Mes vérités : Affaire d’héritiers

Le 07/12/19 à 17:32
modifié 07/12/19 à 17:32

Mes vérités : Affaire d’héritiers

Les Ivoiriens commémorent, aujourd’hui, le 26e anniversaire de la disparition de celui qui a posé les fondations de la Côte d’Ivoire moderne. Ses héritiers naturels comme politiques se retrouvent, pour certains, à Yamoussoukro, pour d’autres, à Abidjan. Il s’agit, selon eux, d’honorer la mémoire de leur père.

Ceux d’Abidjan crient sur tous les toits qu’ils sont les vrais héritiers parce qu’ils ont réussi à avoir avec eux, à la messe qui se tient, ce matin, à la cathédrale Saint Paul du Plateau, Thérèse Houphouët-Boigny et certains fils de l’ancien Président. Mais est-ce suffisant pour se proclamer ‘’héritier’’ du père fondateur ? Pour nous, revendiquer l’héritage du premier Président de la Côte d’Ivoire, politiquement parlant, c’est épouser son idéologie marquée par le triptyque paix-pardon-amour, en s’éloignant de la peur, de l’hypocrisie, de la jalousie et de l’égoïsme et en mettant un point d’honneur à utiliser le dialogue pour régler tous les contentieux et problèmes. Celui qui conduit les héritiers à Abidjan a-t-il retenu les enseignements du ‘’Vieux’’ ?

A y regarder de près, on constate que non. Foncièrement rancunier, il ne cultive pas le pardon et s’est relégué aux antipodes de l’enseignement de paix. Alors que tout avait été effacé en 2014, à Accra, le revoilà qui agite le chiffon rouge de la guerre avec son concept aussi flou que dangereux de catégorisation des Ivoiriens. La bouche pleine de haine, il déverse constamment sa bile sur son autre frère. Il a transmis toute la haine des frères de Joseph qui l’avaient vendu aux Ismaélites. Comment, dans ces conditions, se réclamer héritier de Félix Houphouët-Boigny ? Peut-on se dire Houphouétiste lorsqu’on n’œuvre pas au rassemblement ? Nous avons cru que cette commémoration serait un prétexte pour celui qui se présente comme le plus ancien des héritiers politiques pour aller vers les autres frères avec qui il a un différend supposé ou pas et faire preuve de sagesse. Que nenni ! On est resté tranquillement chez soi. Alors qu’à Yamoussoukro, le plus jeune s’évertue à tendre la main. Qui est donc le vrai héritier politique du père fondateur ? Assurément le plus jeune qui ne veut pas rompre le fil.

Il l’a, une fois de plus, démontré. Sa démarche vers les chefs traditionnels des 37 provinces baoulé est une preuve évidente et achevée de son humilité. En donnant la permission aux dépositaires des us et coutumes baoulé d’aller rencontrer son aîné, il fait preuve d’une grandeur d’âme et se pose définitivement comme le garant de l’Houphouétisme. C’est lui,aujourd’hui, qui pratique le pardon. C’est lui qui veut la paix et c’est lui qui peut, sans risque, affirmer, comme l’a fait Félix Houphouët-Boigny, que ‘’son cœur est si petit qu’il n’y a pas de place pour la haine’’. Très tôt, nous avons su que le Chef de l’État était de la lignée des grands hommes comme le père de la Côte d’Ivoire moderne.

Un grand homme cherche toujours à entrer dans l’histoire par la grande porte et par les actes qu’il pose. Comme le Président Houphouët-Boigny, Alassane Ouattara est un bâtisseur et un travailleur. Il a réussi à remettre le pays sur la voie du développement. Il a surtout réussi à créer un environnement paisible où peuvent s’exprimer tous ceux qui ont quelque chose à prouver. La Côte d’Ivoire d’aujourd’hui ressemble à celle d’Houphouët-Boigny où régnaient les maîtres-mots suivants : Paix-travail-développement. Tout le pays est en chantier. Et les résultats sont là, sous nos yeux. Comme l’a fait remarquer un chef baoulé, hier, à la Présidence, à Yamoussoukro, ‘’il ne faut pas que certaines personnes tentent d’arrêter le développement, sinon elles nous trouveront sur leur chemin’’.

En ce 26e anniversaire du départ du Président Houphouët-Boigny vers le Père céleste, tous ceux qui se réclament de lui doivent comprendre qu’ils ont plus à gagner en restant ensemble qu’en se lançant dans des querelles qui ne les honorent pas. Les chefs traditionnels baoulé qui ont décidé de mener la médiation doivent trouver les mots justes pour convaincre l’aîné. C’est lui, en définitif, qui est le problème, parce qu’il veut le mandat du rachat qui se transformera rapidement en mandat de vengeance. Mais sait-il seulement qu’il connaîtra une nouvelle bérézina ? Il faut qu’il ouvre les oreilles pour écouter les chefs qui viennent vers lui. Pour ce que nous avons vu à Yamoussoukro, s’il s’entête, ce sera tant pis pour lui.

A bon entendeur...