Me Anzoumana Siaka (SG de la FITKD): «Nous avons besoin de moyens conséquents pour préparer les Jeux olympiques»

Me Anzoumana Siaka, Secrétaire général de la Fédération ivoirienne de Taekwondo. (DR)
Me Anzoumana Siaka, Secrétaire général de la Fédération ivoirienne de Taekwondo. (DR)
Me Anzoumana Siaka, Secrétaire général de la Fédération ivoirienne de Taekwondo. (DR)

Me Anzoumana Siaka (SG de la FITKD): «Nous avons besoin de moyens conséquents pour préparer les Jeux olympiques»

Le 02/03/20 à 10:53
modifié 02/03/20 à 10:53
Comment la Fitkd a-t-elle accueilli cette double qualification de Seydou Gbané et de Charlène Traoré pour les Jeux olympiques de Tokyo 2020 ?
D'abord, il faut savoir que nous nous sommes rendus à Rabat confiants dans la mesure où le travail qui a été fait dans le cadre de notre préparation répondait aux vœux de notre encadrement technique. Nous avons mis le peu de moyens dont nous disposions à la disposition des athlètes afin qu'ils se préparent dans de très bonnes conditions. Ensuite, le rapport qui nous a été fournis par le coach avant le voyage nous a suffisamment rassurés et convaincus que quelque chose de fabuleux pourrait se produire au Maroc. C'est pourquoi, naturellement, nous avons vécu cette double qualification avec joie et fierté. Avec joie, parce qu'on voyait tous nos efforts récompensés.

En quoi est-ce que cette double qualification est-elle différente des précédentes victoires ?

Avec ces deux qualifiés de Rabat, la fédération ivoirienne de taekwondo réalisait un autre exploit. Celui de qualifier quatre athlètes, pour la première fois dans notre histoire, pour des Jeux Olympiques du Comité international olympique. C'est un fait historique à noter et à mettre à l'actif de la bonne politique de gestion du président Bamba Cheick Daniel. Ce dirigeant sportif réussit des choses formidables et admirables depuis quelques années dans le sport. Honneur à lui.

Justement pour cette expédition, la Fitkd avait sorti la grande artillerie, le président Bamba Cheick et vous-même aviez fait le déplacement de Rabat...

Lorsque nous avons présenté notre projet d'annexe au ministère des Sports, notre tutelle n'a pas jugé utile que nous fassions partie de la délégation. Elle (la tutelle) a limité la délégation à cinq personnes, à savoir, l’entraîneur, les deux athlètes (Gbané et Charlène), l'athlète paralympique et un membre du corps médical. Notre président s'est plaint de ce nombre restreint avant qu'on ne passe de cinq personnes à 6 personnes. La sixième personne est bien le président de la fédération. Nous estimons que les questions environnementales, financières, techniques ne relèvent pas de la compétence du coach ou des athlètes. C'est le rôle du manager de l'équipe. C'est ce rôle que j'ai toujours joué auprès de l'équipe. Ce sont des sujets sensibles qui, à tout moment, peuvent avoir un impact négatif sur l'équipe s’ils sont mal gérés.

A vous écouter, ce n’était pas gagné d’avance...

Tout cela fait partie du charme du sport. Surtout lorsqu’une équipe est en déplacement dans un autre pays pour une compétition comme celle-ci avec un enjeu majeur. Il ne faut pas dormir. C'est moi qui décante les situations au niveau du comité d'organisation local, c'est moi qui anticipe sur tout ce qui touche à l'environnement de l'équipe afin que les athlètes restent concentrés sur leurs objectifs. C'est encore moi qui intervient auprès de la World taekwondo quand c'est nécessaire. Ces missions-là ne peuvent être confiées au coach, ni au kiné ou au médecin qui doivent être concentrés sur les athlètes. A Rabat, 48 heures après notre arrivée, j'ai exigé par exemple qu'on trouve un autre hôtel pour que le groupe se sente mieux, en raison des conditions d'hébergement qui pouvaient jouer sur le moral des athlètes et du coach. Si je n'étais pas là, en tant que manager, cela n'aurait pas été possible.

Avez-vous en mémoire un exemple où l’équipe a failli être lésée par l'absence d'un homme de terrain aux côtés de l'équipe ?

Aux Jeux olympiques de Rio en 2016, par exemple, je n'étais pas de la délégation officielle sous prétexte que le quota du Taekwondo était atteint. Mais le président Bamba Cheick Daniel a jugé utile que j’y sois quand même, sans être un officiel du groupe pour parer à toute situation imprévue. Voilà comment je me retrouve à Rio, un voyage financé sur fonds propres par la fédération. Heureusement que j'y étais d’ailleurs. Car c'est moi qui venait aux nouvelles de notre équipe et qui réglait leurs problèmes personnels. A Rio, nos deux coaches, Tadjou et Chérif, n'avaient pas de chemises blanches à mettre sous leur costume pour la tenue officielle que le Cno Civ leur avait confectionnée. C'est moi qui ai pu leur procurer ces chemises. Quand Cissé Cheick a failli avoir des problèmes pour harcèlement à Rio, c'est moi qui l'ai réglé, avec les responsables de la World Taekwondo. Voilà ce qui justifie ma présence aux côtés des athlètes et des encadreurs techniques.

A présent que les qualifiés sont connus, que va faire la fédération ?

Il faut mettre le cap sur les préparatifs des JO 2020. Nous lançons un appel à toutes les bonnes volontés, personnes morales, personnes physiques, d'aider la Fédération ivoirienne de taekwondo à mettre ses athlètes et ses coaches dans des conditions de préparation optimale. Nous avons besoin de moyens pour nous préparer et faire honneur à la Côte d'Ivoire.

Comment expliquez-vous cette grosse performance d’une fédération qui, il n’y a pas longtemps, vivait une grave crise ?

"On ne peut pas cacher le soleil avec la main", a dit l’adage. On a voulu absolument faire croire qu'il y avait une crise au Taekwondo. Il n’y avait rien, en réalité. Il y a eu des mécontents, certes, mais surtout des détracteurs. Des personnes qui étaient allergiques au changement et qui voulaient maintenir la fédération dans les pratiques moyenâgeuses. Ils souffraient de voir que les choses avançaient à grande vitesse, parce qu’à cette allure, ils allaient être vite oubliés. Surtout après les deux médailles olympiques ramenées de Rio en 2016. Alors elles se sont cachées derrière ces mécontents pour tenter de déstabiliser la fédération et faire tomber Bamba Cheick Daniel. Voilà la vérité. Heureusement qu’ils n’étaient que cinq clubs sur les 350 que compte la Fédération ivoirienne de taekwondo.


Le 02/03/20 à 10:53
modifié 02/03/20 à 10:53