Mes vérités: Que nous réserve 2020 ?

Mes vérités: Que nous réserve 2020 ?

Dans quelques jours, nous serons en 2020. Deux faits rythmeront notre quotidien. L’affaire Guillaume Soro et la présidentielle d’octobre 2020. L’affaire Guillaume Soro a éclaté en cette fin d’année et nous réserve de nombreuses révélations. Le Président Ouattara, dans plusieurs discours, avait indiqué qu’il ne laisserait personne troubler la quiétude des Ivoiriens, encore moins perturber le processus électoral entamé et qui doit aboutir à l’élection du Président de la République, le dernier samedi du mois d’octobre, comme stipulé dans la Constitution. L’action enclenchée entre dans cette perspective. En attendant les résultats définitifs de l’enquête en cours, les premiers éléments sont défavorables à l’ancien président de l’Assemblée nationale. Et la ligne de défense trouvée en reconnaissant la bande sonore, tout en disant se prêter à un jeu pour débusquer un espion, n’est pas la meilleure parade dans une affaire aussi grave. Pourquoi ne pas avoir tout simplement envoyé paître cet espion ? Pense-t-on qu’une telle affaire est un jeu de dînette ? On ne peut pas tout le temps être dans la gaminerie, rester dans ce que les Baoulé appellent ‘’angoudan bakan’’, c’est-à-dire avoir l’esprit d’un enfant. Pourquoi ne pas avoir abordé franchement le sujet avec le Président Ouattara ? Se demander pourquoi c’est maintenant qu’on utilise un enregistrement de 2017 n’est pas nécessaire. Pour la simple raison qu’on n’a pas besoin de faire Hec Paris pour savoir que depuis un bon moment, des soupçons planaient sur l’ancien président de l’Assemblée nationale et qu’une enquête a toujours un début.

En attendant d’avoir des réponses, en 2020, le camp Soro fera feu de tout bois. Déjà, il a commencé à dire qu’il ne reconnaît qu’une seule tentative de déstabilisation, celle de septembre 2002. Mais ici, il faut que les membres de son camp retournent à son livre : ‘’Pourquoi je suis devenu rebelle’’. 2020 verra d’autres révélations du camp Soro, souvent saugrenues. Il faut s’attendre à ce que ses partisans disent que c’est Laurent Gbagbo qui est sorti victorieux de la présidentielle de 2010. Niant ainsi le vote de nombreux Ivoiriens qui voulaient sortir du système Gbagbo marqué par la fainéantise et l’incurie des responsables. La Côte d’Ivoire avait pris l’eau de toutes parts. En 2010, ils étaient nombreux, les Ivoiriens qui cherchaient à en sortir. Qu’on ne les insulte pas en affirmant le contraire.

L’autre sujet qui marquera la nouvelle année sera inéluctablement la présidentielle d’octobre 2020. Avec son lot d’interrogations. La Commission électorale indépendante va-t-elle connaître un autre réaménagement avec l’entrée de nouveaux partis ? Qui sera candidat ? Y aura-t-il une autre crise post-électorale ? Etc.

La Cei a été réajustée sur les recommandations de la Cour africaine des droits de l’homme et des peuples. Certains partis ont jugé bon, après avoir participé aux premières rencontres, de boycotter la suite. C’est leur droit. A l’heure actuelle, il n’est prévu aucun réajustement. Mais rien n’est à écarter. Le pouvoir peut trouver un accord avec ceux qui ont tourné le dos à la table de négociations. On l’a vu lorsqu’un nouveau poste de vice-président avait été créé en 2013. Pour l’heure, la Cei est à pied d’œuvre. Elle procède à l’installation des Commissions locales et bientôt, ce sera la révision de la liste électorale.

Comment se passera cette élection ? Pour nous, il y aura des frictions parce que certains hommes politiques refuseront de reconnaître leur défaite. Mais ces frictions ne seront pas de la même nature que la crise post-électorale de 2010 qui a fait officiellement 3000 morts. Les autorités ivoiriennes s’attellent à créer un environnement paisible pour ne pas tomber dans le chaos. Il faut leur faire confiance.

Concernant les candidatures, les débats enfleront. Les trois grands seront-ils candidats ? Au Pdci-Rda, Henri Konan Bédié s’emploie à tout verrouiller pour être plébiscité lors de la convention de juin. On le sait, c’est la pratique dans ce parti. Le président est d’office candidat. C’est vrai que lors du dernier Bureau politique, un membre de cette instance de décision lui avait, de manière sibylline, demandé de se retirer. ‘’A un certain âge, si l’on veut manger les fruits mûrs du manguier, on envoie un enfant monter les cueillir.’’ C’est à peu près ce qu’il a dit. Mais on est à 90% sûr qu’Henri Konan Bédié n’écoutera pas ce conseil. Toutefois, nous espérons qu’il nous démontrera le contraire. Le Président Ouattara l’a dit, si les gens de sa génération sont candidats, il ne se privera de se lancer dans l’arène parce que la Constitution l’y autorise. Ce ne sera pas un troisième mandat, mais le premier de la troisième République. Laurent Gbagbo, nous en sommes presque sûr, ne sera pas dans le starting-block. Il est retenu à La Haye pour affaire le concernant. Voilà un peu les sujets qui nous tiendront en haleine en 2020. Bonne et heureuse année. Que Dieu nous bénisse.