La polémique de la semaine : La ‘‘coronavirustrose’’

Un masque pour se protéger contre le Coronavirus. (DR)
Un masque pour se protéger contre le Coronavirus. (DR)
Un masque pour se protéger contre le Coronavirus. (DR)

La polémique de la semaine : La ‘‘coronavirustrose’’

Le 18/03/20 à 09:03
modifié 18/03/20 à 09:03
Voici un barbarisme à insérer dans le dictionnaire, qui donne l’insomnie à tous, surtout au monde de ceux qui veulent se prendre pour des dieux sur terre et qui veulent disputer à Dieu même tout. Même sa part de création de l’univers dans une forme déicide. Tuer Dieu pour que s’affirme le triomphe de l’homme sur Dieu. Les images qui nous parviennent du monde civilisé sont effrayantes, et l’étendue de la peur est à l’image, jusqu’à présent, de l’impuissance à domestiquer ou à tuer ce « monstre » ou cet étrange virus appelé Coronavirus, créant du coup la « coronavirustrose ». Tout se ferme : écoles, magasins, bars, discothèques, etc. Là-bas, tous ou presque vivent cloîtrés.

Des villes deviennent des villes-fantômes où nul être ne passe, sauf des ombres humaines en combinaisons qui tentent d’en freiner la propagation. Les images sont terrifiantes, bouleversantes. Aujourd’hui, plus que tout, à l’heure où sévit le coronavirus qui plonge le monde dans la sinistrose, doit bien retentir dans les oreilles de ceux qui gouvernent le monde cet appel de Paul Valéry dans La crise de l’esprit (1919) : « Nous autres, civilisations, nous savons maintenant que nous sommes mortelles. »

Que nous apportent toutes ces courses folles au développement sans limite ? Beaucoup de bonnes choses certes, mais beaucoup de mauvaises choses aussi : des bombes atomiques qui peuvent détruire deux, trois, quatre fois le monde. Comme si une seule fois n’était guère suffisante pour que le monde n’existât plus ; des inventions scientifiques, technologiques extraordinaires dans tous les domaines, en toute liberté, en ayant mis Dieu au vestiaire des laboratoires ; en n’obéissant guère à la nature que Seul, Lui, le Suprême, a créé. Sans jouer au devin ou à l’apôtre, je dis : la colère de Dieu nous parle.

A quoi s’attendait le monde scientiste dans sa course folle au développement en bousillant l’équilibre du monde ? Les perturbations ou les dérèglements climatiques, avec les survenues de certaines pathologies et des virus si mortelles à l’homme, en portent les traces. Et quand on y ajoute toutes les bizarreries à imposer à la planète, on est en droit de se demander : mais où va le monde aux mains des puissants ? Il est déréglé. Tout semble permis. On légalise des mariages gays, lesquels veulent aussi adopter des enfants ; on fait des croisements d’espèces différentes, des manipulations génétiques pour en reproduire une nouvelle. On cultive des bactéries mortelles dans des laboratoires, etc. Au nom de quoi ? Sans doute que les nouvelles guerres à venir seront bactériologiques. Sinon, pourquoi ? Combien de morts faudra-t-il encore pour que la planète des hommes comprenne qu’il y aura nécessairement danger, pour l’espèce humaine, à ne pas respecter l’équilibre du monde.

Cette pandémie est effrayante. Chez nous en Côte d’Ivoire, des décisions majeures issues d’une réunion du Conseil national de sécurité, sous la présidence du Chef de l’État, ont été prises lundi dernier : universités et écoles fermées, suspension de tous les évènements sportifs, culturels nationaux et internationaux ; interdiction des salutations manuelles, accolades et embrassades ; interdiction de la consommation de la viande de brousse ; rassemblement de plus de 50 personnes interdit ; mise en quarantaine obligatoire des ressortissants et résidents dès leur entrée sur le territoire ivoirien pendant 14 jours, etc. Á ces décisions, treize mesures complémentaires. Il faut, en effet, prendre le taureau par les cornes. Depuis hier donc, nombreux sont les parents d’élèves qui peuvent dormir tranquille.

Mais, comme toujours, devant tant de mesures prises, certains pensent que l’interdiction de la viande de brousse n’était pas nécessaire. « Et notre Paquinou ? », semblent-t-il s’interroger. Non, ce virus n’est pas à comparer à Ebola. Les images que l’on voit, qui défilent sur nos petits écrans, qui viennent des pays où les plateaux techniques des soins de santé ne sont pas à comparer à ceux des nôtres ; nous des pays émergents ou en voie de développement doivent inviter les uns et les autres à plus de responsabilité individuelle. L’État joue sa partition, mais il ne saurait être le gardien de tous. Face au danger réel qui plane sur les têtes de toutes les nations dans ce monde devenu un village planétaire, je pense même qu’un phénomène comme Paquinou, si proche, devait être suspendu. Pour le bien de tous. Car le mode de contamination de ce virus nouveau est en lui-même terrible. Donc suffisamment dissuasif pour qu’on y prête pas le flanc.

Mon souhait : que l’interdiction de rassemblement de plus de 50 personnes soit élargie. Á Paquinou, par exemple. Le ciel du Centre ne tombera pas sur les têtes de ses fils, qui auront d’autres occasions de faire ce pèlerinage païen. Car, même les pèlerinages en terres saintes les plus importants au monde, l’Arabie Saoudite, Rome ont été suspendus. Sans oublier aussi que même les dieux du ballon rond n’auront plus, pour un temps, leurs temples où l’on vient les célébrer ; les artistes de même.

Contre mauvaise fortune, il faut faire bon cœur et savoir résister à toutes les tentations et défis insensés contre un virus qui tue, et rend pour le moment impuissant le monde de la science.


Le 18/03/20 à 09:03
modifié 18/03/20 à 09:03