Une drôle de polémique : Vous avez dit bidonnage ?

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Une drôle de polémique : Vous avez dit bidonnage ?

Le 05/02/20 à 17:50
modifié 05/02/20 à 17:50
Une drôle de polémique vient- de se lever autour d’un courrier que m’avait adressé, il y a bientôt un an, le directeur général des Editions Sidwaya à propos de la série de reportages réalisés par notre journaliste Bledson Mathieu dans les zones du Burkina Faso infestées par le terrorisme. Il y a quelques jours, à mon retour d’un voyage à l’étranger, mes collaborateurs me faisaient état d’une rumeur selon laquelle Bledson Mathieu ne se serait pas rendu sur les lieux dont il parle et aurait bidonné ses reportages. Et je leur avais parlé de ce courrier qui m’avait été envoyé il y a presqu’un an et que j’avais à cette époque, envoyé à certaines personnes qui me parlaient de ces reportages. Ce courrier de mon collègue et ami, le directeur du journal Sidwaya, qui, dans mon esprit, apportait la preuve que notre journaliste s’était bien rendu dans la zone en question, est étrangement apparu sur les réseaux sociaux ces jours-ci et interprété par certains confrères comme la preuve du contraire. Quel but visait celui qui a fait fuité ce courrier ? Je crois qu’il s’agit d’une personne qui n’y avait rien compris et croyait nuire à notre journaliste et aussi à notre journal. De quoi parle donc le courrier ? Je voudrais avant d’en parler, présenter mes excuses au DG de Sidwaya pour la divulgation de ce courrier qu’il m’avait envoyé à titre amical et fraternel et qui se retrouve malencontreusement sur la place publique.

Mon confrère a commenté des propos tenus par Bledson Mathieu lors d’une émission télévisée, et non pas ses reportages parus dans Fraternité Matin. Il faut savoir que la télévision ivoirienne est très suivie au Burkina Faso. Il dit précisément ceci : « mes observations portent sur le passage du reporter Bledson Mathieu dans l’émission « C’Midi » sur la RTI, sous le titre « journaliste, j’ai réussi à infiltrer les djihadistes au Burkina Faso ». Le témoignage est émaillé d’incohérences dont voici quelques-unes. » Mon confrère a donc relevé certains propos tenus par Bledson Mathieu et y a amicalement apporté des précisions.

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Mon confrère reproche, entre autres, à notre reporter d’avoir dit qu’il s’est rendu dans la zone sans contact, et de s’être débrouillé pour se retrouver à Djibo. Or il a été aidé dans son voyage par des personnes bien connues par nous deux. Il a aussi dit dans cette émission qu’il avait rencontré toutes les forces en présence. Or Bledson et son accompagnateur n’auraient rencontré que les gendarmes. Il a également dit que l’école primaire qui se trouvait derrière son hôtel avait été attaquée le jour de son arrivée. La précision apportée est que l’école se trouve à plus de cinq kilomètres de l’auberge, et que c’est le bâtiment administratif qui a été détruit. Bledson a dit enfin qu’il a passé dix jours à Djibo alors qu’il n’est resté qu’une nuit dans cette localité avant de se rendre à Dori en passant par Kongoussi, et Kaya. Il s’est rendu aussi à Tongomael, autant de zones où sévissent les terroristes. La tenue de berger que porte Bledson Mathieu qui figure sur les photos aurait été achetée au marché de Dori et la photo prise à l’auberge.

De toutes les remarques faites par mon confrère, je constate que mon journaliste s’est bien rendu dans les zones dont il parle et que les faits qu’il a relatés dans ses reportages sont avérés. Ce sont les propos qu’il a tenus lors de l’émission télévisée qui n’ont pas été appréciés. D’où vient-il que l’on déduise de ce courrier que notre reporter a bidonné son reportage ? Je sais que notre journaliste s’attendait à obtenir un prix avec ce reportage et qu’il a été fort dépité de ne l’avoir pas reçu. Mais la carrière d’un journaliste ne s’arrête pas à un prix obtenu ou raté. Cependant, avant d’accuser un confrère d’avoir fait du bidonnage, faute très grave dans notre métier, il convient de faire preuve de beaucoup de discernement. Et de bien lire l’élément que l’on croit en apporter la preuve.



Le 05/02/20 à 17:50
modifié 05/02/20 à 17:50