Développement économique de l’Afrique : Des experts font le point sur les acquis et les défis

Dr Emmanuel Pinto Moreira et Dr Joseph Assi-Khaudjis (au centre) ont convenu d’organiser d’autres conférences pour appuyer la formation des auditeurs. (DR)
Dr Emmanuel Pinto Moreira et Dr Joseph Assi-Khaudjis (au centre) ont convenu d’organiser d’autres conférences pour appuyer la formation des auditeurs. (DR)
Dr Emmanuel Pinto Moreira et Dr Joseph Assi-Khaudjis (au centre) ont convenu d’organiser d’autres conférences pour appuyer la formation des auditeurs. (DR)

Développement économique de l’Afrique : Des experts font le point sur les acquis et les défis

Le 28/02/20 à 17:09
modifié 28/02/20 à 17:09
Dr Emmanuel Pinto Moreira, directeur des économistes-pays de la Banque africaine de développement (Bad), a lancé le 27 février, une alerte contre le risque pour les pays africains de rester bloqués dans la situation de pays à revenus intermédiaires sans pouvoir franchir le cap de l’émergence proprement dite à l’instar de plusieurs notamment asiatiques.

L’appel de Dr Emmanuel Pinto Moreira s’adressait surtout aux 27 États du continent sur les 54 dans la catégorie des pays à revenus intermédiaires (20 dans la tranche basse dont fait partie la Côte d’Ivoire et 7 dans la tranche haute). C’était lors d’une conférence qu’il a prononcée au Centre africain de management et de perfectionnement des cadres (Campc) et en collaboration avec les alumnis du Centre d'études et de recherches en développement international (Cerdi) en Côte d’Ivoire.

Dans sa communication, il a donc suggéré quelques solutions majeures, notamment la nécessité d’enrichir le contenu technologique des importations, même si l’on note un rééquilibrage de la croissance en faveur des investissements et des exportations contre l’impact de la forte consommation.

Il a toutefois évoqué une modération de la croissance globale du contient, initialement supérieure à 5 % entre 2004 et 2014, avec une légère amélioration en 2020 et 2021 où elle est projetée respectivement à 3,9 et 4,2 %, contre 3,4 % en 2019, selon les institutions de Bretton Wood.

À en croire le conférencier, il s’agit également d’évoluer davantage vers l’investissement dans les infrastructures efficaces. D’autant plus qu’une importante partie de la dette de l’Afrique – qui est passée de 38 à 56 % du Pib entre 2010 et 2020 - y est consacrée.

Le directeur des économistes-pays de la Bad a aussi souligné l’urgence pour les pays africains de travailler au renforcement de l’inclusivité de la croissance, puisque les données de la Banque mondiale indiquent une trop lente réduction de la pauvreté sur le contient qui concentre 55 % des pauvres. Cela se vérifie par la baisse de 33,4 % en 2018 et 24,7 % en 2030, donc loin de l’objectif visé des 3 %.

Adapter les curricula à la conjoncture internationale

Pour sa part, Dr Joseph Assi-Khaudjis, Dg du Campc, a promis que son institution abritera de plus en plus ce type de conférences qui visent à créer une parfaite adéquation entre le renforcement des capacités dont bénéficient les auditeurs. D’où le vaste mouvement d’adaptation des curricula à la conjoncture politique, économique et sociale internationale en cours au Campc, selon lui. Notamment deux Masters, respectivement en commande publique et en ingénierie fiscale. « Nous avons lancé des réformes de nos curricula pour proposer aux institutions des formations pertinentes qui pourront impacter directement leur développement », a-t-il souligné.

Pour ce faire, les partenariats avec des structures comme les alumnis du Cerdi vont se multiplier, a-t-il fait savoir. Parce que ce sont des viviers de compétences disponibles pour discuter des enjeux de développement des pays africains, à en croire Sidy Maï Georges, président de l’Association des alumnis du Cerdi.


Le 28/02/20 à 17:09
modifié 28/02/20 à 17:09