Amélioration de l’offre de soins: Les cliniques privées plaident pour un soutien accru de l’État
« Cette clinique exerce depuis 1994 et fait près de 60 000 consultations par an. Des femmes enceintes ; des enfants souffrant de certaines pathologies ; des diabétiques ; des hypertendus et bien d’autres y sont suivis par leur médecin. La clinique étant fermée, où iront ces malades ? », interroge Dr Joseph Boguifo qui a plaidé pour que l’État vienne en aide aux cliniques privées dont plusieurs croulent sous le poids des dettes. « Nous investissons des montants énormes pour nous équiper, mais certains sont obligés de vendre leur établissement parce que le secteur est infecté par des acteurs illégaux. Près de 70% des cliniques exercent dans l’illégalité. Il appartient à l’État d’assainir le secteur », a-t-il souhaité.
Déplorant le fait que le décès de Dally Maelisa Élisa, le 4 janvier dernier, dans la clinique susmentionnée, ait créé beaucoup d’émotions sur la Toile et occasionné la fermeture de l'établissement sanitaire, Dr Joseph Boguifo a indiqué que s’il devait y avoir des sanctions dans cette affaire, elles auraient dû être orientées vers le personnel et non l’établissement en lui-même. « Dans ce genre de situations, la procédure aurait pu être celle de saisir l’Ordre des médecins qui allait diligenter une enquête et, au besoin, aurait pris des sanctions à l’encontre du ou des médecins en cause », a clarifié le premier responsable de l’Acpci.
Et Dr Djè François, secrétaire général du Syndicat national des médecins privés de Côte d’Ivoire (Synamepci), de s’inquiéter quant à l’impact des médias sociaux. « Nous sommes inquiets aujourd’hui, avec les réseaux sociaux qui diffusent des informations pas toujours vraies et qui conduisent à la prise de ce genre de décisions. Ils ne doivent pas nous dicter leurs règles », insiste-t-il. Selon les responsables de l’Acpci et du Synamepci, la mesure de fermeture qui frappe la clinique Grand Centre de Yopougon devrait amener le gouvernement à prendre des mesures plus vigoureuses pour assainir le secteur de la santé.
A travers, notamment, la mise en place d’une structure de régulation dont la mission consisterait à combattre l’illégalité et à traquer toutes les défaillances du système sanitaire. Le secteur public ne pouvant assurer, seul, la santé des populations, l’État permet à des privés d'en avoir également la charge, mais il faut y mettre de l’ordre, insistent-ils.