Laurent Tchagba: « Nous sommes à un taux d’accès à l’eau potable de plus de 80 % au plan national »

Laurent Tchagba, le ministre ivoirien de l'hydraulique. (Cicg)
Laurent Tchagba, le ministre ivoirien de l'hydraulique. (Cicg)
Laurent Tchagba, le ministre ivoirien de l'hydraulique. (Cicg)

Laurent Tchagba: « Nous sommes à un taux d’accès à l’eau potable de plus de 80 % au plan national »

Par CICG
Le 19/12/19 à 08:01
modifié 19/12/19 à 08:01
Les difficultés d’approvisionnement des populations en eau potable ont amené le gouvernement à rechercher des solutions durables. Dans cette interview, le ministre de l’Hydraulique, Laurent Tchagba, fait état des progrès réalisés dans le secteur.
Monsieur le ministre, quel bilan faites-vous des efforts du gouvernement pour approvisionner les populations en eau potable ?

Beaucoup d’efforts ont été faits par le gouvernement pour résorber le déficit en eau potable, tant à Abidjan qu’à l’intérieur du pays, et surtout dans les zones rurales. La demande en eau potable du District d’Abidjan était estimée à 500 000 m3/jour en juin 2011, pour une production de 350 000 m3/ jour, soit un déficit de 30 %. Des investissements importants ont permis de porter aujourd’hui l’offre à 640 000 m3/jour. Au niveau de la ville d’Abidjan, des projets majeurs, d’un coût global de 215 milliards de FCFA, ont été réalisés. A l’intérieur du pays, 225 localités ont été connectées au réseau de la Société de Distribution d’Eau de Côte d’Ivoire (SODECI), pour un coût de 47 milliards de FCFA. Nous avons procédé à la mise à disposition de 80 mini-adductions d’eau -appelées hydraulique villageoise améliorée (HVA) - à Dompleu (Man) et au lancement de travaux des 500 forages dans le District des Montagnes, pour des points d’eau à motricité humaine. Aujourd’hui, nous sommes à un taux d’accès à l’eau potable de plus de 80 % au plan national. De 2011 à 2018, ce sont plus de 500 milliards de FCFA qui ont été injectés dans le secteur.

Le Programme Social du Gouvernement vient certainement renforcer tous ces acquis...

En effet, avec la réhabilitation de 21 000 pompes à motricité humaine, les acquis vont être renforcés. L’opération va s’étendre sur trois années, pour un coût global de 15 milliards de FCFA. Elle permettra l’alimentation en eau potable de près de 11 millions de personnes et contribuera également à la création d’environ 500 emplois permanents et occasionnels. Le gouvernement compte investir 1 320 milliards de FCFA dans le secteur de l’eau d’ici à 2020, en vue de relever les différents défis, avec le programme “Eau Pour Tous”. Pour aider les populations rurales dans l’entretien des pompes mises à leur disposition, l’Etat a confié la maintenance à la SODECI.

Avez-vous d’autres actions considérées comme prioritaires en matière d’accès à l’eau potable ?

L’une de nos actions prioritaires est destinée aux sous-préfectures. En effet, un diagnostic fait par le gouvernement indique que sur les 500 sous-préfectures, 200 ne sont pas équipées de systèmes d’adduction d’eau potable. D’où la mise en place d’un vaste programme dénommé “Eau Pour Tous”. Ce programme prévoit la réalisation de 200 châteaux d’eau dans les chefs-lieux de sous-préfecture qui n’en n’ont pas. Eu égard à l’accroissement des populations, nous allons renforcer les capacités de production des localités déficitaires en eau potable. Dans le cadre des branchements sociaux en faveur des familles démunies, 450 000 familles auront accès à l’eau potable.

A Abidjan, vous avez opté pour une station de traitement d’eau de surface. Quelles en sont les raisons ?

La réalisation d’une station de traitement d’eau de surface, avec la “technologie membranaire”, est une première à Abidjan. Cette technologie de traitement des eaux consiste en l’utilisation de membranes qui agissent comme des filtres laissant passer l’eau et retenant les solides en suspension et d’autres substances. C’est le fruit d’une convention de partenariat de plus de 108 milliards de FCFA, signée entre la Côte d’Ivoire et l’entreprise israélienne Fluence. Cette technologie nous permettra d’atteindre une capacité de production de 150 000 m3/jour. Ce choix s’explique par le fait qu’à Abidjan, l’eau brute est accessible et de bonne qualité. Etant donné que la population y augmente et que la ville s’étend, nous avons décidé de recourir à l’eau de surface pour compléter celle de la nappe souterraine. Le traitement se fera à partir de la lagune Aghien (District d’Abidjan) afin de sécuriser la production jusqu’en 2035.

Par CICG
Le 19/12/19 à 08:01
modifié 19/12/19 à 08:01