Lutte contre la pêche illicite : Des officiers de marine et inspecteurs de pêches, en formation à l’ARSTM

Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l'Ismi (au centre) et ses partenaires de la coopération française espèrent à travers leurs actions, contribuer efficacement à la lutte contre la pêche illicite dans le golfe de Guinée. (DR)
Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l'Ismi (au centre) et ses partenaires de la coopération française espèrent à travers leurs actions, contribuer efficacement à la lutte contre la pêche illicite dans le golfe de Guinée. (DR)
Commandant Abé Aké Lazare, directeur de l'Ismi (au centre) et ses partenaires de la coopération française espèrent à travers leurs actions, contribuer efficacement à la lutte contre la pêche illicite dans le golfe de Guinée. (DR)

Lutte contre la pêche illicite : Des officiers de marine et inspecteurs de pêches, en formation à l’ARSTM

Le 10/02/20 à 15:22
modifié 10/02/20 à 15:22
Un stage de formation de 5 jours a démarré ce lundi 10 février, dans les locaux de l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer, à Yopougon.
Une vingtaine d’inspecteurs des pêches, officiers de marine, agents des administrations en charge de la pêche, provenant de 12 pays du golfe de Guinée bénéficient depuis ce lundi 10 février, d’un stage de formation de cinq jours, dans les locaux de l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer (l’Arstm), à Abidjan-Yopougon.

Initié par l’Institut de sécurité maritime interrégional (Ismi), logé au sein de l’Arstm, en partenariat avec la coopération de sécurité et de défense française, ce stage est le deuxième du genre, après celui de l’année dernière. Il a pour objectif de contribuer à la lutte contre la pêche illégale, non déclarée et non règlementée (pêche INN), dans le golfe de Guinée.

Au cours de la séance inaugurale de cette formation, commandant Abé Aké Lazare, directeur de l’Ismi, a indiqué que ce deuxième stage sur la lutte contre la pêche INN, qui se veut d’un niveau plus approfondi par rapport au stage de l’année dernière, a été financé par la France, partenaire clé de son institut, à travers le programme d’appui à l'action de l'État en mer (Aem) dans les pays du golfe de Guinée.

« La pêche illégale, non déclarée et non règlementée est un grave problème mondial qui s’est développé ces 20 dernières années. C’est l’un des principaux obstacles à la gestion durable des pêches », a-t-il affirmé. Selon le directeur de l’Ismi, sur une réserve de plus d’un million de tonnes dans le golfe de Guinée, la pêche INN représente 37% des captures de ladite zone. Ce qui engendre un coût de 1,3 milliard de dollars par année.

Formateurs et auditeurs de la formation se sont prêtés à une photo de famille, au terme de la séance inaugurale. (DR)
Formateurs et auditeurs de la formation se sont prêtés à une photo de famille, au terme de la séance inaugurale. (DR)



« La pêche INN constitue un enchevêtrement complexe d’actions et d’organes ne se limitant pas à la pêche illégale, mais également au fret, à la transformation, au débarquement, à la vente et à la distribution de poissons et de produits halieutiques. Elle a pour conséquence, la perte importante de revenus, notamment pour des pays parmi les plus pauvres au monde, où la dépendance à l’égard de la pêche pour l’alimentation, les moyens de subsistance et les revenus est élevée. La menace de la survie des communautés côtières dans les pays en développement ; l’épuisement des stocks de poissons dans le monde entier faisant obstacle aux initiatives de préservation et de reconstitution des réserves », a-t-il poursuivi.

Dans le même sens, l’administrateur en chef des affaires maritimes, Guillaume de Beauregard, coordonnateur régional de « Action de l’Etat en mer dans les pays du golfe de Guinée », a indiqué que la coopération française a décidé de mettre l’accent sur le thème de la pêche INN pour plusieurs raisons : « d’après les experts, le golfe de Guinée est l’une des zones les plus poissonneuses du monde, mais aussi l’une des zones les plus touchées par le phénomène de la pêche INN. Plus de 50% des ressources halieutiques de la zone côtière allant du Sénégal au Nigeria ont déjà été surexploitées. On estime que la pêche illégale dans le golfe de Guinée représente entre un tiers et la moitié des prises régionales totales ».

Conséquence de ce diagnostic, dira-t-il, le manque à gagner est énorme pour les populations des Etats riverains. « L’Union européenne estime ces pertes à hauteur de 1,5 milliard d’euros. La réponse répressive qui devrait y être apportée dépasse les capacités et la compétence en matière d’enquête et de poursuites de la plupart des autorités nationales chargées des pêches.»

Le 10/02/20 à 15:22
modifié 10/02/20 à 15:22