelle, des trains de mesures sanitaires ont été édictés par le Conseil National de Sécurité. Le gouvernement, par la voix du Premier Ministre, Amadou Gon Coulibaly, a annoncé un plan de soutien économique, social et humanitaire de 1700 milliards, soit 5% du PIB, pour lutter contre ce virus mortel. Si dans l’ensemble, il y a lieu de saluer ces mesures et la diligence avec laquelle les autorités ont réagi pour sauver la situation, il va s’en dire que certaines de ces mesures sanitaires, notamment le confinement, paraissent impopulaires. Car, la réalité sur le terrain exige que, s’il est important de confiner les populations, il est tout aussi important de prendre des mesures d’accompagnement, notamment en ce qui concerne les ménages. Nous ne le disons pas assez, la gestion des ménages est une bombe à retardement et si rien n’est fait, cela va éclater au visage avec des conséquences incalculables.

Il convient de noter et de rappeler que vivre à Abidjan en temps de normalité est un défi à relever chaque jour pour tous les populations d’Abidjan dont la majorité gagne son pain au quotidien. Demander à ces populations d’observer le confinement sans mesures réelles d’accompagnement, est suicidaire. Pis, le concept sociologique de nos états, en l’occurrence la Côte d’Ivoire (Abidjan) ne permet pas et ne garantit pas succès que connait ce modèle de vie ailleurs ; la promiscuité et la proximité dans laquelle vivent nos populations est un facteur qui va à l’encontre des mesures barrières édictés par l’OMS. Ne pas le reconnaître, va nous exposer à un vrai danger.

Avec l’entrée en vigueur de certaines mesures, non contraignantes pour l’heure, des familles se plaignent déjà ; des individus menacent d’enfreindre à la loi au risque de leur vie. Le dire ainsi n’est pas une défiance vis-à-vis de l’autorité, mais c’est par dépit. Parvenir à un confinement total qui semble être la solution pour parer au plus urgent serait des couleuvres à avaler pour ces populations qui seraient livrer à la réalité de la vie.

Pour l’heure, les choses se passent bien, le gouvernement s’y emploie pour contenir la progression du virus. Dans cette spirale de peur généralisée, tous semblent se plier aux injonctions, mais dans un avenir très proche, si les choses ne s’améliorent pas et que le gouvernement passe à la vitesse supérieure qui est le confinement total, un autre problème, et non les moindres, qui profile à l’horizon, fera mentir tout le système mis en place. La faim, car c’est d’elle qu’il s’agit, poussera les populations à descendre dans la rue, à casser, à agresser, etc. pour se nourrir, car un ventre creux n’a point d’oreille. C’est le pire des scénarii à craindre pour l’ensemble des populations restées sur place à Abidjan. En attendant, il faut trouver ce qui sied le mieux, car si d’aventures des mesures ne sont pas prises dans ce sens-là, en vue de contenir cette grogne latente, cet autre phénomène fera plus de ravage et de dégâts que le virus mortel. Avec la flambée des prix sur les quelques marchés ouverts qui fera grossir la grogne des populations, l’on assistera à des scènes de pillages de magasins et autres supermarchés au nez et à la barbe des forces de l’ordre et de sécurité.

Si le confinement est important pour éviter la diffusion à grande échelle de la maladie, ne pas l’accompagner de mesures d’accompagnement est aussi mortel que le virus lui-même, murmure-t-on en ville. Il y a lieu de prêter une oreille attentive à ces petites voix inaudibles qui manquent d’autorité parfois, mais dont la portée est énorme. Selon les anglo-saxons voices without voice ou des voix sans voix qui gémissent dans nos quartiers populaires et populaires doivent nous interpeller. Déjà des opérations de dons de gels hydro-alcooliques, de sceaux robinets sont en cours dans nos quartiers, voire à l’intérieur du pays. Ce qui est à saluer. Mais ces dons sans accompagnement efficaces en termes de vivres et de numéraires n’auraient pas l’effet escomptés. Déjà les prix des denrées de premières nécessité connaissent des hausses exponentielles. Et dire que c’est le plus offrant qui pourra s’offrir un repas par jour ou tous les deux jours, allez-y comprendre le cri de cœur de ces milliers d’Abidjan dont j’en fais partie qui scrutent l’horizon avec inquiétude.

Si nous considérons que l’économie formelle est animée par de petites gens, qui vivent le jour au jour, ou le mois au mois, sans compte en banque, ni épargne sous le paillasson ou l’oreiller, cette mesure de confinement va leur priver de ressources vitales pour leur survie et celle de leurs proches. Ces familles vont mourir de faim tout simplement. Et ce serait l’effet contraire des efforts déjà engagés, car en voulant se protéger du virus à tout prix, on a ouvert la porte à la faim, l’ennemi N°1 de l’homme. « L'homme qui a faim n'est pas un homme libre », disait le président Houphouët Boigny. Effectivement, il n'a ni la volonté, ni la force de s'élever au-dessus des contingences matérielles pour se comporter en Être pensant. Ce qui serait absurde, c’est que toutes ces mesures seraient contreproductives et voués à l’échec. Car vouloir lutter contre COVID-19 et laisser mourir ses populations, c’est faire du surplace.

Les défis à relever pour réussir le confinement c’est faire accompagner toutes ces trains de décisions par des trains de mesures salutaires pour accompagner tous les ménages du District d’Abidjan, avec le minimum vital. Par exemple des distributions de kits alimentaires ; distribution de bons d’achats par ménage en élargissant la capacité du programme filets sociaux dont les objectifs visés sont entre autres, l’amélioration du niveau de consommation (tant du point de vue de l’alimentation que de l’accès aux services sociaux de base) des ménages ciblés parmi les plus pauvres. Egalement, l’ajournement ou le report dans le paiement des factures d’électricité, de l’eau de loyers, en un mot, toutes les charges sociales.

Selon le site Sunuweb « l’Etat du Sénégal organise l’aide alimentaire en ce temps de pandémie du Coronavirus qui va certainement affecter les ménages avec la paralysie du secteur informel. C’est pour cela que des stratégies adéquates sont en train d’être peaufinées pour porter assistance aux populations en situation de vulnérabilité et d’insécurité alimentaire. Ainsi 69 milliards de CFA ont été alloués à la gestion des contingences nées de la prévalence du Cοvid 19, selon le ministre-conseiller en charge de la sécurité alimentaire Jean Pierre Senghor (...) » Cette enveloppe, à en croire le site, va porter secours à 125.000 ménages, soit un million de personnes, pendant une période de trois mois, avec un revenu par ménage de presque 184.000 F par mois

Voici un bel exemple à copier !

Bernard MANIZAN

Journaliste, communicateur, traducteur

berams@mail.com; manizanbernard@gmail.com

07178633 / 06005020 (WhatsApp)


Le 04/04/20 à 11:42
modifié 04/04/20 à 11:42