De Bingerville à la Riviera : Comment les enfants vivent les mesures en vue de limiter la propagation du Coronavirus

Des enfants qui aident leurs parents pendant leur temps perdu (DR)
Des enfants qui aident leurs parents pendant leur temps perdu (DR)
Des enfants qui aident leurs parents pendant leur temps perdu (DR)

De Bingerville à la Riviera : Comment les enfants vivent les mesures en vue de limiter la propagation du Coronavirus

Le 28/03/20 à 08:37
modifié 28/03/20 à 08:37
Le lundi 16 mars dernier, le Président de la République Alassane Ouattara présidait un Conseil National de Sécurité extraordinaire au cours duquel, sur la base des recommandations du Comité de veille, il a pris 13 mesures complémentaires en vue de limiter la propagation du Coronavirus dans notre pays. Depuis deux semaines donc, les élèves du primaire et du préscolaire ainsi que ceux de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique sont à la maison pour cause du Covid-19.

Cette période qui semble difficile pour les parents, est occupée de diverses manières par ces enfants.

De Bingerville à la Riviera 3 et 4, c’est presque la même manière pour les enfants de s’occuper. Certains qui ont des maitres de maison, sont occupés à faire des cours de renforcement. « Je suis en classe de 4e. Je passe la plus part de la journée à étudier avec mon professeur de maison. Il vient 2 fois par jour. Le matin à 9h et à 14h le soir. Ce moment d’étude nous arrange ma petite sœur et moi. Nous ne sortons pas pour ne pas prendre le coronavirus dehors », affirme Gouko Cyrille, élève en 4e au lycée de garçons de Bingerville.

Comme lui, Mlle Aurèlie Mahan élève en classe de 2e C et ses 2 petites sœurs, respectivement en classe de 4e et de 6e, sous le regard de leur grand-frère Brice Mahan, étudiant en licence 2 d’anglais à l’Université Fhb de Cocody, sont concentrés à étudier. Ces enfants qui habitent la zone Abidjan Mall (Rivierra 3), apprécient leur passe-temps: « Nous préférons étudier au lieu de jouer avec nos amis où, peut-être nous pouvons choper la maladie à coronavirus », se réjoui Aurélie Mahan.

Par contre, Mlle Sidonie Kouassi, étudiante et habitante du quartier sciad à la Riviera 4, passe cette période creuse due au Covid-19, à vendre des parfums hommes dans le magasin de sa tante. « Cette activité me permet, non seulement de ne pas appeler mes parents qui sont à Daoukro pour avoir de l’argent, et aussi pour ne pas dépendre d’un homme. En plus, le moment que je passe ici me permet de réviser. Je reçois souvent des amis pour ensemble passer le temps. Bien sûr dans le strict respect des mesures de prévention contre le coronavirus », affirme l’étudiante en master 2 de criminologie à l’université de Cocody.

Les enfants des familles Daoda, Timité et Koffi, ne dérogent pas à la règle d’étudier pendant cette période. Ils passent la majorité de leur temps à étudier avec leurs différents maitres de maison.

D’autres enfants, non chanceux d’avoir de maitre de maison passe leur temps à jouer entre eux devant leurs concessions. « Nous n’allons pas à l’école à cause de la maladie qu’on appelle coronvirus. Nous jouons au football », explique Cissé Abou qui, visiblement est heureux d’être entre amis. A l’en croire, leur parents sont absents. « Ma maman est au marché pour vendre. Papa est au travail. Je suis au cm2 à l’école château de Bingerville. Depuis que nous n’allons plus à l’école, on joue le temps que papa et maman entrent le soir », arbore-t-il pour ainsi dévoiler leur passe-temps pendant cette période.

Cyprien Ndolé est élève en classe de 5e dans un établissement privé de Bingerville. Son père est mécanicien. Cyprien passe toute sa journée auprès de son géniteur qui apprécie son comportement. « Mon fils est devenu grand dans la tête. Depuis l’arrêt des cours, il n’est jamais resté à la maison, ni jouer à ne rien faire. Je suis même étonné de ce changement », affirme M. Ndolé. Avant de poursuivre : « Il travaille avec les autres apprentis. Il apprend. Il fait des petites courses, des petits travaux etc. je suis vraiment content de lui. Je n’hésite pas à lui donner ce qu’il demande. Pourtant il a des grands-frères qui sont à la maison à ne rien foutre ».

A noter que ces enfants, informés plus ou moins des mesures de prévention à la maladie à coronavirus, affirment se préserver par le lavage des mains, se protéger avec un cache-nez et autres.


Le 28/03/20 à 08:37
modifié 28/03/20 à 08:37