Soro accusé d’atteinte à la sûreté de l’État: Blé Goudé, sur Rfi : « Il faut laisser la justice faire son travail »

Charles Blé Goudé, président du Cojep, a répondu aux questions du journaliste Christophe Boisbouvier.(DR)
Charles Blé Goudé, président du Cojep, a répondu aux questions du journaliste Christophe Boisbouvier.(DR)
Charles Blé Goudé, président du Cojep, a répondu aux questions du journaliste Christophe Boisbouvier.(DR)

Soro accusé d’atteinte à la sûreté de l’État: Blé Goudé, sur Rfi : « Il faut laisser la justice faire son travail »

Le 03/01/20 à 15:29
modifié 03/01/20 à 15:29
Il a été interviewé, hier, sur Radio France internationale (Rfi). Dans son entretien avec le journaliste Christophe Boisbouvier, Charles Blé Goudé a été interrogé sur le mandat d’arrêt lancé par les autorités ivoiriennes contre Guillaume Soro pour complot de coup d’État contre la Côte d’Ivoire. A cette question, le président du Congrès panafricain pour la justice et l’égalité des peuples (Cojep) a répondu : « C’est ce que le gouvernement ivoirien dit. Et l’affaire étant aux mains de la justice, il faut la laisser faire son travail. Je n’ai pas, pour le moment, à m’immiscer dans une affaire judiciaire ». Et le journaliste pose la question autrement. « Donc, ce que vous dites, les faits qui vous sont reprochés sont faux, mais ceux reprochés à Guillaume Soro sont peut-être vrais ? » Blé Goudé, se voulant plus explicite, réagit aussitôt : « Je n’ai pas encore dit cela. Ce n’est pas moi qui dis que les faits qu’on reproche à Guillaume Soro sont vrais. C’est le travail de la justice de le dire. En ce qui me concerne, la Cour pénale internationale a conclu que ces faits n’étaient pas vrais et j’ai été acquitté. Pour le cas de Guillaume Soro, il faut laisser la justice dire ce qu’il en est.»

L’ex-leader de la jeunesse patriotique, bien avant cela, a été questionné sur sa rencontre avec l’ancien président de l’Assemblée nationale. Le journaliste a voulu savoir si le fait de recevoir ce dernier à La Haye, il y a un mois, visait à mener un combat commun contre le Président de la République, Alassane Ouattara. Ce à quoi Charles Blé Goudé a répondu par la négative. « Jamais, je ne me mettrai dans un combat contre un individu. J’ai décidé de rencontrer tous les acteurs politiques de la Côte d’Ivoire pour que nous parlions de paix. On peut se rencontrer pour parler, mais ce n’est pas toujours qu’on est d’accord. Guillaume Soro est venu, on s’est expliqué. Sa candidature n’était pas à l’ordre du jour de notre rencontre. Ce qui était à l’ordre du jour, c’était la paix dans notre pays. Il fallait vider ce dossier. Nous avons parlé et nous nous sommes compris. Pour le moment, je ne rends pas officiel ce que nous nous sommes dit », a-t-il expliqué.

A la question de savoir s’il soutiendra un candidat aux échéances électorales d’octobre, l’interviewé a affirmé qu’il a encore du temps pour réfléchir à cela, d’autant qu’il préside un parti politique en Côte d’Ivoire, le Cojep, qui se réunira pour prendre une décision à cet effet. Et le journaliste d’enchaîner : « Votre frère-ennemi, Guillaume Soro, a conclu un accord avec Henri Konan Bédié ». Et Blé Goudé de répondre : « ça, c’est Guillaume Soro. Je suis Charles Blé Goudé ». Il a déclaré que s’il devait conclure un accord avec des partis politiques, il prendra, au préalable, le temps d’étudier leurs projets de société qui devront épouser sa vision sociétale.

Parlant de sa condamnation par contumace qui pourrait entraver ses ambitions politiques en Côte d’Ivoire, Charles Blé Goudé a dit avoir confiance en l’avenir et ne pas être pressé. « J’ai foi en mes idées et donc je ne suis pas pressé. Au contraire, j’ai le temps. J’ai beaucoup de temps. Je suis un instrument de paix'', a-t-il assuré. Il a indiqué que sa condamnation à 20 ans par la justice ivoirienne était infondée. Et a appelé le Chef de l’État à réunir les acteurs politiques dans le cadre du processus de réconciliation. Il s’est dit déterminé à suivre librement cette voie qu’il a choisie.

Le 03/01/20 à 15:29
modifié 03/01/20 à 15:29