Terrorisme en Afrique de l’Ouest : La fausse querelle faite aux forces françaises

Photo d'illustration
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Terrorisme en Afrique de l’Ouest : La fausse querelle faite aux forces françaises

Les djihadistes qui infestent le Mali, le Burkina Faso et le Niger n’ont jamais été aussi menaçants que ces derniers mois. Bizarrement, au même moment, les forces françaises, véritable frein à la progression des terroristes, subissent des attaques incroyables sur les réseaux sociaux et même dans les journaux et salle de conférence de presse. Paradoxe des paradoxes.

Ils devaient être des héros. Ils sont moins que zéros, aux yeux des personnes pour qui pourtant, ils se battent. Des populations qu’ils sauvent au quotidien au prix de leur vie, les vilipendent sur les réseaux sociaux. Pire des leaders d’opinion et des élus s’en prennent à eux dans des conférences de presse. Tel le député malien Moussa Diarra qui a osé incriminer les forces françaises en plein hémicycle.

Les soldats de l’armée françaises qui interviennent au Sahel, notamment au Mali, sont pris entre deux feux. Celui des djihadistes devenus particulièrement agressifs et celui de certains ressortissants des zones qu’elles défendent. « Mais qu’est-ce qu’ils nous veulent, ceux qui nous vilipendent ? Ils souhaitent qu’on lâche la sous-région aux mains des terroristes ? »

C’est en février dernier, qu’un volontaire d’une organisation humanitaire basée à Ouagadougou m’exprimait son ras de bol. Jeune français en mission humanitaire au nord du Burkina Faso, il a dû fuir la zone avec son équipe dans la capitale burkinabé. Une capitale « où on ne se sent plus en sécurité. Les terroristes peuvent attaquer à tout moment mais le plus gros et stupide risque qu’on court ici est de se faire lyncher par des jeunes à qui on a inoculer le venin de l’anti françaisnisme à satiété ».

Qui justement orchestre cette campagne de dénigrement ? Des internautes en mal de posts mais aussi des leaders d’opinion et mêmes des élus.

La foire aux fake news

C’est leur arme lourde. Une arme non conventionnelle aux effets dévastateurs. Les fake news les plus grossières sont larguées sur des murs et forums de discussion (je devrais dire de délation) sur les réseaux sociaux.

Récemment, durant deux jours, des images de l’armée françaises offrant des motos aux forces armées maliennes ont défilé sur les murs d’internautes, évoquant « une fourniture en engins mobiles aux...terroristes par l’armée françaises ». L’armée malienne a beau démenti, la fausse information a fait le buzz.

Et ce pendant la récurrence des attaques djihadistes inquiétait. Hélas. Nous vous proposons quelques fake news si grossiers.

Intox n°1 : L’armée française aurait attaqué la base militaire de Diffa, dans le sud-est du Niger.

Pourquoi c’est faux ? Parce qu’il n’y a tout simplement jamais eu d’attaque, comme l’a rappelé l’ambassade de France au Niger dès le 24 novembre. L’armée française se bat aux côtés de l’armée nigérienne et n’a aucun intérêt à l’attaquer.

Intox n°2 : L’armée française aurait livré des motos aux forces djihadistes au Mali.

Pourquoi c’est faux ? Parce que ces motos étaient destinées aux forces maliennes afin de les aider dans leur lutte contre le djihadisme, comme l’ont rappelé les armées malienne et française. L’opération “Barkhane” lutte contre le djihadisme et ne cherche en aucun cas à le soutenir.

Intox n°3 : Les soldats de l’opération “Barkhane” seraient au Sahel pour y sécuriser les mines d’uranium françaises.

Pourquoi c’est faux ? Parce que les mines d’uranium françaises sont au Niger et sécurisées par des compagnies privées alors que les troupes de l’opération “Barkhane” sont déployées au Mali. L’armée française n’est pas là pour défendre des intérêts privés et l’entreprise Areva n’a pas besoin de l’armée française pour protéger ses exploitations.

Intox n°4 : Les images de la collision entre deux hélicoptères qui a coûté la vie à 13 soldats français le 25 novembre circulent sur internet.

Pourquoi c’est faux ? Parce que l’accident a eu lieu en pleine nuit dans une zone qui n’est pas couverte par la presse.

A qui profite cette campagne de fake news ?

En Afrique, il s’agit de discréditer l’armée française et de nourrir un sentiment antifrançais chez les populations locales. Les rumeurs cherchent à alimenter les théories selon lesquelles la France jouerait un jeu trouble au Sahel, visant à déstabiliser la zone. Au contraire, l’opération “Barkhane” protège les intérêts vitaux des pays du G5 Sahel qui sont en proie à la menace djihadiste. En France, les rumeurs visent à remettre en cause les opérations extérieures de l’armée française : en critiquant l’opération “Barkhane”, on cherche à rappeler que la France ferait mieux de s’occuper de ce qui se passe sur son territoire alors que l’armée française lutte justement au Sahel pour éviter les répercussions de ces conflits en France.

Bledson Mathieu