Messe pour la paix : Jean Pierre Cardinal Kutwa plaide pour la libération des personnes arrêtées

Son Eminence le cardinal Jean Pierre Kutwa a exhorté au pardon et à la paix en Côte d’Ivoire.
( PORO DAGNOGO)
Son Eminence le cardinal Jean Pierre Kutwa a exhorté au pardon et à la paix en Côte d’Ivoire. ( PORO DAGNOGO)
Son Eminence le cardinal Jean Pierre Kutwa a exhorté au pardon et à la paix en Côte d’Ivoire. ( PORO DAGNOGO)

Messe pour la paix : Jean Pierre Cardinal Kutwa plaide pour la libération des personnes arrêtées

Le 31/12/19 à 08:44
modifié 31/12/19 à 08:44
La messe de la paix a eu lieu, le lundi 30 décembre 2019, à la cathédrale Saint Paul au Plateau, en présence du couple présidentiel, du Vice-Président Daniel kablan Duncan et son épouse, du Nonce Apostolique Mgr Paolo Borgia, du Premier ministre Amadou Gon, de membres du gouvernement et du forum national des confessions religieuses.

En cette période de tensions que traverse le pays, Son éminence Jean Pierre Cardinal Kutwa, qui présidait la cérémonie, a mis l’accent sur la force du pardon et la capacité de se réconcilier entre frères, avant de demander humblement au Président de la République, Alassane Ouattara, détenteur du pouvoir de la grâce présidentielle, de bien vouloir accepter de faire sortir du cachot tous ceux qui ont été arrêtés, suite aux derniers événements que connaît le pays. Il a ensuite ajouté en citant le Pape François : « L’on obtient autant qu’on espère. Je prie Dieu qu’ensemble, nous aspirions de toutes nos forces à la Paix et Dieu nous l’accordera! ».

Pour le saint père, le chemin de la réconciliation appelle chacun à trouver dans le fond de son cœur la force du pardon et la capacité de se reconnaître frères et sœurs. « Apprendre à vivre le pardon fait grandir notre capacité à devenir des femmes et des hommes de paix », a-t-il dit ; avant de lancer « un appel solennel à tous les va-t-en-guerre dans tous les partis politiques : désarmez vos cœurs! Au nom de Dieu qui nous a tous créés, désarmez vos cœurs pour l’habiller du manteau de l’humilité, du pardon et de la paix! Au nom de nos concitoyens, vos frères et sœurs, désarmez vos cœurs » !

Le cardinal Kutwa a par ailleurs indiqué que désormais, en Côte d’Ivoire, il ne s’agit plus pour les habitants de ce pays de s’asseoir pour discuter ; « mais bien de s’asseoir, de discuter pour écouter et comprendre l’autre et ce qu’il dit, en lui accordant le crédit de l’honnêteté et de la bonne foi ». Et d’ajouter : «Je rêve d’un moment où tous nos grands leaders pourront s’asseoir autour d’une même table pour s’écouter mutuellement afin de travailler à ce que la recherche de la cohésion, de l’unité et de la paix président à toutes leurs paroles et actions politiques ».

Faisant toujours référence au Pape, il a souligné que pour parvenir à un mieux- vivre ensemble, il faut ‘‘ouvrir et tracer un chemin de paix’’ tout en gardant en mémoire que ‘‘la paix est un défi d’autant plus complexe que les intérêts qui sont en jeu dans les relations entre les personnes, les communautés et les nations, sont multiples et contradictoires. Il faut avant tout faire appel à la conscience morale et à la volonté personnelle et politique...’’. Se basant sur cette citation, Son éminence a encore dit à ses hôtes : « Si nous voulons que notre pays soit véritablement émergent, nous devons prendre davantage conscience que ‘‘la fracture entre les membres d’une société, l’accroissement des inégalités sociales et le refus d’utiliser les instruments en vue d’un développement humain intégral mettent en péril la poursuite du bien commun. Par contre, le travail patient basé sur la force de la parole et de la vérité peut réveiller chez les personnes la capacité de compassion et de solidarité créative’’ parce que la paix est aussi chemin de réconciliation dans la communion fraternelle.

Faisant allusion à la crise post-électorale de 2010 et aux profondes blessures qu’elle a laissées dans la société ivoirienne, Jean Pierre Cardinal Kutwa a déclaré : « Il nous faut prendre ensemble, l’engagement de lever les obstacles à la paix... Car la guerre commence souvent par l’intolérance à l’égard de la différence de l’autre, qui renforce le désir de possession et la volonté de domination. Elle naît, dans le cœur de l’homme, de l’égoïsme et de l’orgueil, de la haine qui pousse à détruire, à renfermer l’autre dans une vision négative, à l’exclure et à le faire disparaître. La guerre se nourrit de la perversion des relations, d’ambitions hégémoniques, d’abus de pouvoir, de la peur de l’autre et de la différence perçue comme un obstacle et, en même temps, elle alimente tout cela »



Le 31/12/19 à 08:44
modifié 31/12/19 à 08:44