Éducation nationale/Projet : Une nouvelle méthode pour apprendre les mathématiques et le français

La méthode d’apprentissage des mathématiques utilise le comptage par dizaines. (Bledson Mathieu)
La méthode d’apprentissage des mathématiques utilise le comptage par dizaines. (Bledson Mathieu)
La méthode d’apprentissage des mathématiques utilise le comptage par dizaines. (Bledson Mathieu)

Éducation nationale/Projet : Une nouvelle méthode pour apprendre les mathématiques et le français

Le 11/02/20 à 11:53
modifié 11/02/20 à 11:53
Quelques écoles expérimentent une approche pédagogique qui devrait booster la qualité de l’enseignement au primaire. Nous sommes allés sur le terrain.
Kongodjan, sympathique village en plein pays sénoufo. Pour s’y rendre, il faut demander sa route. Quand on quitte Korhogo et qu’on est sur l’axe qui conduit à Ferké, il faut faire attention pour ne pas rater le carrefour de Kongodjan. « Vous allez où? Kongodjan ? C’est loin hein » Loin ? C’est ce que signifie, en dialecte sénoufo, le nom du village. Un village qu’il faut rallier en affrontant (le mot n’est pas fort) une quarantaine de kilomètres sur piste. Une piste qui met à rude épreuve tout véhicule, y compris de type 4 X 4.

Pour se rendre à Ferké, chef-lieu, les villageois se déplacent en majorité à moto ou en tricycle. Ce vendredi 31 janvier, ce gros village n’est pas allé au champ. Pourtant, les ruelles sont désertes. Tout le monde est sur la place publique. Les vieux, les jeunes parmi lesquels on remarquera beaucoup de jeunes filles portant des bébés au dos. « Le phénomène de fille-mère est beaucoup développé ici. Les parents marient tôt leurs enfants à cause des risques de dépravation. La jeune mariée devant être vierge, les familles ne veulent pas courir le risque du déshonneur avec une jeunesse qu’on maîtrise peu, de nos jours », explique un fils du village.

...et des centres préscolaires et des écoles primaires. (Bledson Mathieu)
...et des centres préscolaires et des écoles primaires. (Bledson Mathieu)



Des villageois jugent leurs enfants sous l’arbre à palabres.

Nous rejoignons la place publique. Au milieu de la foule, le directeur de l’école primaire du village et ses adjoints. Objet de la rencontre: passer en revue les résultats scolaires des enfants. On lit les notes, on cherche à comprendre la raison des mauvaises notes.

Dans la foule aussi, des fonctionnaires venus du ministère de l’Education nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle, ainsi que des employés du Projet d’amélioration de la prestation des services éducatifs, en abrégé Papse. C’est justement ce programme qui conseille ce type de rencontres dénommé ‘’Dialogue citoyen’’ par le projet. « C’est un pan important du projet dans sa volonté d’améliorer la prestation des services éducatifs. Le dialogue citoyen vise l’implication de la communauté dans la gestion de l’école et aussi dans le suivi scolaire de l’enfant », explique M. Malgrace Annin qui conduisait l’équipe du Papse.

Ce programme, aussi appelé ‘’Projet mon enfant apprend mieux à l’école’’, est un projet de développement du Ministère de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle. Son existence est fondée sur une problématique essentielle : comment relever le niveau des acquis de base des élèves, plus spécifiquement, en lecture et en mathématiques ? L’amélioration du niveau scolaire visée par le projet est aussi axée sur l’environnement scolaire. Objectif: retenir les enfants à l’école en leur offrant un minimum.






Le projet Papse a construit des blocs latrines...
Le projet Papse a construit des blocs latrines...



À ce titre, le projet est intervenu dans la construction d’infrastructures, notamment de classes et de toilettes.« L’objectif de développement du Papse est d’accroître l’accès à l’enseignement préscolaire et améliorer les résultats d’apprentissage des élèves dans les écoles primaires », explique son coordinateur, Yéo Pefougne Abraham.

Le Papse qui est à sa phase pilote a ciblé six régions de la Côte d’Ivoire : la Bagoué, le Béré, le Bounkani, le Kabadougou, le Poro et le Tchologo. « Il s’agit des régions où les élèves présentent les plus faibles scores aux évaluations en lecture et mathématiques, et où les populations sont parmi les plus pauvres. A travers ce projet, le Gouvernement veut apporter des réponses aux défis de la qualité du système éducatif ivoirien, plus précisément, les apprentissages premiers couvrant les classes de CP1, CP2 et CE1, en lecture-écriture et en mathématiques », a ajouté Yéo Pefougne Abraham.

À Kongodjan, l’école primaire publique a bénéficié d’un centre préscolaire de deux classes et un bloc latrines de trois cabines.

Les villageois échangent avec les enseignants sur les résultats scolaires. (Bledson Mathieu)
Les villageois échangent avec les enseignants sur les résultats scolaires. (Bledson Mathieu)



La grande rencontre sur la place publique a permis de situer quelques responsabilités en ce qui concerne les résultats scolaires. Des maîtres se sont-ils absentés ? Quel en est impact sur le rendement des enfants ? Des parents ont-ils extrait un enfant des cours ? Les échanges auxquels nous avons assisté ont été enrichissants.

Le projet intervient donc au niveau pédagogique. Avec des méthodes conçues pour faciliter l’apprentissage du français et l’appropriation des mathématiques. « Quand les enfants arrivent en 6e, on constate qu’ils présentent des carences notoires. Notamment en mathématiques et en français. C’est pour cela que nous avons accueilli le projet avec enthousiasme », a confié le directeur régional de l’Éducation nationale, de l’Enseignement technique et de la Formation professionnelle de Korhogo, M. Koffi Hyacinthe.



Le 11/02/20 à 11:53
modifié 11/02/20 à 11:53