Une nouvelle guerre mondiale

Le coronavirus sévit dans le monde entier. (DR)
Le coronavirus sévit dans le monde entier. (DR)
Le coronavirus sévit dans le monde entier. (DR)

Une nouvelle guerre mondiale

Le 20/03/20 à 08:54
modifié 20/03/20 à 08:54
« N’envoie jamais demander pour qui sonne le glas : il sonne pour toi » (John Donne, poète et métaphysicien anglais, 1572-1631) « Nous sommes en guerre », avait martelé le président français Emmanuel Macron à ses compatriotes il y a quelques jours. Oui, en guerre contre une maladie inconnue qui a commencé à faire de terribles ravages dans son pays. Chaque jour, des Français meurent des suites de cette maladie.

Un de mes amis, le journaliste Jean-Michel Denis avec qui j’ai travaillé de longues années à Afrique Magazine, figure malheureusement au nombre des victimes de cette maladie, le coronavirus baptisé Covid 19, puisqu’il faut bien la nommer. Je voudrais lui rendre hommage, ici. Pour moi, désormais, cette maladie n’est plus quelque chose d’abstrait. Elle a emporté quelqu’un que j’ai bien connu, avec qui j’ai travaillé et rigolé. Malheureusement, la France n’est pas le seul pays en guerre. C’est le monde entier qui est en guerre contre cette maladie.

Comme l’a dit le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), l’Afrique doit se réveiller. Elle doit se réveiller de son rêve d’un virus qui épargnerait les peaux noires et ne supporterait pas la chaleur de chez nous. Cela est totalement faux, et nous devons nous imprégner de l’idée que notre pays aussi est touché par cette maladie. Pour des raisons que j’ignore, elle a mis un peu de temps avant d’arriver chez nous, mais elle est bien arrivée et elle a commencé à sévir. Oui, la guerre est mondiale. Le virus n’épargne aucun pays, qu’il soit riche ou pauvre, situé au nord ou au sud, à l’est ou à l’ouest. Il n’épargne non plus aucune catégorie d’humain. Pauvres, riches, hommes, femmes, jeunes et vieux, de toutes les couleurs, de toutes les orientations sexuelles, tout le monde est concerné.

Sommes-nous tous condamnés à mourir ? Heureusement, non. Si le virus circule vite et contamine beaucoup, il tue relativement peu. Mais, il tue quand même. Il tue surtout lorsque les mesures de protection ne sont pas prises à temps, lorsque l’on fait preuve de je-m’en-foutisme qui est notre spécialité sur ce continent. La Chine, qui fut le premier pays atteint, est en train d’en venir à bout. Elle est en train d’y parvenir parce qu’elle a appliqué ce qui est inscrit dans la devise de notre pays : union, discipline, travail. Oui, si nous travaillons sérieusement dans la discipline et l’union, nous vaincrons cette maladie. Nous savons d’avance que nous n’avons pas les moyens des pays développés qui eux-mêmes ont beaucoup de mal à lutter contre ce fléau. Nous voyons tous le nombre toujours croissant de morts que cette maladie est en train de provoquer dans certains pays européens et du Moyen-Orient. Ne nous faisons aucune illusion. Si l’épidémie se déclenche ici, ce sera pire qu’une hécatombe. A moins que nous ne changions radicalement de comportement.

Devant le grand danger qui se profile à l’horizon, il est plus qu’impérieux de faire l’union sacrée de la nation afin d’y faire face. Parce que si nous ne triomphons pas de cette maladie, nos petites et grandes ambitions seront totalement dérisoires. Tout simplement parce que bon nombre d’entre nous, leaders ou suiveurs, seraient morts. Aussi, est-il enfantin pour un certain parti politique de vouloir défier le gouvernement ou chercher carrément à le renverser en organisant des manifestations qui rassemblent des centaines de personnes, comme l’on a pu en voir ces derniers jours à Daoukro et Gagnoa.

C’est irresponsable et même criminel de mettre ces jeunes gens, et au-delà d’eux, toute la société en danger, pour protester contre la révision de la Constitution qui a déjà eu lieu. L’objectif, semble-t-il, est de faire de Daoukro l’épicentre d’un soulèvement général qui emporterait le pouvoir. Et après ? Qu’aurait-on gagné lorsque l’on aurait contribué à tuer des milliers de personnes, y compris peut-être soi-même ?

Le deuxième axe de notre stratégie de lutte doit reposer sur la discipline. Cela implique le respect scrupuleux des consignes édictées par les autorités, sans se permettre aucun passe-droit, aucun privilège. Ne l’oublions pas : cette maladie ne fait aucune distinction entre puissant et faible. Les autorités de leur côté devraient veiller au respect tout aussi scrupuleux des règles qu’elles ont édictées. Sans accorder de faveur à qui que ce soit.

Le dernier axe est le travail. Mettons-nous au travail. Résolument. Les Chinois ont construit des hôpitaux en dix jours. Si nous ne sommes pas capables de réaliser les mêmes prouesses, nous pouvons d’ores et déjà commencer à aménager des bâtiments, des salles, pour accroître nos capacités hospitalières. Travaillons à rendre notre environnement plus salubre. Tous les microbes adorent la saleté. Travaillons à fabriquer des masques ou des gels hydro-alcooliques.

Arrêtons de danser et de croire que ce sont les autres seulement qui ont le devoir de trouver le médicament qui viendrait à bout de ce mal. Que nos intelligences contribuent aussi à la recherche des solutions à ce problème mondial. Travaillons surtout à ne plus croire et faire circuler toutes les imbécilités que certains racontent sur les réseaux sociaux. Oui, dans l’union, la discipline et le travail, nous arriverons, avec les autres pays du monde, à gagner cette guerre. Nous le pouvons !



Le 20/03/20 à 08:54
modifié 20/03/20 à 08:54