Gestion du foncier rural : Les acteurs à la recherche de solutions.

Gestion du foncier rural : Les acteurs à la recherche de solutions.
Gestion du foncier rural : Les acteurs à la recherche de solutions.
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Gestion du foncier rural : Les acteurs à la recherche de solutions.

 « Gouvernance et gestion des terres, la tradition au service de la sécurité foncière », tel est le thème de la réunion nationale sur le foncier rural qui s’est tenue, mercredi, au siège de la Cnrct (Yamoussoukro). Audace Institut Afrique a initié cette rencontre pour les différents acteurs de la gestion du foncier rural en vue de faire le bilan du projet pilote dans des villages de Guiglo et Sinfra. « L’intérêt est de réunir tous les acteurs du foncier, les autorités traditionnelles, les chercheurs, le gouvernement, le représentant de la nouvelle Agence foncière et également une partie de la société civile pour présenter la première année de terrain des acteurs communautaires. Un programme de terrain qui vise à améliorer la gouvernance foncière dans les villages. Et consistant à rendre les villages plus forts, mieux organisés avec des outils nouveaux comme les Gps, l’informatique », note Gisèle Dutheuil, directrice d’Audace Institut Afrique. Pour l’initiatrice du projet, la rencontre de Yamoussoukro devait permettre de recueillir les avis des experts, à l’effet d’une éventuelle amélioration des cinq prochaines années du programme qui doit durer six ans. En effet, la phase pilote du projet a commencé dans quatre villages : Deux à Guiglo : Yaoudé et Goya 1 et deux à Sinfra : Manoufla et Barata.

Pour Gisèle Dutheuil, les résultats des travaux sont toujours en cours. Mais, dira-t-elle, « nous avons déjà terminé le registre foncier communautaire informatisé de ces villages. Les territoires communautaires ont été délimités ; nous connaissons les droits des grandes familles. Nous avons répertorié les exploitants qui sont sur les terres de ces grandes familles. Nous avons enregistré les petits papiers qui sont parfois des contrats très clairs. La prochaine étape est de faire intervenir la direction de l’agriculture pour parler de certification ».

Dre Pohosson Honoré, chef de terre à Yaoudé, a rappelé que la population a fortement apprécié le projet. « Les jeunes du village sont mobilisés pour sensibiliser leurs parents sur le bien-fondé du projet. L’audace Institut Afrique fait un travail important qui va permettre de réduire considérablement les conflits qui naissent dans le milieu rural », se réjouit-il. Bonebo André, notable de Goya 1 se dit aussi satisfait du projet. « Nous avons déjà compris le bien-fondé de ce projet. Nous devons sensibiliser les chefs des autres régions. La réussite de ce propos va permettre à tout le pays de vivre en paix. Le projet a été bien accueilli. Moi-même, je me suis impliqué dans la sensibilisation. La question foncière est la source de tous les conflits dans notre région, l’Ouest du pays », affirme-t-il.

Nanan Joseph N’Dori Andon, de la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels (Cnrct), a exposé sur « la tradition dans la mondialisation ». Il a insisté sur le fait que le foncier est la première richesse de la communauté villageoise. A l’écouter, c’est l’élément moteur qui permet aux communautés d’exister. Selon lui, la chefferie traditionnelle joue un rôle important dans les règlements des conflits. Sa majesté Tanoé Amon Paul Désiré Awoulaé, président du Directoire de la Chambre nationale des Rois et Chefs traditionnels, a soutenu que la réunion sur le foncier rural est une rencontre très importante pour la Chambre. Car il pense que chacun a un intérêt particulier pour la problématique foncière.

Inge Herbert, directrice régionale de la Fondation Friedrich Naumann qui finance le projet, a aussi salué l’initiative du projet tout en rappelant que l’actualité internationale est marquée par l’immigration clandestine. C’est pourquoi, elle estime qu’il est urgent de sécuriser les terres des communautés.

Le directeur général de l’Agence du Foncier rural, Bamba Cheik Daniel, a aussi loué cette initiative et souhaité l’implication des chefs traditionnels qui sont au début et à la fin du processus. Plusieurs rois, chefs traditionnels, directeurs généraux de l’agriculture, le corps préfectoral et des experts ont participé à cette réunion nationale.

BROU   PRESTHONE, Envoyé spécial à Yamoussoukro.