Affaire Brice Siesson: Accusé, Evariste Méambly s’explique

Evariste Tié Méambly, député, président du conseil régional du Guémon.
Evariste Tié Méambly, député, président du conseil régional du Guémon.
Evariste Tiu00e9 Mu00e9ambly, du00e9putu00e9, pru00e9sident du conseil ru00e9gional du Guu00e9mon.

Affaire Brice Siesson: Accusé, Evariste Méambly s’explique

Depuis quelques jours, les réseaux sociaux et certains confrères se font l’écho du meurtre par balle, à la résidence du député Evariste Méambly, du jeune Brice Yehi Siesson, qui serait étudiant à l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Arstm). Cette affaire qui suscite tant d’intérêt dans l’opinion pointe un doigt accusateur sur l’un des gardes du corps du parlementaire, qui aurait ouvert le feu sur la victime. Blessé le 22 février, Brice Siesson rendra l’âme dans une clinique de la place le 26 du même mois. Le principal mis en cause dans cette affaire explique les circonstances du drame.

Présences imprévues

Le jour des faits, le parlementaire et son équipe s’apprêtent pour une mission de bilan des activités du conseil régional  dans le Guémon. Comme à son habitude, ses collaborateurs devant sa résidence à Cocody les ambassades s’activent aux derniers réglages avant de prendre la route pour récupérer les membres de sa délégation dans une station-service sur l’autoroute du nord, côté Yopougon.

« Pendant les préparatifs, je suis à l’intérieur de ma résidence, je ne vois pas ce qui se passe dehors. Dès que mon véhicule sort, nous prenons immédiatement la route », précise Evariste Méambly. C’est donc dans cette ambiance que le chef de cabinet voit venir le jeune Brice Siesson et deux autres personnes qu’il présente comme étant des marins, dont un en service à Assinie Mafia. Le chef de cabinet qui ne les connaît pas au nombre des collaborateurs de son patron et qui ne les a pas prévus au voyage veut savoir l’objet de leur présence.

Le défunt explique qu’il veut prendre part au voyage avec ses deux amis dans le convoi du député. Cette requête se heurte au refus catégorique du chef de cabinet. Après des échanges, il est convenu que les « intrus » prennent place dans un des véhicules pour descendre à Yopougon au lieu de rassemblement de l’équipe du député. Mieux, le défunt aurait expliqué qu’il a réservé une place dans le car de transport commis par les populations et qui devrait rejoindre le Guémon dans le cadre de la mission du député et président du conseil régional.

Accident de tir ?

Le jeune Brice Siesson et ses deux amis marins prennent dont place dans un des véhicules. « Juste quelques minutes après le départ de ma résidence, l’un de mes chauffeurs s’arrête, fait de grands signes. Tous les véhicules s’immobilisent, nous mettons pieds à terre. C’est en ce moment que je découvre l’horreur », explique Evariste Méambly. Qui confie que c’est en cet instant précis qu’il a su la présence de ces trois personnes dans son cortège.

Sur les circonstances du drame, les occupants du véhicule lui expliquent qu’un des marins manipulait son pistolet automatique lorsqu’une balle est partie et a atteint Brice Siesson à l’abdomen. « Ce marin est connu, il ne fait pas parti de ma garde. Pour les besoins de l’enquête, je ne veux pas le citer ici », confie le député. Qui dit avoir donné des instructions pour conduire le blessé aux urgences du Chu de Cocody. D’où il a été évacué à l’institut de cardiologie de Treichville ensuite aux urgences du service de chirurgie digestive du Chu de Treichville, qui a conseillé la clinique Farah de Marcory, à cause de son plateau technique plus adapté à la situation.

« J’ai déboursé la somme de 1,5 million de Fcfa exigée comme caution avant l’intervention chirurgicale pour sauver Brice. J’ai continué la prise en charge. J’ai même échangé quelques instants avec Brice au téléphone. Il allait mieux après son opération, lorsque nous avons été informés de son décès par la clinique le 26 février. Quel type de criminel suis-je pour sauver celui qu’on prétend que je voulais tuer ? », s’interroge Evariste Méambly. La dépouille du jeune Brice Siesson a été déposée à la morgue du Chu de Yopougon.

Plainte contre ses collaborateurs

Il a initié une action contre des membres de son équipe pour mieux comprendre les circonstances du drame qui s’est produit dans son cortège. Dès la survenue, le parlementaire s’est rendu à la brigade de gendarmerie de Cocody pour porter plainte contre le directeur de protocole, le chef de cabinet, les deux marins, Brice Siesson et trois autres personnes témoins des faits.

« Par ma plainte, je veux comprendre comment des gens qui ne sont pas prévus se retrouvent dans mon cortège, surtout avec une arme. J’aurais voulu que Brice m’explique comment et pourquoi il s’est retrouvé chez moi. Malheureusement, il est décédé. Avec les enquêtes en cours, je pense avoir une réponse. Parce qu’il y va de ma sécurité », confie Méambly.

Jamais inscrit à l’Arstm

Dans le traitement de cette affaire, nous avons voulu en savoir d’avantage sur le défunt Brice Yehi Siesson qu’on présente comme étudiant à l’Académie régionale des sciences et techniques de la mer (Artm) et éventuellement la réaction de cette académie par rapport à la situation.

Pour ce faire, nous avons joint le 6 mars 2018, le chef du département de la scolarité de cet établissement international. La réponse de notre interlocuteur après vérification est sans appel. « Après vérification, ce nom ne figure pas dans nos fichiers ». Évoquant ses liens avec le défunt, Evariste Méambly explique que c’est en 2016 que la mère du jeune homme l’a sollicité pour assurer les frais de scolarité de son fils qui selon elle, s’inscrivait à l’Académie des sciences et techniques de la mer.

« Pendant deux ans, j’ai assuré à Brice à 100% ses frais de scolarité, d’hébergement et de fourniture pour lui donner une chance de réussir à l’académie où on m’a fait croire qu’il était inscrit. Je précise que nous sommes du même village », précise le président du conseil régional du Guémon.

Marc Yevou