Présidentielle, redistribution de la richesse, sécurisation...: Le Chef de l’État rassure






Les guides religieux et les chefs traditionnels ont prié Dieu pour une année paisible. (PHS : PORO DAGNOGO)
Les guides religieux et les chefs traditionnels ont prié Dieu pour une année paisible. (PHS : PORO DAGNOGO)
Les guides religieux et les chefs traditionnels ont prié Dieu pour une année paisible. (PHS : PORO DAGNOGO)

Présidentielle, redistribution de la richesse, sécurisation...: Le Chef de l’État rassure

Le 08/01/20 à 11:09
modifié 08/01/20 à 11:09
Second message à la nation. Non. Plutôt l’occasion de s’adresser encore à tous ceux qui vivent en Côte d’Ivoire. La cérémonie de présentation des vœux des corps constitués, lundi, a permis au Chef de l’État de revenir sur certains points qui impacteront la nouvelle année. La présidentielle d’octobre, la redistribution des richesses, la sécurisation et bien d’autres sujets. Sur tous ces points, le Chef de l’État a rassuré les membres des corps constitués, mais aussi les Ivoiriens et les ressortissants de nombreux pays qui ont bien voulu s’installer en Côte d’Ivoire.

Présidentielle 2020. Sur ce sujet, il faut retenir de la déclaration du Président de la République qu’il n’y a pas à s’inquiéter. Comme en 2015, elle se passera dans d’excellentes conditions. Surtout dans la paix. Dans son allocution lors des échanges avec le corps diplomatique, il déclarait : ‘’Dans le cadre de vos fonctions, je sais que vous suivez attentivement les développements et l’actualité de notre pays en rapport avec l’élection présidentielle prévue en octobre. Je voudrais vous rassurer. La paix, la stabilité, la modernisation de notre pays et la cohésion sociale auxquelles nous sommes parvenus, sont désormais irréversibles’’. Pour qui connaît le Président Ouattara, toutes les dispositions sont prises pour que ce scrutin soit la célébration de la démocratie retrouvée depuis 2011. Comme il l’a dit lundi, ‘’notre pays s’est doté d’une Constitution porteuse de valeurs démocratiques et d’institutions solides qui garantissent une dévolution démocratique du pouvoir.’’ Le processus électoral lancé il y a quelque temps, avec la mise en place de la Commission électorale indépendante, comme l’a souhaité la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples (Cadhp), c’est-à-dire une Commission rééquilibrée, ouvre la voie d’une élection, comme l’a assuré le Chef de l’État, ‘’transparente, juste, ouverte et apaisée’’. Les discussions qui ont précédé la mise en place de la Cei l’ont été avec les forces vives de la nation. Certains ont choisi de les boycotter. Mais en démocratie, n’est-ce pas le plus grand nombre qui décide ? Doit-on léser ceux qui ont sacrifié leur temps pendant plusieurs mois pour aboutir à une Cei aux normes de la Cadhp pour donner droit aux caprices de certains leaders?

Le Chef de l’État a rassuré tout le monde quant à l’engagement de son équipe à avancer dans l’organisation de la présidentielle de 2020. Le gouvernement, dans les prochains jours, rencontrera les partis politiques et la société civile pour finaliser ‘’le cœur du processus, c’est-à-dire le code électoral’’. Il a également évoqué les mesures prises pour que les Ivoiriens disposent de toutes les pièces nécessaires à leur participation au vote. L’opération d’enrôlement, dans le cadre de l’élaboration du registre national des personnes physiques, a été lancée le 11 décembre.

La communauté internationale, au vu des gages donnés par les autorités ivoiriennes, doit les appuyer dans la poursuite des préparatifs. Elle doit s’engager à travers les mécanismes de coopération en place pour aider la Côte d’Ivoire à consolider ses acquis. Le pays est prêt à organiser la présidentielle de 2020. A la demande de la Cei, le ministère des Affaires étrangères a d’ores et déjà sollicité l’assistance des Nations unies, de l’Union européenne, de l’Union africaine, de l’Organisation internationale de la Francophonie et de la Cedeao.

Redistribution des richesses. Ce qu’il faut savoir sur cette question, c’est que ce n’est pas en opérant une division euclidienne du budget de l’État que la richesse se distribue, mais bien par des actions pour réduire le taux de pauvreté. Sur ce point donc, le Chef de l’État a réitéré la volonté de son équipe de travailler avec détermination pour une plus grande redistribution des fruits de la croissance, à travers le Programme social du gouvernement lancé en 2019. Ce programme, disons-le, a pris du volume. Il est passé de 727,5 milliards à 1000 milliards de FCfa. Il a permis de renforcer l’élan social et d’accroître l’accès des populations aux services de base. Il a également permis de réduire la mortalité infantile et maternelle. Plus de 1 250 000 enfants ont été vaccinés gratuitement et près de 465 000 femmes ont bénéficié gracieusement de kits d’accouchement et de césarienne à travers les centres de santé du pays. En ce qui concerne la protection sociale, l’enrôlement pour la Couverture maladie universelle (Cmu) s’accélère. Plus de 2,9 millions de personnes ont été enrôlées, dont la moitié bénéficie, pour la première fois de leur vie, d’une assurance maladie. Relativement à l’éducation, le Président Ouattara a indiqué que pour qu’aucun enfant ne suive les cours à même le sol dans des salles de classe surchargées, le Programme social du gouvernement a prévu l’acquisition de tables-bancs ainsi que le recrutement et la formation de nouveaux enseignants. Ainsi, 10 300 enseignants ont été recrutés, formés et affectés à travers le pays depuis octobre 2019 et 265 000 tables-bancs ont été livrées. Pour l’accès à l’électricité du plus grand nombre, plus d’un million de familles vulnérables ont bénéficié, dans le cadre dudit Programme, de la réduction de 20% du tarif social. De plus, l’État a pris en charge le premier paiement des frais d’abonnement à l’électricité de 200 000 familles. S’agissant de l’eau potable, les investissements ont été renforcés, avec pour objectif de rendre fonctionnelles 21 000 pompes villageoises et de renforcer la production et le réseau de distribution en milieu urbain.

En matière de logement, le programme de construction de logements sociaux se poursuit allégrement. A ce jour, plus de 1 000 ha de réserves foncières ont été constituées. ‘’Nous avons investi 72 milliards de FCfa dans les Vrd-voiries et réseaux divers, afin de rendre habitables les maisons déjà construites. Nous avons aussi consenti plus de 300 milliards de FCfa d’exonérations fiscales en vue de faire baisser le prix à payer par les acquéreurs de logements’’, a dit le Chef de l’État. Devant ses hôtes, lundi, il a réaffirmé sa volonté de lutter contre la pauvreté en Côte d’Ivoire. ‘’Je voudrais vous assurer que nous continuerons de redistribuer les fruits de la croissance et d’être aux côtés des populations défavorisées’’.

Sécurisation. En matière de sécurisation, le Chef de l’État a annoncé le renforcement et le relèvement des capacités opérationnelles de l’ensemble des forces militaires et paramilitaires. Il a également annoncé la poursuite du programme de réhabilitation, de construction et d’équipement des casernes, le renouvellement accéléré du matériel et des équipements de dotation, le renforcement des capacités opérationnelles des unités déployées aux frontières, une meilleure prise en charge des nouvelles menaces (terrorisme, piraterie maritime, criminalité transfrontalière). La finalité, c’est d’assurer la paix à toutes les populations vivant en Côte d’Ivoire. Lorsqu’on jette un regard dans le rétroviseur, ce n’est pas un vœu pieux. Les actions du Président Ouattara et de son équipe ont donné un nouveau visage aux forces de sécurité et de défense ivoiriennes. On a désormais une armée professionnelle, capable de s’adapter à toutes adversités. Elle peut aujourd’hui répondre à ses engagements opérationnels dans la durée, sur un théâtre extérieur et au sein d’une coalition. On peut citer la compagnie de protection déjà engagée au Mali et le bataillon projetable qui a entamé son déploiement sous l’égide de l’Onu. On note aussi, comme l’a rappelé le Président Ouattara, la présence de militaires, gendarmes et policiers ivoiriens au sein de différentes opérations de soutien à la paix dans d’autres pays, Haïti, Centrafrique, Congo. L’armée ivoirienne a fière allure.

Modification de la Constitution. ‘’Les réformes institutionnelles vont se poursuivre en 2020 pour consolider davantage l’État de droit et rapprocher les institutions de nos concitoyens. Dans le courant du premier trimestre, je proposerai au Parlement des modifications de la Constitution de la 3e République pour la rendre plus cohérente et tenir compte des observations que j’ai reçues du comité de rédaction de la Constitution’’. Cette annonce a entraîné un débat en Côte d’Ivoire. Sur la forme, il faudrait se référer à l’article 177 de la Constitution, qui dit : “L’initiative de la révision de la Constitution appartient concurremment au Président de la République et aux membres du Parlement. Le projet ou la proposition de loi portant révision de la Constitution est déposé simultanément devant les deux chambres du Parlement. Pour être pris en considération, le projet ou la proposition de révision doit être voté à la majorité absolue des membres du Congrès. La révision de la Constitution n’est définitive qu’après avoir été approuvée par référendum à la majorité absolue des suffrages exprimés. Toutefois, le projet ou la proposition de révision n’est pas présenté au référendum lorsque le Président de la République décide de le soumettre au Parlement. Dans ce cas, le projet ou la proposition de révision n’est adopté que s’il réunit la majorité des deux tiers des membres du Congrès effectivement en fonction. Le texte portant révision constitutionnelle, approuvé par référendum ou par voie parlementaire, est promulgué par le Président de la République et publié au Journal officiel de la République de Côte d’Ivoire”. Le Chef de l’État peut donc demander une modification de la Constitution. Il n’y a pas de débat. Sur le fond, il ne faut pas mettre la charrue avant les bœufs et parler de mise à l’écart de certains candidats. Sur ce sujet, le Chef de l’État a été clair : ‘’Il ne s’agit pas de manœuvre pour écarter ou exclure qui que ce soit’’. Le Président Ouattara n’est pas homme à tomber dans l’exclusion. Attendons donc ses changements.

Le 08/01/20 à 11:09
modifié 08/01/20 à 11:09