Codiv-19/Isolement du Grand Abidjan : Le dispositif de refoulement sud activé depuis lundi

Un des postes de contrôles des forces de l'ordre pour faire appliquer la mesure d'isolement du Grand Abidjan. (Joséphine Kouadio)
Un des postes de contrôles des forces de l'ordre pour faire appliquer la mesure d'isolement du Grand Abidjan. (Joséphine Kouadio)
Un des postes de contrôles des forces de l'ordre pour faire appliquer la mesure d'isolement du Grand Abidjan. (Joséphine Kouadio)

Codiv-19/Isolement du Grand Abidjan : Le dispositif de refoulement sud activé depuis lundi

Le 31/03/20 à 23:11
modifié 31/03/20 à 23:11
C'est à N’zikro, localité située à 28 kilomètres de Bonoua et à 27 kilomètres d'Aboisso dont elle dépend administrativement, que le dispositif de refoulement a été mis en place dans le cadre du plan d'isolement sud du Grand Abidjan pour briser la chaîne de contamination de la maladie à coronavirus, Codiv-19.

Le barrage de contrôle des forces de défense et de sécurité est composé de plusieurs pneumatiques superposées en plusieurs endroits de la voie sur environ 150 mètres. Il est installé à quelques centaines de mètres du carrefour sis au centre du village et d'où part une autre route en direction d'Alépé, puis d'Abobo-Baoulé.

Quand bien même l'activité économique bat son plein, les populations de cette agglomération de 7 203 habitants- s'habituent difficilement à l'impossibilité pour elles de se rendre aisément à Koffikro, une autre localité de 14 928 habitants avec laquelle les limites sont quasiment invisibles.

Les hommes du chef de poste, l'adjudant-chef de gendarmerie Godey N'guessan et de l'adjudant de police Foua Bi Komba prennent le temps d'expliquer la situation aux personnes qui ne semblent pas être suffisamment informées de la mesure d'isolement.

En début d'après-midi, 41 véhicules sur 86 ont été autorisés et 45 refoulés de part et d'autre du barrage routier. D'autant que seuls les véhicules transportant des denrées alimentaires ou circulant dans le cadre des activités économiques sont autorisés à entrer et sortir du périmètre du Grand Abidjan, en se soumettant au contrôle des équipes de l'Institut national d'hygiène publique (Inhp). Les autres déplacements requérant des autorisations du ministère de l'Intérieur.

Les activités économiques se poursuivent...

Hormis l'impossibilité d'aller au-delà de N'zikro, en direction d'Aboisso, le trajet depuis Abidjan conserve l'animation économique intense qu'on lui connaît. Les opérateurs économiques des nombreux marchés, boutiques et étals qui jalonnent le parcours sont très actifs. Le ballet des camions transportant les produits agricoles - notamment le manioc et les graines de palme - ne s'arrête pas.

Hilaire Tanoh, directeur de l'unité agricole intégrée de Pamci à Toumanguié, confirme ce déroulement normal des activités économiques. D'autant qu'en début d'après-midi, le site qu'il dirige a déjà réceptionné une trentenaire de camions de graines de palme comme c'est généralement le cas en cette période de grande production. Mais c'est dans la soirée que la grande quantité des régimes de palme est attendue sur le site qui reçoit journellement environ 800 tonnes de produits, selon son premier responsable.

Pour autant, le dispositif sanitaire à l'entrée de l'unité agricole intégrée n'est pas complaisant. Chacune des personnes - à pied ou avec un engin roulant - est systématiquement soumise au lavage des mains avec du savon. En attendant que des kits similaires soient intégrés au check-point des forces de l'ordre, le contrôle sanitaire est effectué par une équipe de l'Institut national de santé et d'hygiène publique (Inshp) à Samo, une vingtaine de kilomètres avant Bonoua.

Prise de température et désinfection des mains obligatoires pour tous

À Samo, l'équipe de l'Inshp a installé un poste de vérification de la température de chaque usager de la route. En plus de la prise de température et de la désinfection des mains, l'équipe dirigée par Aka Kouassi Alexis fait de la sensibilisation. Pour ce faire, une circulation alternée est instaurée sous la surveillance des éléments du commandant de brigade de Bonoua, Koffi Pierre et du commissaire de police de la ville, Coulibaly Karna.

Le chef de la police de Bonoua a souligné avoir instruit ses hommes de faire respecter scrupuleusement les mesures barrières. « Nous nous assurons que la distanciation dans les véhicules de transport est respectée. Quand ce n'est pas le cas, nous faisons descendre des passagers», a-t-il expliqué.


Le 31/03/20 à 23:11
modifié 31/03/20 à 23:11