Libération des emprises de la zone aéroportuaire : Les Bulldozers ont débuté les 1ères actions jeudi

Les décombres du site entièrement rasé. (Julien Monsan)
Les décombres du site entièrement rasé. (Julien Monsan)
Les décombres du site entièrement rasé. (Julien Monsan)

Libération des emprises de la zone aéroportuaire : Les Bulldozers ont débuté les 1ères actions jeudi

Le 23/01/20 à 18:37
modifié 23/01/20 à 18:37
Bulldozers en action, détachements de forces de l’ordre, des résidents visiblement tristes, regroupés autour de leurs bagages pour les uns et pour d’autres en train de décoiffer, d'enlever les portes métalliques et fenêtres de leurs maisons abandonnées, non encore détruites ! C’est le constat que l’on a pu faire à « Aéro Canal », un quartier précaire situé dans les encablures de la Base aérienne d'Abidjan (Baa) ex-GATL, ce jeudi 23 janvier 2020. Il s’agissait ainsi du démarrage de l’opération de déguerpissement des installations anarchiques dans la zone aéroportuaire d’Abidjan, annoncée récemment par le gouvernement.

Quand certains habitants dudit quartier affirment avoir été surpris par l’arrivée des machines, d'autres parmi eux disent avoir réussi à sauver tous leurs biens. C’est le cas de Doué Laurent qui habite le site depuis plus de 20 ans. Il souligne même que les populations ont maintes fois été prévenues.

Bien plus, la date de démolition des installations qui leur avait été donnée par les autorités a été reportée. Ce qui a permis d’ailleurs à une frange des populations, selon Doué Laurent, de prendre des dispositions. Aujourd’hui c’est chose faite. Ils ne peuvent s’en réjouir. Toutefois, il dit reconnaître l’effort de sensibilisation du gouvernement menée bien avant. Certaines personnes, relate-t-il, ont voulu être des Saint Thomas c’est-à-dire ne croire qu’en ce qui est tangible. Et donc voir les machines venir avant de déguerpir. Conséquences : ils retrouvent une partie de leurs biens matériels dans les décombres.

Comme plusieurs déguerpis, Sylvain Bayala plaide auprès du gouvernement afin qu’un « site de recasement » leur soit trouvé à l’effet de leur permettre de se reloger et poursuivre leurs activités.

Un détachement des forces de l'ordre assurait la sécurité. (Julien Monsan)
Un détachement des forces de l'ordre assurait la sécurité. (Julien Monsan)



Au moins 500 hommes déployés pour la sécurisation

Cette opération a été encadrée et sécurisée par un détachement d’au moins 500 hommes des forces de l’ordre, constitués de 250 éléments des unités de la police, à savoir le Groupement mobile d’intervention (Gmi), la Brigade anti-criminalité (Bac), de la Compagnie républicaine de sécurité (Crs), et 250 gendarmes, selon une source sécuritaire rencontrée sur place. « L’opération s’est déroulée sans aucune résistance ni incident », souligne notre interlocuteur. L’agent des forces de l’ordre relate que ses collègues et lui sont arrivés sur le site autour de 4h du matin. La démolition par les machines a été lancée effectivement à 8h. « Elle a été bien exécutée. La plupart des personnes trouvées sur place s’occupaient simplement à mettre leurs biens personnels à l’abri », indique-t-il. Toutefois, il précise que les éléments resteront sur le site pour au moins une période d’une semaine. La raison, empêcher toute recolonisation. Mais aussi permettre à ce que l’opération aille jusqu’au bout. Car, ajoute-t-il, « dans ces genres d’opération parfois, les machines tombent en panne et ne terminent pas le travail pour lequel elles ont été déployées ».

Les machines ont été déployées en grand nombre. (Julien Monsan)
Les machines ont été déployées en grand nombre. (Julien Monsan)



Le ministère des Transports avait annoncé le démarrage de l’opération de libération des emprises de la zone aéroportuaire le lundi 20 janvier 2020. Mais avant la fixation de cette date, le gouvernement par la voix de son porte-parole, le ministre Sidi Touré, à l’issue du Conseil des ministres du 15 janvier, s’était voulu clair. « Vraisemblablement, cela ne pouvait être qu’un aboutissement puisque déjà on se souviendra que le préfet de région (Ndlr : Vincent Toh Bi Irié), il y a de cela quelques mois, avait effectué une mission de sensibilisation auprès des populations installées aux alentours pour leur demander de déguerpir. Sans oublier celle du ministre des Transports ».

Les toits des habitations démolies (Julien Monsan)
Les toits des habitations démolies (Julien Monsan)



Cette libération des emprises de la zone concernée est consécutive à la mort d’un adolescent ivoirien dans le puits du train d’atterrissage d’un avion de la compagnie française Air France, en provenance de l’aéroport international Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan. L’opération est implémentée dans le cadre du renforcement de la sécurité dans cette zone de l’aéroport.



Le 23/01/20 à 18:37
modifié 23/01/20 à 18:37