Conflit foncier : Deux opérateurs économiques se battent pour un site appartenant à Petit-Bassam. Des acquéreurs se soulèvent

La manifestation du 22 février 2020 dans la commune de Port Bouët, pour le site baptisé "Cissé la paix", dans la zone d'Anani.
La manifestation du 22 février 2020 dans la commune de Port Bouët, pour le site baptisé "Cissé la paix", dans la zone d'Anani.
La manifestation du 22 février 2020 dans la commune de Port Bouët, pour le site baptisé "Cissé la paix", dans la zone d'Anani.

Conflit foncier : Deux opérateurs économiques se battent pour un site appartenant à Petit-Bassam. Des acquéreurs se soulèvent

Le 28/02/20 à 10:27
modifié 28/02/20 à 10:27
La situation était très confuse, le 22 février 2020 dans la commune de Port Bouët, plus précisément sur le site baptisé « Cissé la paix », dans la zone d'Anani, propriété du village de Petit Bassam.

Des centaines d'acquéreurs, qui se disent spoliés de leurs parcelles par un opérateur, ont occupé les rues, brandissant des pancartes hostiles à ce dernier. « Nous sommes chassés sur nos terrains » ou « Gouvernement, sauvez-nous », pouvait-on lire. Visiblement en colère, ils scandaient des propos hostiles à l’opérateur.

Comment en est-on arrivé à cette situation pour que les deux opérateurs Cissé Lassana et Kouadio Konan Frédéric se battent de la sorte.

Selon Messan Kossi, Mmes Konan et Boubé Diémélatou, eux-mêmes acquéreurs, l’histoire remonte en 2010 quand Cissé Lassana (candidat malheureux aux élections municipales de 2018 à Port Bouët) découvre ce site marécageux et boueux de plus de 32 ha. Il décide de l'aménager afin de le rendre habitable. Il approche alors les propriétaires terriens qui sont les villageois de Petit Bassam.

Bénéficiant de leur accord, il fait baptiser ce site," Cissé La Paix". Mais, il faut l'aménager et le viabiliser. Et cela nécessite de gros moyens. Où les trouver ?

Cissé Lassana sollicite alors les services de Kouadio Konan Frédéric. Cet opérateur, selon M. Cissé, "devait être rémunéré, conformément au terme de l'opération, à hauteur de 10 % des lots disponibles après désintéressement des tiers".

Ainsi, à l'issue des travaux d'aménagement, ce sont 863 lots qui sont morcelés. Toujours selon les propos de Cissé Lassana que nous avons rencontré en présence de son avocat Me Kouadio Konan, "après satisfaction des villageois à hauteur de 211 lots, de 50 lots à l’Etat (5 %), 150 lots aux partenaires directs et 100 lots aux partenaires indirects, ce sont environ 300 lots qui sont disponibles. Et bien évidemment, 30 lots reviennent à l’aménageur Konan Frédéric.

C'est ce que ce dernier refuse catégoriquement, estimant que Cissé Lassana et son équipe tentent de le gruger. "J'ai été sollicité pour aménager ce site naguère difficile d'accès. Nous avons convenu que 10 % des lots me reviendraient à titre de rémunération, donc 86 lots sur les 863. Pas question de prendre 30 lots quand je sais la somme que j'ai engloutie dans ces travaux", fulmine Konan Frédéric que nous avons rencontré dans les locaux de son entreprise à Cocody Angré le samedi 22 février 2020.

Poursuivant, il explique : "Je veux entreprendre des travaux de rêve sur les parts qui me reviennent de droit. Mais en vendant les terrains à plusieurs personnes on veut me faire payer ses indélicatesses. »

Pour donner plus d'allant et contraindre Cissé Lassana à s'exécuter, Konan Frédéric fait arrêter tous travaux sur le site.

De son côté, Cissé Lassana et son camp, exténués par les agissements de Konan Frédéric ont saisi les juridictions, estimant que ce dernier tente de spolier les nombreux acquéreurs.

"Comment un aménageur peut-il détenir un guide. De quel droit jouit-il surtout qu'il n'est ni propriétaire du site, ni chef du village de Petit-Bassam », s’interroge M. Cissé Lassana, rencontré le mardi 25 février 2020.

Une correspondance particulière


Le 28/02/20 à 10:27
modifié 28/02/20 à 10:27