Réforme du Franc Cfa/Pr Tchétché N’Guessan : “C’est une décision historique”

Pr Tchétché N’Guessan, agrégé des Universités en sciences économiques, salue l’importante décision. (DR)
Pr Tchétché N’Guessan, agrégé des Universités en sciences économiques, salue l’importante décision. (DR)
Pr Tchétché N’Guessan, agrégé des Universités en sciences économiques, salue l’importante décision. (DR)

Réforme du Franc Cfa/Pr Tchétché N’Guessan : “C’est une décision historique”

Le 24/12/19 à 01:43
modifié 24/12/19 à 01:43
Le franc Cfa deviendra Eco. L’information a été donnée par le Président Alassane Ouattara dans une déclaration faite à la presse le 21 décembre au Palais présidentiel au Plateau. A la suite de cette annonce, le Professeur Tchétché N’Guessan, agrégé des universités en sciences économiques, directeur honoraire du Cires, a bien voulu se prononcer le lundi 23 décembre, sur le sujet.

Pour le spécialiste des questions monétaires, cette réforme est historique. « Nous l’attendions depuis très longtemps. C’est en même temps un pari et beaucoup de responsabilité pour le chef d’État et pour les Africains », a-t-il dit. Puis d’insister: « C’est une décision emblématique qui a été prise. Le fait que les Français n’assistent pas au comité de politique monétaire, c’est vraiment important. Quand ils y assistaient, ils définissaient la politique monétaire avec nous et s’ils n’étaient pas d’accord, ils avaient un droit de véto au sens où les décisions étaient prises de manière consensuelle. Et si un membre n’est pas d’accord, tout est bloqué. Le fait qu’ils se retirent est historique et je pense que c’est aux Africains de prendre leurs responsabilités ».

A l’en croire, les Africains vont désormais gérer leurs réserves. Mieux, dira-t-il, ils auront plus de marge de manœuvre sur l’utilisation des fonds. Avoir sa propre monnaie signifie-t-il une indépendance économique ? Sur cette question, l’économiste s’est voulu clair : « Cela ne traduit pas notre indépendance économique. La monnaie est un instrument et elle dépend de celui qui l’utilise. Si nous avons notre propre monnaie, nous pouvons faire en sorte qu’elle soit un moyen d’indépendance, mais si nous la gérons mal, la monnaie peut être un élément de servitude. Tout dépend de nous-mêmes. Avoir sa propre monnaie ne veut pas dire qu’on a la souveraineté monétaire ».

Pr Tchétché N’Guessan a ajouté qu’il existe une parité entre le F Cfa et l’Euro, mais avec la mise en œuvre de l’Eco, la parité restera la même (665 F). « C’est une bonne décision qu’on garde la parité. On ne peut pas tout changer en même temps », a-t-il affirmé.

Concernant le risque d’une deuxième dévaluation, le directeur honoraire du Cires s’est voulu rassurant : « Pour le moment, il n’y a pas de risque de dévaluation, nous avons un taux de croissance de 7% ces huit dernières années. Notre économie est performante ». Avant de souligner que pour sa mise en œuvre, il faut du temps aux Chefs d’État pour travailler sérieusement sur la question.


Le 24/12/19 à 01:43
modifié 24/12/19 à 01:43