Amélioration de l’offre de soins: Les cliniques privées plaident pour un soutien accru de l’État

Les acteurs du secteur privé de la santé se disent inquiets de l’impact négatif des réseaux sociaux sur leur métier.  (Dr)
Les acteurs du secteur privé de la santé se disent inquiets de l’impact négatif des réseaux sociaux sur leur métier. (Dr)
Les acteurs du secteur privé de la santé se disent inquiets de l’impact négatif des réseaux sociaux sur leur métier. (Dr)

Amélioration de l’offre de soins: Les cliniques privées plaident pour un soutien accru de l’État

Le 17/01/20 à 17:28
modifié 17/01/20 à 17:28
La fermeture de la clinique Grand Centre, dans la commune de Yopougon, pour une durée d’un mois, par le ministère de la Santé et de l’Hygiène publique, ne laisse pas l’Association des cliniques privées de Côte d’Ivoire (Acpci) indifférente.

Au cours d’une rencontre avec la presse, le 16 janvier dernier, à leur siège de Cocody les Deux-Plateaux, les membres de cette association ont, par la voix de leur président, Dr Joseph Boguifo, jugé cette mesure trop lourde. Pis, à en croire l’Acpci, cette fermeture pourrait occasionner d’autres décès.

« Cette clinique exerce depuis 1994 et fait près de 60 000 consultations par an. Des femmes enceintes ; des enfants souffrant de certaines pathologies ; des diabétiques ; des hypertendus et bien d’autres y sont suivis par leur médecin. La clinique étant fermée, où iront ces malades ? », interroge Dr Joseph Boguifo qui a plaidé pour que l’État vienne en aide aux cliniques privées dont plusieurs croulent sous le poids des dettes. « Nous investissons des montants énormes pour nous équiper, mais certains sont obligés de vendre leur établissement parce que le secteur est infecté par des acteurs illégaux. Près de 70% des cliniques exercent dans l’illégalité. Il appartient à l’État d’assainir le secteur », a-t-il souhaité.

Déplorant le fait que le décès de Dally Maelisa Élisa, le 4 janvier dernier, dans la clinique susmentionnée, ait créé beaucoup d’émotions sur la Toile et occasionné la fermeture de l'établissement sanitaire, Dr Joseph Boguifo a indiqué que s’il devait y avoir des sanctions dans cette affaire, elles auraient dû être orientées vers le personnel et non l’établissement en lui-même. « Dans ce genre de situations, la procédure aurait pu être celle de saisir l’Ordre des médecins qui allait diligenter une enquête et, au besoin, aurait pris des sanctions à l’encontre du ou des médecins en cause », a clarifié le premier responsable de l’Acpci.

Et Dr Djè François, secrétaire général du Syndicat national des médecins privés de Côte d’Ivoire (Synamepci), de s’inquiéter quant à l’impact des médias sociaux. « Nous sommes inquiets aujourd’hui, avec les réseaux sociaux qui diffusent des informations pas toujours vraies et qui conduisent à la prise de ce genre de décisions. Ils ne doivent pas nous dicter leurs règles », insiste-t-il. Selon les responsables de l’Acpci et du Synamepci, la mesure de fermeture qui frappe la clinique Grand Centre de Yopougon devrait amener le gouvernement à prendre des mesures plus vigoureuses pour assainir le secteur de la santé.

A travers, notamment, la mise en place d’une structure de régulation dont la mission consisterait à combattre l’illégalité et à traquer toutes les défaillances du système sanitaire. Le secteur public ne pouvant assurer, seul, la santé des populations, l’État permet à des privés d'en avoir également la charge, mais il faut y mettre de l’ordre, insistent-ils.

Le 17/01/20 à 17:28
modifié 17/01/20 à 17:28