Je suis très enthousiaste de voir qu’il y a une nouvelle génération de techniciens et de talents qui se met en place. Il y a de plus en plus de productions locales. On est dans un renouveau du cinéma ivoirien. On assiste à une industrie qui renaît complètement, et qui permet progressivement à ses acteurs de vivre de ce métier. Je pense qu’il y a une place aujourd’hui pour les productions ivoiriennes sur la scène internationale, à travers des histoires locales.

Peut-on espérer un retour à la fréquentation des salles de cinémas ?

Il faut justement redonner le goût de la fréquentation des salles de cinémas au public, notamment aux jeunes. Un tour avec sa copine au cinéma revient moins cher qu'un tour dans un maquis. Aujourd’hui un film comme «Le gendarme d’Abobo» fait un véritable carton. L’une des raisons de ce succès, c’est l’histoire qui parle aux ivoiriens et qui reste assez proche de leurs réalités. On constate qu’à côté des blockbusters internationaux, lorsqu’il y a une production locale ou africaine qui marche, le public répond présent. A travers "le broutage", je pense que le réalisateur Dominik Moll a traité un sujet important qui touche une bonne partie de la population en Côte d’Ivoire, "le broutage". J’ai évoqué quelques autres sujets avec lui, et il n’est pas exclu qu’il soit intéressé pour le tournage d’autres films en Côte d’Ivoire.

Y a-t-il déjà des retombées positives pour ce film qui est sorti récemment?

Le film est sorti en France le 4 décembre dernier et quelques semaines plus tôt en Italie. Depuis lors, il se comporte plutôt bien, Il a été sélectionné au festival de Venise. Et surtout le jeune comédien ivoirien Guy Roger N'drin a été présélectionné pour les Césars cette année. Ce qui est énorme, je pense que c’est la toute première fois qu’un jeune ivoirien est ainsi présélectionné dans les jeunes talents aux Césars.