Autorisation de sortie d’Abidjan : L’École de police prise d’assaut

L'impatience se lit sur les visages des demandeurs d'autorisation de sortie. (Dr)
L'impatience se lit sur les visages des demandeurs d'autorisation de sortie. (Dr)
L'impatience se lit sur les visages des demandeurs d'autorisation de sortie. (Dr)

Autorisation de sortie d’Abidjan : L’École de police prise d’assaut

Le 31/03/20 à 22:29
modifié 31/03/20 à 22:29
300,400, 500 ou 600? Difficile de dire avec exactitude le nombre de personnes qu’il y avait hier à l’École nationale de police. Désignée pour recevoir les demandes d’autorisation de sortir du Grand Abidjan à la suite de la décision du gouvernement, l’enceinte est prise d’assaut depuis lundi par les populations.

Mardi, lorsque nous arrivions sur les lieux aux alentours de 10h, la tension était palpable. Pendant que certains demandeurs attendaient d’avoir accès à la cour de l’École de Police, d’autres étaient encore en quête d’une fiche de demande d’autorisation.

Difficile dans ses conditions de respecter les règles barrières. Notamment la distance d’un mètre recommandée entre les individus. Pour ceux qui sont à l’intérieur de l’école, il faut également patienter avant d’avoir accès à la salle de dépôt des dossiers.

Un processus long et difficile. « Je suis là depuis ce matin sous le soleil et je n’ai pas encore eu accès à la cour », s’est plaint un demandeur. Arrivé sur les lieux pour constater l’évolution du processus, le commissaire Bleu Charlemagne, porte-parole de la Police nationale, tente tant bien que mal de remettre de l’ordre.

« C’est un processus qui est fluide. Nous sommes venus mettre de l’ordre parce qu’en réalité, les demandeurs n’ont pas besoin d’attendre. Ils déposent juste leur dossier et l’enregistrement se fait. Les dossiers sont ensuite acheminés au cabinet et dans les 24 heures ou 48 heures au maximum, on vous fait une suite sur étude des dossiers déposés », a-t-il précisé.

Pour le premier jour de l’opération, ce sont plus de 300 demandes qui ont été enregistrées. Hier, au moment où nous quittions les lieux, elles étaient estimées à 500. On dénombre entre 85 et 90% de demandes d’autorisation pour des obsèques, selon le Commissaire Bleu Charlemagne.

Le porte-parole de la Police nationale a déploré l’affluence et l’engouement autour de l’opération et rappelé que la Côte d’Ivoire est dans une situation exceptionnelle due à la crise sanitaire qui prévaut. «Nous avons constaté que les déposants de dossiers s’agglutinaient moins d’un mètre les uns des autres. Ce n’est pas de cela qu’il s’agit. On ne va pas fuir la maladie en ville pour la contracter à l’école de police. Nous avons donc décidé que les agents passent dans les rangs pour récupérer les dossiers, les faire enregistrer et leur donner rendez-vous dans 48 heures. Ce que nous recherchons, c’est de décourager les nombreuses demandes. Autrement dit, si cela devient une affaire d’enrôlement, l’Etat d’urgence n’aura plus son sens. Plus ce sera difficile, moins les gens viendront .Il faut faire en sorte que nos concitoyens s’abstiennent de voyager d’ici le 15 avril, si cela n’est pas nécessaire », a-t-il ajouté.

Il faut rappeler que les demandes d’autorisation sont gratuites et doivent se faire dans la discipline et le respect des règles barrières de protection contre le Coronavirus.



Le 31/03/20 à 22:29
modifié 31/03/20 à 22:29