Planification familiale : L’Oms dénonce 542 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes

Les participants à la réunion de Grand-Bassam sont venus de plusieurs pays. (DR)
Les participants à la réunion de Grand-Bassam sont venus de plusieurs pays. (DR)
Les participants à la réunion de Grand-Bassam sont venus de plusieurs pays. (DR)

Planification familiale : L’Oms dénonce 542 décès maternels pour 100.000 naissances vivantes

S’appuyant sur des informations du groupe inter agences des Nations unies pour les estimations de la mortalité maternelle de 2017, Dr Jean Marie Vianny Yaméogo, représentant résident de l’Organisation mondiale de la santé (Oms), a affirmé le lundi 16 décembre, à Afrikland Hôtel à Grand-Bassam, que l’Afrique subsaharienne est la seule région avec une très forte mortalité maternelle estimée à 542 décès pour 100.000 naissances vivantes. Avec un risque de décès d’une femme sur 37 comparé à 1/7800 dans certains pays développés. « Chaque année en Afrique subsaharienne,196.000 femmes meurent de complications liées à l’accouchement et à l’avortement », a-t-il souligné.

En indiquant que la plupart de ces décès pourraient être évités grâce à des soins médicaux adéquats, y compris des services de planification familiale de qualité. Dr Jean Marie Vianny Yaméogo a tenu ces propos, en fin de matinée, devant les participants à la réunion-bilan régionale sur la délégation des tâches dans l’offre des services de planification familiale ; organisée par l’Oms en présence de plus de cent participants originaires de vingt pays. Le représentant résident de l’Organisation a, par ailleurs, estimé qu’en Afrique plus de 4 femmes sur 10 en âge de procréer veulent éviter une grossesse, soit 125 millions de femmes au total.

Cependant, 47% des femmes qui ne veulent pas tomber enceintes, soit 58 millions en 2017, n’utilisent aucune méthode contraceptive ; ou ont recours aux méthodes traditionnelles dont l’efficacité n’est pas démontrée. Ces besoins non satisfaits sont plus importants chez les adolescentes et jeunes, les populations à faible statut socioéconomique et les communautés rurales. Aussi a-t-il parlé de la délégation des tâches dans l’offre des services de planification familiale, comme moyen de contribuer à l’accès universel à la santé de la reproduction.

Concernant ce point, le ministre de la Santé et de l’Hygiène publique, Dr Aka Aouélé, a déclaré que la santé du couple mère-enfant demeure une préoccupation majeure de santé publique des pays africains. Dr Aka Aouélé a, par ailleurs, indiqué que l’insuffisance de ressources humaines dans les établissements de soins, mais aussi la mauvaise répartition de ces ressources humaines représente des facteurs limitant les progrès et menaçant de freiner l’amélioration de l’accès aux services de santé sexuelle et reproductive. « Comme solution à cette situation et conformément aux recommandations de l’Oms en la matière, de nombreux pays africains ont pris des initiatives pour déléguer certaines tâches en matière de planification familiale à des catégories subalternes et intermédiaires du personnel de santé, afin de contribuer à l’amélioration de l’offre de services de planification familiale aux niveaux communautaire ou structurel ».

Pour sa part, Dr Triphonie Nkurunziza, coordinateur du programme santé de la mère de l’enfant et de l’adolescent au niveau du bureau de l’Oms à Brazzaville, qui appuie les 47 pays de la région africaine, a expliqué que les médecins gynécologues peuvent déléguer la pratique de la césarienne à des médecins généralistes biens formés et compétents.

« Si la délégation des tâches est faite aux sages-femmes, et aux infirmiers et infirmières, ils doivent être formés et supervisés, pour pouvoir conduire de façon efficace, et approprié et sûr le travail qui leur est confié », soutient-elle. Et d’indiquer que la délégation des tâches, en matière de planification familiale, est le pouvoir d’offrir des services de contraception à un large éventail de prestataires.

Elle permet non seulement l’accès mais la disponibilité des services. « Les données probantes et les expériences ont montré que de nombreux cadres de santé peuvent fournir des soins à des services de contraception de façon sûre et efficace. Cela doit être pris dans le contexte de chaque pays. Il faut aussi un réajustement des politiques et des lois pour permettre que les prestataires puissent assurer ces services en toute sécurité dans un cadre légal », conclut-elle