Couverture maladie universelle : Les acteurs des droits de l’homme identifient les défis et les perspectives de l’exécution de ce programme

Dr Marie-Paule Kodjo, Vice-présidente du Conseil national des droits de l'homme (Cndh)
Dr Marie-Paule Kodjo, Vice-présidente du Conseil national des droits de l'homme (Cndh)
Dr Marie-Paule Kodjo, Vice-présidente du Conseil national des droits de l'homme (Cndh)

Couverture maladie universelle : Les acteurs des droits de l’homme identifient les défis et les perspectives de l’exécution de ce programme

Le 28/02/20 à 07:42
modifié 28/02/20 à 07:42
La Couverture maladie universelle était au centre des échanges de la 26ème session du Forum des Droits de l’Homme, le 26 février 2020, à Abidjan-Cocody, 2Plateaux, les Vallons, au siège du Cndh.

Des représentants de la Caisse nationale d’assurance maladie (Cnam), de la Mutuelle générale des fonctionnaires de Côte d’Ivoire (Mugefci) et de l’Ordre national des médecins de Côte d’Ivoire ont expliqué la contribution de leurs différentes structures dans la mise en œuvre et le succès de la Couverture maladie universelle. Avant d'engager des échanges avec avec les organisation de la société civile.

Selon la Vice-présidente du Conseil nationale des droits de l’homme (Cndh), Dr Marie-Paule Kodjo, il s’agit de faire des propositions, pour que « chacun à son humble niveau, pour améliorer le droit à la santé des populations ».

Poursuivant, elle a indiqué : « Nous devons identifier, à travers ces échanges une approche fondée sur les droits de l’Homme afin que la politique et la stratégie relative à la Cmu soit mise en œuvre de façon à améliorer la jouissance par tous du droit à la santé, notamment des populations vulnérables. » Et de souligner que si les droits de l’homme sont violés ou insuffisamment pris en compte dans le cadre de l’exécution de la Cmu, cela peut avoir des conséquences graves pour la santé des populations.

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Au cours de ce Forum, Oumar Coulibaly, Chef de service juridique de la Cnam indiqué que selon les dispositions des textes de lois, la Cmu vise à garantir l’accès à des soins de qualité à l’ensemble des populations résidant en Côte d’Ivoire. « Ici, il y a la notion d’universalité. Une fois qu’on vie sur le territoire ivoirien, on est assujetti à la Cmu », a-t-il expliqué. Avant d’affirmer que cela est une reconnaissance du droit à la santé des personnes vivant en Côte d’Ivoire. S’agissant des défis, il a soutenu qu’ils sont énormes, liés entre autres à la mise à niveau des centres de santé, à la collecte des cotisations. Cependant, dira-t-il, les perspectives sont bonnes et le système mis en place va s’améliorer au fur et à mesure. D’ailleurs en matière de prestation au 24 février 2020, M. Coulibaly a indiqué que ce sont 69991 assurés qui ont fréquenté les centres de soins. Et que le nombre de prestations délivrées à ces assurés est de 113585. Ces chiffres, a-t-il précisé, ne prennent pas en compte l’ensemble des prestations dans les centres qui ne sont pas informatisés.

A sa suite, Bakary Ouattara, directeur de l’inspection technique de la Mugefci s’est prononcé sur la contribution de la mutuelle dans la mise en œuvre de la Cmu. Il ressort de son propos une complémentarité en ce qui concerne le panier de soins. Par ailleurs, il a tenu à préciser qu’il n’y a pas une double cotisation au niveau des membres de la mutuelle.

Dans le cadre de la généralisation progressive de la Cmu, a-t-il fait savoir, la Mugefci dans l’intérêt de ses bénéficiaires a eu à collaborer pour relever un certain nombre de défis. Il s’agit entre autres, de la sauvegarde de l’outil de solidarité des fonctionnaires et agents de l’Etat, la facilitation de l’accès effectif des fonctionnaires aux prestations de la Cmu à compter du 1er octobre 2019. A cela, il faut ajouter l’exercice de la fonction d’Organisme de gestion déléguée (Ogd) pour la population des fonctionnaires.

Pour sa part le président national de l’ordre des médecins de Côte d’Ivoire, Dr Claude Aka, également Conseiller des droits de l’homme, a indiqué que dans le domaine de l’accès aux soins, le droit est un instrument essentiel de la lutte contre les inégalités, donc de justice sociale. « Le principe de la non-discrimination dans l’accès aux installations, aux services en matière de santé est un droit garanti par la loi dans de nombreuses juridictions nationales », a-t-il souligné. Pour lui, le principe de l’universalité symbolise la convergence entre le droit à la santé et le droit à l’égalité. Ce sont deux droits, dira-t-il, à valeur constitutionnelle. Et de conclure : « Le Cndh, sensible aux efforts entrepris par les responsables de la Cmu/Cnam, compte s’associer à ses efforts, pour améliorer l’accessibilité des patients aux soins médicaux ».

A noter que le Forum des Droits de l’Homme, est un mécanisme de partage d’informations, de consultation, de concertation et d’actions entre différents acteurs de promotion, de protection et de défense des Droits de l’Homme.



Le 28/02/20 à 07:42
modifié 28/02/20 à 07:42