Promotion des champions nationaux : Les attentes du secteur privé

La cérémonie de la 4ème édition de la Journée nationale du partenariat (JNP) entre l`État et le secteur privé s`est tenue ce lundi 7 octobre 2019 à Abidjan Sofitel Hôtel Ivoire en présence de plusieurs membres du gouvernement. (DR)
La cérémonie de la 4ème édition de la Journée nationale du partenariat (JNP) entre l`État et le secteur privé s`est tenue ce lundi 7 octobre 2019 à Abidjan Sofitel Hôtel Ivoire en présence de plusieurs membres du gouvernement. (DR)
La cérémonie de la 4ème édition de la Journée nationale du partenariat (JNP) entre l`État et le secteur privé s`est tenue ce lundi 7 octobre 2019 à Abidjan Sofitel Hôtel Ivoire en présence de plusieurs membres du gouvernement. (DR)

Promotion des champions nationaux : Les attentes du secteur privé

Le 12/02/20 à 10:55
modifié 12/02/20 à 10:55
Le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, a annoncé le 7 octobre 2019 la décision du gouvernement d’accorder un accompagnement spécial à 29 entreprises afin d’en faire des « champions nationaux », dans leur domaine d’activité.
Le secteur privé national garde un souvenir agréable de la Journée nationale du partenariat (Jnp2019) qui a eu lieu le lundi 7 octobre 2019, à Sofitel hôtel Ivoire d’Abidjan. La raison est que le ministre de l’Économie et des Finances, Adama Coulibaly, a donné une suite favorable à l’une des principales attentes formulées par les chefs d’entreprise. A savoir, accorder un soutien particulier à un certain nombre d’entreprises à haut potentiel afin d’en faire le fleuron du secteur privé national.

Cette politique a donné de bons résultats dans d’autres pays africains, notamment le Maroc qui a pu de cette façon impulser le développement de grands groupes privés capables, aujourd’hui, d’étendre leur influence économique en dehors de leurs frontières. «Notre objectif est de favoriser l’émergence de champions nationaux, en vue d’optimiser l’effet multiplicateur de la création de richesse nationale.

Au-delà du principe, nous avons initié le processus depuis le début du second semestre 2019. Ainsi, nous avons pu arrêter une première liste multisectorielle de 29 entreprises éligibles au statut de champion national, recueillir les attentes de chacun des candidats, initier l’analyse rigoureuse de ces attentes et celles qui seront retenues feront l’objet de contrat de performances autour d’objectifs de développement », avait annoncé Adama Coulibaly.

Les entreprises qui seront retenues feront l’objet de contrats de performances autour d’objectifs de développement, de création de valeur ajoutée, d’exportation de produits manufacturés, de contribution aux finances publiques, de création d’emplois et de développement de pôles régionaux compétitifs, a poursuivi le ministre de l’Economie et des Finances.

Toujours selon le gouvernement, le statut de champions nationaux donnera également droit à un renforcement des avantages contenus dans le code des investissements – les crédits d’impôts - pour les entreprises qui embauchent et offrent des stages de formation. Les champions nationaux bénéficieront également de l’accompagnement de la direction des marchés publics (Dmp) qui s’attellera à rassurer les banques quant aux critères qui ont présidé à leur sélection. Sans oublier la préférence dont ils feront l’objet dans l’attribution de certains marchés.

Les marchés publics

Le ministre de l’Économie et des Finances, qui s’exprimait à cette cérémonie en qualité de Représentant du Premier ministre, ministre du Budget et du portefeuille de l’État, chef du gouvernement, avait mentionné que cette initiative s’inscrit dans la vision du Chef de l’État, Alassane Ouattara de faire de ces entreprises des « champions nationaux ». Seulement, depuis cette annonce, les choses n’ont pas beaucoup bougé. Pourtant, le Budget de l’État 2020 qui s’équilibre en ressources et en charges à 8.061milliards de F Cfa est sans conteste une opportunité, en ce début d’année, de lancer ce projet si cher au Président de la République.

Il est de notoriété que toutes les entreprises notamment les multinationales affûtent leurs armes en ce moment, pour capter le plus possible de ces 2.100,3 milliards de F Cfa (hors comptes spéciaux du Trésor) affectés aux dépenses d’investissement cette année.

Les années antérieures, les petites et moyennes entreprises locales n’ont eu accès qu’à une petite portion de ce gâteau financier, malgré les appuis accordés par le gouvernement. Ce qui a fait dire au secteur privé que les mesures sont insuffisantes, surtout dans un contexte d’ouverture du marché national aux multinationales et aux sociétés étrangères. Lesquelles bénéficient de l’appui financier des institutions financières de leurs pays et parfois de l’influence politique de leur gouvernement. «Le partenariat avec l’État doit privilégier le développement de l’entrepreneuriat national et susciter le plein potentiel de talents et de champions nationaux, que nous appelons de tous nos vœux. Il doit enfin permettre une consultation a priori du Secteur Privé, je dis bien a priori, sur toutes les réformes économiques et sociales majeures de notre pays (...). Il est aussi important que nous puissions continuer la réflexion au -delà de cette journée et nous interroger sur les clés d’un environnement des affaires, propice au développement du secteur privé et à l’émergence de notre pays », a plaidé Jean Marie Ackha, le président de la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire( Cgec) à la cérémonie d’ouverture de la journée nationale du partenariat 2019.

Garanties souveraines

À la faveur de l’aide que le gouvernement veut apporter aux champions nationaux, le secteur privé s’attend certainement à des garanties souveraines pour permettre aux entreprises de lever des fonds substantiels à maturité longue et à des taux faibles pour financer leurs opérations. De même que les patrons d’entreprise espèrent voir se réaliser leurs vœux de se retrouver dans la délégation des hautes autorités du pays lorsqu’elles se déplacent à l’étranger.

Appliquée aux Pme locales les plus prometteurs, cette pratique devenue courante dans les pays développés et émergents qui ambitionnent de voir s’exporter le savoir-faire de leurs champions nationaux devraient impacter positivement l’industrialisation du pays.

Le plus important et certainement le plus urgent à faire pour que la volonté du gouvernement de créer des champions nationaux se concrétise efficacement serait de lancer le projet maintenant, en cette début d’année, afin qu’il se nourrisse de la manne financière que constitue notamment les dépenses d’investissement prévues au budget de l’État 2020



Le 12/02/20 à 10:55
modifié 12/02/20 à 10:55