Film documentaire: Axel Illary fait son ‘’Zouglou feeling’’

Capture d’écran du film documentaire montrant une scène de Woyo  (DR).
Capture d’écran du film documentaire montrant une scène de Woyo (DR).
Capture d’écran du film documentaire montrant une scène de Woyo (DR).

Film documentaire: Axel Illary fait son ‘’Zouglou feeling’’

Propulsé en Côte d’Ivoire, autour de l’année 1990, par le groupe les Parents du Campus, l’expression musicale du Zouglou est partie des ghettos abidjanais et ivoiriens. Aujourd’hui, plus de 20 ans après, cette musique urbaine ivoirienne a dépassé ses frontières naturelles pour s’imposer à l’international avec comme porte étendard le groupe Magic System.
Pour laisser à la postérité l’histoire de ce genre musical qui s’impose comme une des identités musicales ivoiriennes, le journaliste ivoirien, Axel Illary a réalisé un film documentaire intitulé ‘’Zouglou Feeling’’. Qui restitue l'univers "zougloutique".
À travers ce documentaire de 60 mn, le troisième du genre qu’il signe après ‘’Côte d’Ivoire, la presse à l’épreuve de la liberté’’ (52 mn - 2002) et ‘’Génération Couper-Décaler’’ (60 mn - 2005), le réalisateur retrace l’histoire de ce genre musical de la Côte d’Ivoire qui s’est lancé à la conquête du monde, avec la célèbre chanson ‘’Premier Gaou’’ du groupe Magic System.
Comment est né le Zouglou ? Comment se définit-il ? Témoignages d’acteurs clés, les perspectives sont les articulations autour desquelles le réalisateur a axé sa démarche pour faire l’état des lieux. « Le film retrace l’histoire de cette musique née dans le feu des revendications sociales et politiques en Côte d’Ivoire, et qui n’est pas près de dire son dernier mot », confie Axel Illary également directeur général de la structure Iman Production et fondateur du site d’information www.ladepechedabidjan.info.
Le documentaire révèle que initié au lycée moderne de Gagnoa entre 1985 et 1987 par Christian Gogoua, alias Joe Christy, la chorégraphie qui accompagne la musique zouglou a été peaufinée par Serge-Bruno Porquet alias Opokou N’ti. Le Zouglou prend ses racines dans l’Alloucou, une musique de réjouissance jouée avec le tam-tam, en pays Bété, dans le Centre-Ouest de la Côte d’Ivoire. C’est au cours des rencontres sportives inter-villages et autres manifestations organisées à l’occasion des grandes vacances scolaires, que l’Alloucou est joué.
Cette musique villageoise se déporte dans le milieu urbain, notamment dans le milieu scolaire, grâce à certains élèves vacanciers qui, de retour en ville, perpétuent les animations de vacances dans leurs différents établissements.


Baptisée Woyo ou Ambiance facile, la version urbaine du Woyo, qui donne plus tard naissance au Zouglou, est alors exécutée durant les randonnées de scouts et autres rencontres sportives inter-écoles, occasions au cours desquelles les groupes et les chanteurs rivalisent de talent, en vue d’encourager leurs équipes respectives.
Bien que tirant son origine de l’Alloucou, le Woyo est le fruit d’un brassage culturel dû à la multi-ethnicité et au fort taux d’immigration que connaît la Côte d’Ivoire. C’est en effet un mélange de rythmes issus de diverses contrées du pays. Il s’enrichit des sonorités du terroir et puise également au-delà des frontières ivoiriennes. C’est donc cette dynamique woyo qui se muera dans le milieu universitaire en Zouglou dont les premières notes tonnent dans les années 90 avec l’album ‘’Gboglo Koffi’’ du groupe musical ‘’Parents du Campus’’ de Didier Bilé.

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