Lutte contre le Covid-19 à Yamoussoukro: APRÈS QUELQUES JOURS DE LIBERTINAGE, LES YAMSOIS S'EXERCENT AU CONFINEMENT

Bamba Laciné s'engage à mener une guerre contre les commerçants véreux en cette conjoncture difficile pour tous.
Bamba Laciné s'engage à mener une guerre contre les commerçants véreux en cette conjoncture difficile pour tous.
Bamba Laciné s'engage à mener une guerre contre les commerçants véreux en cette conjoncture difficile pour tous.

Lutte contre le Covid-19 à Yamoussoukro: APRÈS QUELQUES JOURS DE LIBERTINAGE, LES YAMSOIS S'EXERCENT AU CONFINEMENT

Dr Miézan Egnankou
Dr Miézan Egnankou

Dès l'annonce des 13 mesures vigoureuses du gouvernement le 16 mars 2020, visant à contrer la maladie du Covid-19, les premières structures à les respecter scrupuleusement à Yamoussoukro, sont les établissements scolaires publics et privés ainsi que les lieux de cultes qui drainent du monde.

Les Yamsois et Yamsoises (habitants de Yamoussoukro), quant à eux, ont continué à s'offrir leur liberté quotidienne, malgré la présence de la pandémie sur le sol ivoirien.

Face à cette indifférence qui menace la vie de tous, le préfet de région, préfet du département de Yamoussoukro, Brou Kouamé qui, depuis le mois de janvier 2020 déjà, attirait l'attention des directeurs et chefs de service sur cette pandémie, à l'occasion des rencontres mensuelles qu'il a initiées il y a deux ans, est monté au créneau pour réactiver le Comité départemental de lutte contre les épidémies. A cette rencontre d'information et de sensibilisation, qui a eu lieu le 20 mars 2020 dans les locaux de la préfecture, il a engagé les populations au strict respect des mesures édictées.

Les responsables des différents services et les populations dans leurs diverses composantes ont tous été mis face à leur responsabilité.

Les forces de l'ordre prennent leur responsabilité

Cette rencontre, renforcée avec les actions des forces de l'ordre, oblige de plus en plus les populations à s'exercer au confinement .

Conformément à la mesure de fermeture des bars, restaurants et boîtes de nuit qui accueillent du monde, les forces de l'ordre ont décidé d'assumer leur part de responsabilité, en invitant les responsables de ces structures de plaisance à baisser pavillon. De même, les clients sont priés avec courtoisie, de rentrer chez eux. Ce samedi 22 mars encore, aux environs de 20h, la gendarmerie était obligée de parcourir la gare routière, pour contraindre les gérants de maquis à fermer leur commerce, tout en demandant aux clients d'évacuer les lieux. La police en a fait de même à travers les nombreux maquis et bistrots de la capitale politique et administrative.

On fait des provisions pour prévenir le pire

En attendant de recevoir leurs salaires, les fonctionnaires et des travailleurs qui ont un peu de moyens, se ruent vers les supermarchés et marchés pour se procurer des gels hydroalcooliques, des vivres et des non vivres, à l'effet d'éviter au maximum, les déplacements. À telle enseigne que les rayons des grandes surfaces et pharmacies se sont considérablement vidés de leurs marchandises et produits. Ici donc, depuis quatre jours, le gel hydroalcoolique, vendu il y a seulement quelques jours, à 1200 FCFA, est proposé à 3500fcfa. Et comme en pareilles circonstances, des commerçants véreux montent les enchères au niveau des produits de grande consommation, pour tirer profit du drame collectif qui se prépare.

Un contrôle des prix dès ce lundi 23 mars 2020

Pour mettre fin à cette flambée injustifiée et honteuse des prix des denrées sur les marchés et dans les magasins et boutiques, le directeur régional du Commerce et de l'Industrie, Bamba Lanciné a décidé de sévir dès ce lundi 23 mars, en initiant des opérations inopinées de contrôle des prix sur l'ensemble de sa zone de compétence, à l'effet de punir les mauvais grains et de protéger les ménages, en cette période délicate de l'histoire de la Côte d'Ivoire. "Nous allons sévir et croyez-moi, je serai impitoyable avec tous ceux qui seront pris. Parce qu'il faut éviter d'en rajouter à la détresse des populations", a-t-il prévenu.

A l'entrée de la quasi-totalité des services public et privé de Yamoussoukro, il est réjouissant de constater que des dispositifs de lavage des mains y sont installés, ainsi que des gels hydroalcooliques pour tout le personnel et les visiteurs, comme instruit par le préfet Brou Kouamé.

N'DRI CÉLESTIN

1/LES TRANSPORTS EN COMMUN, UN RISQUE CERTAIN

2/ FAUT-IL EN ARRIVER AU CONFINEMENT TOTAL DES POPULATIONS ?

Ici à Yamoussoukro, la situation qui préoccupe plus les populations, ce sont les déplacements dans les transports en commun. Même si la quasi-totalité des chauffeurs de taxi reconnaissent qu'ils peinent à faire leurs recettes ces jours-ci, parce que les populations se déplacement de moins en moins depuis l'annonce des mesures vigoureuses de lutte contre le Coronavirus, ce moyen de transport constitue un réel danger. Non seulement pour le conducteur, mais aussi pour les usagers qui se coincent quasiment les uns contre les autres. Et parfois durant une trentaine de minutes, voire des heures.

La situation est identique dans les compagnies de car qui assurent la liaison entre Yamoussoukro et Abidjan.

Le constat est le même en matière des dispositions des passagers sur les sièges fixes. Mais en plus, les déplacements se font de plus en plus dans le sens Abidjan-Yamoussoukro. Comme pour fuir la capitale économique qui, à ce jour, enregistre beaucoup plus de malades.

La peur d'une éventuelle importation du virus dans la capitale politique et administrative demeure entière, en raison de tous ces mouvements de populations. Au point où on est à se demander s'il n'est pas utile et nécessaire de passer à un confinement total des Ivoiriens chez eux, sur l'ensemble du territoire national.

"Vaut mieux en faire un peu trop, que de ne pas en faire assez", a conseillé le ministre Sidiki Diakité, en charge de la décentralisation et de l'administration du territoire, aux chefs traditionnels, le 19 mars 2020 à Yamoussoukro, à l'occasion d'une rencontre avec les membres du directoire de la Chambre nationale des rois et chefs traditionnels de Côte d'Ivoire (Cnrct-ci).

N'DRI CÉLESTIN

6 ALERTES ENREGISTRÉES

Selon Dr Miézan Egnankou, directeur régional de la Santé de Yamoussoukro, à ce jour, ce sont 6 alertes qui ont été enregistrées par le Comité départemental de lutte contre les épidémies. "Ces personnes ont été immédiatement prises en charge selon les procédures en vigueur, étant entendu qu'il ne s'agit que de simples alertes. Mais toutes ces personnes sont en surveillance rigoureuse.", a-t-il rassuré.

Selon Dr. Miézan, ses agents ont reçu le protocole de prise en charge des malades du Coronavirus, ainsi que les équipements de protection requis.

Mais en plus, conformément aux mesures du Conseil national de sécurité (Cns) d'équiper un certain nombre de formations sanitaires du pays, du matériel supplémentaire va être acheminé dans les jours suivants, pour renforcer le dispositif. De même, une ambulance médicalisée est prête à parer à toutes éventualités.

Mais au-delà de ses services, il a souligné que le Comité de lutte mis en place pendant la maladie de l'Ebola, présidé par le préfet et réactivé depuis quelques jours, s'est doté d'un numéro vert pour permettre de joindre l'équipe, à tout moment. S'il y a un cas d'alerte, Dr. Beugré, président de l’Équipe d'intervention rapide (Eis) peut être joint, au 58.11.58.57.

"Pour respecter les mesures, les agents des différents services de Yamoussoukro ne doivent pas dépasser plus de 50 par service, de sorte à éviter qu'ils s'entassent selon les mesures du Cns. Nous allons donc effectuer, à partir du lundi 23 mars, une tournée dans tous les services pour vérifier cette consigne qui vise à protéger tous les agents des services publics. A cette même occasion les dispositifs de lavage des mains seront contrôlés", précise le directeur de la Santé.
N'DRI CÉLESTIN

UN TEMPLE INDISCIPLINÉ FERMÉ PAR LES FORCES DE L'ORDRE

Ce dimanche 22 mars 2020, les rues sont quasi désertes. Malgré le carême chrétien, chacun prie chez lui, à la maison. Tous les lieux de cultes sont restés fermés, conformément aux mesures en vigueur. Le vendredi 20 mars, la communauté musulmane en a fait de même.
Mais le Comité de lutte a été saisi d'une alerte, faisant état de l'ouverture d'un lieu de culte situé dans les environs de la place Jean-Paul 2. La police est aussitôt informée de cette indiscipline préjudiciable aux fidèles et par ricochet, à toute la population. Sans attendre, les agents font une descente pour vérifier cette information, qui s'avère exacte. Le temple est aussitôt vidé de son monde et fermé.
N'DRI CÉLESTIN

Encadré : L'HÔTEL LE PRÉSIDENT ET PARLEMENTAIRES EN SERVICE RESTREINT

Depuis deux jours, quelques établissements hôteliers, soucieux de la santé du personnel, ont décidé de mettre en congés leurs personnels pour quelques jours. Notamment l'hôtel le Président de Yamoussoukro et H.P Resort appelé communément l'hôtel des Parlementaires.

Dans ces réceptifs hôteliers de haut niveau, tout est quasiment à l'arrêt et les cérémonies annulées.

A l'hôtel le Président, la tour est fermée. Au niveau du bâtiment, seules les chambres récemment réhabilitées ont été maintenues, pour respecter le service minimum. À l'évidence, la majorité du personnel a arrêté de travailler.

Il en va de même à H.P.Resort où le service minimum est de mise, en attendant la normalisation de la situation créée par le Coronavirus.

N'DRI CÉLESTIN