Prêts usuraires en ligne : Quand l'endettement devient un piège

La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité aux trousses des usuriers en ligne. (Ph: PLCC)
La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité aux trousses des usuriers en ligne. (Ph: PLCC)
La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité aux trousses des usuriers en ligne. (Ph: PLCC)

Prêts usuraires en ligne : Quand l'endettement devient un piège

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Le 06/10/24 à 09:42
modifié 06/10/24 à 11:52
Les prêts usuraires, connus pour leurs taux d'intérêt abusifs, se caractérisent par des conditions financières particulièrement dévastatrices. Ces pratiques, souvent perçues comme illégales ou immorales, plongent les emprunteurs dans un cycle de dettes insurmontables, tirant profit de leur vulnérabilité. Malgré des régulations mises en place dans de nombreuses juridictions pour en atténuer les effets, ces méthodes persistent et s'infiltrent dans diverses sphères économiques.

L’histoire qui suit éclaire cette pratique inquiétante

Dans l'urgence financière, beaucoup de personnes se tournent vers des solutions digitales non conventionnelles, appelées "Prêt en ligne", pour satisfaire leurs besoins immédiats. Malheureusement, ces emprunteurs se retrouvent souvent piégés dans une spirale infernale par des taux d'intérêt exorbitants et des intimidations constantes de la part des prêteurs. Refusant de rester impuissantes face à cette injustice, de nombreuses victimes décident de porter plainte.

La Plateforme de lutte contre la cybercriminalité (Plcc), alertée par 492 plaintes relatives aux pratiques de prêts usuraires en ligne, mène une enquête en collaboration avec le Laboratoire de criminalistique numérique (Lcn). Ces investigations aboutissent à l’interpellation de plusieurs individus, parmi lesquels ZJM, TR, SAL, ASA, EBE, BEM, CLH, AGH, AMC, BM, YME, YKJ, KMM, BGA, TAG, ACE, PMP, ACN et HAO.

Au cours de leurs auditions, les suspects reconnaissent les faits. ZJM explique que le cerveau de l'opération a créé une plateforme permettant d’octroyer des prêts via des applications mobiles telles que "OZZYMONEY", "CASHARROW", "CRÉDIT CORNET", "JUJUMONEY", "BOMPRÊT", "NANACRÉD", "OCEAN" et "MUMUARGENT".

Il a ensuite constitué plusieurs équipes, chacune se voyant attribuer un rôle précis. La première équipe se charge de la promotion des services sur les réseaux sociaux, vantant des prêts sans engagement, à taux d'intérêt très bas et avec des conditions de remboursement flexibles. Cette approche séduit ainsi de nombreux emprunteurs, attirés par la simplicité d’un prêt sans lourdeurs administratives.

Une autre équipe assiste les clients potentiels dans le remplissage du formulaire après le téléchargement de l'application, et une fois le formulaire complété, les fonds sont transférés directement au client par mobile money.

Peu de temps après la contraction du prêt, les agents de recouvrement de l’équipe de ZJM commencent à passer des appels incessants aux clients pour réclamer le remboursement. Ceux qui ne parviennent pas à rembourser dans les délais subissent des hausses quotidiennes de taux d'intérêt. Les prêteurs harcèlent tellement les emprunteurs que certains se retrouvent à rembourser le double, voire le triple du montant initial. Pour ceux qui tentent de résister, une équipe accède à leurs répertoires téléphoniques via une interface, harcelant et menaçant leurs proches pour exercer une pression supplémentaire en vue d'obtenir un remboursement.

Dans le cadre de sa mission régalienne visant à assainir le cyberespace ivoirien, la Plcc a déployé des efforts considérables pour démanteler un autre réseau de prêts en ligne utilisant les mêmes méthodes avec les applications "Prêt CI" et" Blazeloan".

Grâce à un travail acharné et méthodique, la Plcc s'engage à lutter contre ces pratiques frauduleuses qui exploitent la vulnérabilité des emprunteurs.

En collaborant étroitement avec des institutions spécialisées et en mobilisant des ressources adéquates, elle vise non seulement à protéger les consommateurs, mais également à restaurer la confiance dans un environnement numérique devenu trop souvent le théâtre d'abus. Cette action déterminée témoigne de la volonté des autorités de garantir un cyberespace sécurisé et respectueux des droits de tous.

En conclusion, ils ont été transférés au Pôle pour prêts usuraires sur internet, de vol de données à caractère personnel et de menaces via un système d'information.

Didier ASSOUMOU


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Le 06/10/24 à 09:42
modifié 06/10/24 à 11:52