Rétro politique : Changement d’hommes et de tête à la Cei

Passation de charges entre le nouveau président de la Cei, Coulibaly Kuibiert, et l’ancien, Youssouf Bakayoko. (DR)
Passation de charges entre le nouveau président de la Cei, Coulibaly Kuibiert, et l’ancien, Youssouf Bakayoko. (DR)
Passation de charges entre le nouveau président de la Cei, Coulibaly Kuibiert, et l’ancien, Youssouf Bakayoko. (DR)

Rétro politique : Changement d’hommes et de tête à la Cei

Le 31/12/19 à 12:39
modifié 31/12/19 à 12:39
La Commission électorale indépendante (Cei) a enregistré, le 30 septembre 2019, l’arrivée d’un nouveau président, Coulibaly-Kuibiert Ibrahime. Il a remplacé Youssouf Bakayoko qui occupait ce poste depuis 2010.

Contrairement à son ancienne ossature comprenant dix-sept membres, la Cei compte maintenant quinze commissaires centraux, à savoir un représentant du Président de la République, un du ministre de l’Intérieur, six de la société civile, trois pour le groupement politique au pouvoir, trois pour les partis de l’opposition et un pour le Conseil supérieur de la magistrature.

Loin d’être le fruit du hasard, ce changement de cap est intervenu à la suite d’une réforme opérée par le gouvernement. Il tient compte des conséquences de la saisine, en 2014, de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples par l’Apdh (Action pour la protection des droits de l’homme). Cette Ong accusait l’État de violation de droits de l’homme, estimant que la structure en charge des élections en Côte d’Ivoire était déséquilibrée.

Le 18 novembre 2016, la Cour africaine avait, par un arrêt, demandé au gouvernement ivoirien de procéder à la réforme de la loi relative à la Cei. «La Cour ordonne à I’Etat défendeur de modifier la loi n° 2014-335 du 18 juin 2014 relative à la Commission électorale indépendante pour la rendre conforme...», prescrit l’arrêt.

Point d’achoppement...A partir du 21 janvier 2019, l’exécutif engage des négociations. Autour de la même table, figurent les représentants du pouvoir, ceux des partis d’opposition et de la société civile. Après une dizaine de réunions, une séance plénière clôture les pourparlers le 19 juin 2019.

Le rapport final contient des points d’accord et de désaccord. Notamment au niveau du partage des sièges. «C’est le poids relatif des différents acteurs à l’intérieur de la Cei qui fait l’objet de divergence. Les partis politiques considérant, pour certains, que c’est une affaire éminemment politique, ils devraient donc être représentés en majorité et la société civile considère qu’elle doit avoir la majorité pour tempérer les contradictions», explique le Premier ministre, Amadou Gon Coulibaly.

Le Pdci-Rda et la plateforme Ensemble pour la démocratie et la souveraineté (Eds), avaient, quelques jours plus tôt, choisi de boycotter les discussions, réclamant abusivement une révision générale de tout le système électoral.

Le 3 juillet, le texte relatif à la nouvelle Cei est adopté en Conseil des ministres. Le 30 juillet, les députés votent en plénière par 124 voix pour, 78 voix contre et une abstention. Puis le Sénat donne son quitus, début août. Une Cei avec un nouveau visage voit le jour avec la signature d’un décret, par le Chef de l’État, le 25 septembre 2019, nommant les quinze membres.

Le 30 septembre, au terme d’une élection marathon, le magistrat Coulibaly-Kuibiert Ibrahime est élu président. Cette Cei new-look fera son baptême du feu à la présidentielle d’octobre 2020.


Le 31/12/19 à 12:39
modifié 31/12/19 à 12:39