Filière cajou/Adjoumani dans le Gontougo: “Le prix du kilogramme connaîtra une hausse cette année’’

Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani et les chefs traditionnels d’Assuéfry ont parlé le même langage. (DR)
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani et les chefs traditionnels d’Assuéfry ont parlé le même langage. (DR)
Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani et les chefs traditionnels d’Assuéfry ont parlé le même langage. (DR)

Filière cajou/Adjoumani dans le Gontougo: “Le prix du kilogramme connaîtra une hausse cette année’’

Le 01/02/20 à 10:36
modifié 01/02/20 à 10:36
Le ministre de l’Agriculture et du développement rural poursuit sa mission de sensibilisation des acteurs de la filière anacarde contre la fuite de la noix de cajou vers les pays frontaliers. Vendredi, il était à Bouna et Assuéfry.
L’annonce a été accueillie comme un vrai soulagement pour des populations qui n’attendaient que ça ! Le prix de l’anacarde connaîtra « certainement » une hausse cette année, a annoncé le vendredi 31 janvier, dans la localité d’Assuéfry, le ministre de l’Agriculture et du développement rural, Kobenan Kouassi Adjoumani.

Celui-ci effectue, depuis le 30 janvier, une tournée de sensibilisation des acteurs de la filière anacarde sur la fuite des noix de cajou vers les pays frontaliers, dans les régions de l’Indénié-Djuablin, du Gontougo et du Bounkani. Assuéfry qui est située à sept kilomètres de la frontière du Ghana fait partie des principales passerelles d’acheminement illicite des cargaisons de noix de cajou vers le pays voisin.

« Regardons tous ce que le Président de la République accomplit dans notre région en termes de développement. Presque tous les villages sont électrifiés et d’autres grands projets sont prévus. Mais pour les réaliser, il faut de l’argent, alors que nous continuons d’acheminer frauduleusement nos produits vers le Ghana, ce qui nous cause un gros manque à gagner aussi bien pour la région que pour l’économie ivoirienne globalement. Je vous exhorte à abandonner cette pratique et le gouvernement fera sa part. Déjà, je voudrais vous annoncer que le prix de la noix de cajou connaîtra une hausse cette année, comme cela a été pour le cacao et le café. Nous travaillons avec le Chef de l’État sur cette question », a déclaré le ministre de l’Agriculture.

Le prix actuel du kilogramme de noix de cajou est de 375 F Cfa. La plupart des producteurs de cette spéculation l’estiment très bas et préfèrent vendre leurs productions à un coût un peu plus élevé à des commerçants véreux qui acheminent illicitement les produits vers le Ghana voisin. Cette pratique, a martelé le ministre Adjoumani, cause un important manque à gagner pour l’économie de la filière anacarde. En 2019, ce manque à gagner a été évalué à 17 milliards de F Cfa.

Aussi, a-t-il poursuivi, cette fuite des noix joue au final sur les chiffres de vente et désavantage la Côte d’Ivoire au niveau international. En effet, a indiqué le ministre, de 136 000 tonnes enregistrées en 2014 pour le district du Zanzan, on est passé à 17 000 tonnes en 2019. Et cet important gap se retrouve au Ghana. Seulement pour la localité hôte, hier, à savoir Assuéfry, la production est passée de 1300 tonnes il y a quelques années à 45 tonnes en 2019, alors que les plantations sont là et elles continuent de produire.

Dans le département de Transua, a-t-il précisé, c’est la même tendance baissière du fait de la fuite des noix. « Aujourd’hui, on dit partout au niveau international que la meilleure noix de cajou vient du Ghana. Or, on sait tous que ce qu’ils vendent vient de chez nous, en l’occurrence le Zanzan. Et eux bénéficient donc de l’intérêt des investisseurs qui s’y installent au détriment de notre pays. Alors, si nous voulons que les industries s’installent ici chez nous, arrêtons cette pratique ! », a plaidé le ministre Adjoumani.

Toutefois, il a insisté sur les sanctions qu’encourent toutes les personnes qui seront prises dans cette affaire de fuite. « Le Chef de l’État a pris des dispositions corsées afin que les acteurs véreux de la filière, les producteurs, les commerçants et même les forces de l’ordre qui seront pris, soient lourdement sanctionnés par des peines d’emprisonnement et les cargaisons saisies ne seront pas restituées aux producteurs. Un comité de veille sera mis en place à cet effet », a-t-il mis en garde.

Insistant sur le fait que le gouvernement ne veut faire de mal à personne, mais plutôt impliquer tous les acteurs dans le développement harmonieux de la filière. Avant Assuéfry, la délégation du ministre était dans la matinée à Bouna dans la région du Bounkani, où Kouassi Adjoumani a tenu le même message.

La Côte d’Ivoire reste le premier pays exportateur de noix de cajou avec 800 000 tonnes en 2019. Mais la transformation locale de ce produit est encore marginale, se situant à moins de 10% de la production. Le ministre Kobenan Kouassi Adjoumani est attendu ce matin à Bondoukou où il va clôturer sa mission.

De notre envoyé spécial dans le Gontougo



Le 01/02/20 à 10:36
modifié 01/02/20 à 10:36